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educ - Re: [EDUC] projet POP, transcription entretien

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] projet POP, transcription entretien


Chronologique Discussions 
  • From: Aime Vareille <aime.vareille AT wanadoo.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] projet POP, transcription entretien
  • Date: Tue, 24 Aug 2010 06:52:13 +0200
  • Openpgp: id=88B81716

Bonjour,

Le 23/08/10 13:42, Hervé Darce a écrit :
Le Mon, 23 Aug 2010 09:28:38 +0200,
Aime Vareille <aime.vareille AT wanadoo.fr> a écrit :
Le projet POP est d'abord un projet d'équipement de 18000 lycéens :
c'est l'occasion d'innover en projets pédagogiques, éducatifs,
culturels et socio-économiques.
Dans l'opération G1G1 des OLPC j'avais été très déçu qu'on ne puisse
pas connaître les bénéficiaires des XO offerts pour les accompagner
dans les usages éducatifs : le libre c'est aussi du lien et
potentiellement du tutorat distant ? Le libre s'incrit bien
fondamentalement dans des logiques de développements durables des
connaissances ?
Rien n'empêche les bénéficiaires de participer à des projets libres
sans être étiqueté XO. Dans tous les cas, personnellement, je n'aimerais
pas être stigmatisé.
De toutes façons ceux qui s'équipent de XO vont immédiatement s'informer sur les portails des communautés de ce matériel qui ne manquent pas aussitôt de vous demander votre ressenti : http://olpc-france.org/blog/2008/12/noel-pc-2008/
C'est la première fois que je vois associé "développement durable" à
"connaissance". Cependant, j'ai déjà vu ce concept être appliqué
lorsqu'il est associé à écologie. Notre maire de Saint Denis de la
Réunion a fait du développement durable en mettant de la vraie pelouse
(je dis bien de la VRAIE pelouse, pas de la fausse qui est vendue dans
le commerce) sur les rues piétonnes pendant quelques jours. Pouvez-vous
m'éclairer sur l'implication du libre dans ces logiques de
développements durables des connaissances?
Dans une société où toutes les connaissances tendent à être numérisées, il y a une responsabilité particulière du logiciel libre et des standards ouverts de représentation des connaissances pour assurer une transmission durable des connaissances numérisées et une préservation durable des connaissances numérisables pour tous les êtres vivants susceptibles de comprendre ces connaissances.
Je n'ai pas encore trouvé d'autre formulation que d'associer connaissances à durable pour expliquer aussi qu'il s'agit non seulement des savoirs mais aussi des personnes : le logiciel libre invite chacun à cultiver durablement ses connaissances.
C'est en fait une situation avantageuse pour le logiciel libre dans un contexte d'évolution rapide des technologies et des usages que de permettre à chacun d'accéder durablement à de nouvelles connaissances, sans pour autant avoir à se résigner à perdre des connaissances.
Je ne suis pas sûr d'avoir trouvé la meilleure formulation de l'ensemble de ces problématiques et je suis intéressé par toutes les autres approches, en attendant, je me suis risqué à une présentation sur ce thème aux dernières RMLL : "Logiciels libres, fondement durable des connaissances" (cf. http://connaissances.blogs.nouvelobs.com/ )

      
Les 18000 machines concernent d'abord les activités scolaires mais du
point de vue éducatif c'est aussi indirectement une fracture numérique
générationnelle qui vient dans les familles.
Oui. Retraite ou POP, il faut choisir. Le Conseil Régional a choisi
d'investir dans la jeunesse.
J'aurais préféré les deux. Mais il semblerait que les unités de compte
temporelles (appelées vulgairement le blé, l'oseille, le grisbi, la
tune, le flouze, les balles, les pépètes, le pèze, les ronds, le fric,
les sous) ne soient pas en quantité suffisante. Comme tout le monde le
constate, beaucoup de personnes refusent de convertir leur travail en
unités de compte temporelles.

C'est vrai que de partout l'informatique sert logiquement à optimiser
les échanges d'information et donc à changer les emplois : quasiment
toutes les activités économiques sont touchées par ces changements.
Ce processus n'est pas lié seulement à l'informatique. La machine à
vapeur a permis des gains de productivité. J'apprécie ces gains de
productivité tous les jours.
Mais au lieu d'augmenter le temps libre (cela ne vous rappelle pas
quelque chose le mot libre), le système asservi le temps. Avec ce temps
libre, je pourrais consacrer mon temps comme je le souhaite notamment
à la production de contenus libres.
Ainsi, je corrige mon idée de départ. J'apprécie ces gains de
productivité tous les jours à l'aune de la souffrance qu'une minorité
inflige dogmatiquement et idéologiquement à la majorité.
Effectivement il a plusieurs symptômes de frénésies de pertes de connaissances.

      
Le mot d'ordre est la mise en concurrence de tous contre tous.
L'autre devenant un obstacle à son emprise sociale. J'aurais
préféré le concept de partage, l'autre me permettant de m'épanouir.
L'économie réclame des chiffres : le partage avec les mesures
d'audience devrait trouver sa place certainement plus facilement que
la prévention en matière de santé.
J'aime la beauté des maths. Les mathématiciens construisent des univers
aussi magiques les uns que les autres à partir d'AXIOMES. "Par un point
extérieur à une droite on ne peut mener aucune parallèle" ou bien et
plus difficile à comprendre pour les élèves "Par un point extérieur à
une droite, il passe toujours une parallèle à cette droite, et une
seule". Les sciences physiques ont leurs axiomes appelés PRINCIPES.

Premièrement l'économie n'est pas une science même si elle revendique
ce titre. Deuxièmement, elle repose sur des axiomes qui ne se démontrent
pas et sont admis. On pourrait dire que les AXIOMES économiques sont
des principes naturels dans le sens de Gaston Bachelard. C'est à dire
qu'ils constituent un obstacle à la réflexion.

Voici mon axiome perso : "L'économie réclame des hommes". Je peux
comprendre qu'il soit plus difficile à comprendre pour des adultes.
Justement, je me suis efforcé d'aller écouter et discuter avec certains hommes, économistes médiatiques autant que possible, pour qu'enfin ils nous expliquent comment ils perçoivent l'économie numérique.
J'essaye de comprendre les discours d'Elie Cohen qui prodigue de superbes explications à base de PIB et j'ai pu allé lui dire à l'issue d'une de ses conférences que certaines décisions qu'il avait accompagnées avaient produit des pertes de connaissances et qu'il serait souhaitable de construire des théories de l'économie numérique en vue d'un développement durable des connaissances ; en pratique, j'ai demandé à Elie Cohen d'ouvrir un blog de l'économie numérique (cf. http://www.elie-cohen.eu/ ).
Thermodynamiquement, au minimum, quelques emplois auront été financés
dans le bon sens et quelques bons usages peuvent en être espérés :
certains apprécieront le goût de cette soupe.
Economiquement, au minimum, des improductifs seront mis à la soupe. :D
Comme grincheux, je doute d'être du bon côté productif. :(
Il y a toujours lieu d'espérer au moins le développement de bons usages ; le libre fonctionne plutôt bien en management triple zéro : pas de chef, pas de budget et pas de contrat.
Au delà de l'ubiquité du net il y a l'omnipotence du libre ?

      
La perfection n'existe pas, le bazaar suivra...

J'aime l'idée de désordre créatif. Mais il n'existe pas de
transposition politique. Nous tous dépendons des choix arbitraires
de représentants. Le bazaar suivra-t-il en politique? 
Chacun suit des logiques, les choix qui semblent arbitraires sont en
fait souvent le fruit de logiques qui relèvent de théories des jeux et
pas tellement de considérations humaines.
Oui. Mais les interactions entre joueurs se modifient lorsque les règles
changent. Le jeu reposant sur l'égalité des participants est différent
de celui qui suppose des maîtres et des esclaves.
C'est sûr il y a des règles du jeu et des règles de changement des règles du jeu et ces règles suivent aussi des règles qui s'appuient sur des théories des jeux.
Ca fait aussi partie du charme des mathématiques de trouver des axiomes ou principes susceptibles de dérouler des logiques magnifiques ; "la perversion mathématique : l'oeil du pouvoir" de Arnaud-Aaron Upinsky aux éditions du Bief, ISBN 2-268-00354-X, 1985 propose une analyse historique de ces dérives.
Cordialement,

Hervé Darce

A+
Aimé

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