Re: [EDUC] Comment Microsoft va prendre le contrôle de l'ensemble des collèges girondins.

[Guyot Vincent <linux AT cvgg.org>]

Le mercredi 10 mars 2021 à 06:37:56, Laurent COOPER a écrit :
>     Il n'y  a donc aucun accord éducation nationale / MS dans cette
>       situation, mais seulement un service informatique d'un département
>       qui déploie les solutions qu'il maitrise. Ils doivent gérer la
>       totalité des machines qu'ils fournissent aux collèges du
>       département avec un personnel limité, et un budget limité. Ils le
>       font donc avec les outils qu'ils maitrisent, et que leur personnel
>       sait utiliser. Ils ne peuvent pas avoir des solutions différentes
>       dans chaque établissement, adaptés aux demandes de chacun. On ne
>       peut pas demander à une dizaine ou vingtaine de technicien qui
>       vont gérer l'ensemble des collèges de maitriser windows, debian,
>       ubuntu, redhat, suse, Free-BSD, macOs, pour répondre à chacune des
>       demandes. 

Bonjour,

Je tiens à apporter tout mon soutiens à l'indignation concernant ces 
méthodes. Le lycée dans lequel je travaille vit
exactement la même situation. L'explication ci-dessus m'a été donnée il y a 
très longtemps pour refuser l'utilisation
d'outils libres sans en assumer la responsabilité. Car se défausser de 
celle-ci sur un « personnel limité » et un « budget
limité » est une technique éprouvée pour ne rien changer. Chez nous, il y a 
vingt ans qu'on souligne le fait qu'il faut
réaliser une formation importante dans l'utilisation des logiciels libres 
précisément pour pouvoir gérer des parcs de
machines avec des OS différents et cela fait vingt ans que rien n'est fait. 
C'est un peu fort de dire que la raison de
l'inaction est un personnel limité, car les enseignants bénévoles qui 
prennent en charge les ordinateurs qui tournent sur des
logiciels libres sont très souvent capable d'une meilleure gestion de 
machines hétérogènes que les services techniques
qui sont plus nombreux, même en nombre limité.

Il ne faut pas se voiler la face, les habitudes des services techniques sont 
un frein réel à tout changement. Passe
encore qu'ils mettent plus de temps à s'adapter à de nouvelles idée. 
Aujourd'hui, les logiciels libres sont depuis
longtemps unanimement reconnu comme efficaces, mais les services techniques 
refusent encore de les utiliser. L'excuse
d'une multiplicité de systèmes d'exploitation n'est simplement pas 
soutenable, car l'absence de maîtrise est une
conséquence d'une politique encore aujourd'hui assumée refusant toute 
formation conséquente avec des logiciels libres.
Chez nous, ils ne cessent de faire de la publicité pour Teams et 
parallèlement refusent d'en faire pour Moodle. Il y a bien
plus qu'un déficit de moyens, c'est réellement leur système de valeurs qui 
est au cœur du rejet du libre. Et
c'est extrêmement profond, car ce rejet est aussi présent chez les 
enseignants.

Quant au budget ... Les enseignants qui permettent à des parcs de machines 
sous linux de fonctionner le font
généralement sans budget. Dans mon lycée, après avoir maintes fois dit que 
les vieilles machines suffisaient amplement
et sans que personne n'ai jamais pu contredire ce fait, les services 
techniques en ont imposé de nouvelles, disproportionnées à
l'usage qu'on en fait, pour des coûts simplement injustifiés.

Je comprends donc bien le désespoir qui nous surprend quand ce genre de 
décisions, reflet de valeurs centralisatrices
qui détruisent les compétences plus qu'elle ne résolvent les problèmes, sont 
unilatéralement prises. Ce que qu'il faut
se dire c'est que « rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force, ni sa 
faiblesse et quand il croit ouvrir ses bras,
sont ombre est celle d'une croix ». Vivement la retraite.

Meilleures salutations.
-- 
Vincent Guyot
@debian GNU linux