Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate


Chronologique Discussions 
  • From: Nicolas George <ngeorge AT april.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate
  • Date: Sat, 29 Nov 2014 14:57:51 +0100

Le nonidi 9 frimaire, an CCXXIII, Louis-Maurice De Sousa a écrit :
> Comme s'il y avait une quelconque volonté de proposer des alternatives…

Les alternatives au SaaS ne viendront pas de ceux qui nient son intérêt,
c'est une certitude.

> Sauf si ce n'est pas l'intérêt du fournisseur.

Le logiciel libre n'est pas dans l'intérêt des éditeurs, donc le logiciel
libre n'existe pas. Hum...

> La plupart des usagers du réseau ont une « box » utilisée à 10%.
> Elle pourrait faire d'autres choses…

Non, le matériel est vraiment trop limité.

> L'académie de Versailles propose ces deux services à ses enseignants.

Oh là là, quelle horreur, l'académie de Versailles propose du SaaS. Au
bûcher, au bûcher !

> Le problème que nous avons est la vision institutionnelle qui
> enferme l'école dans son petit monde.

Merci de faire preuve d'un peu de rigueur dans la discussion. Discuter avec
une savonnette qui part dans une direction au hasard à chaque nouvel
argument n'est pas très intéressant. Cf. plus bas pour l'objet de la
présente branche de la discussion.

> Je suis d'accord sur ce point, sauf que personne ne cherche à
> remplacer la cocaïne.

Même sur les digressions sur une analogie médiocre, il vaudrait mieux savoir
avant de parler, des remplacements synthétiques pour les drogues illégales,
il y en a de nouveaux en permanence.

> Le « moi je » finit toujours par revenir dans la tronche de celui
> qui l'utilise. Personnellement j'ai chois d'assumer le « moi je »

Assumer un mauvais argument ne le rend pas moins mauvais.

> Le mirage consiste à croire que Amazon® veut le développement du
> savoir. C'est en fait tout le contraire.

Et c'est hors-sujet en réponse à mon message.

> J'ai beau réfléchir 10 s, je ne m'en rend pas compte. Le « cloud »
> poussé par Google® ou Apple® nécessite la création de *nouvelles*
> centrales.

Non, c'est l'évolution des besoins (ou plutôt des envies, mais notre société
ne fait pas vraiment la différence) et des usages qui nécessite la création
de nouvelles centrales. Il vaut mieux deux centrales pour alimenter Google
et apple que dix pour alimenter des milliers de PC poussiéreux
sous-utilisés.

> En quoi est-ce illusoire ?

Déjà répondu.

> Il l'a peut-être été. Il a été découvert. Dans le privateur il
> serait encore à l'œuvre.

Raisonnement en tout ou rien.

> Je ne comprend pas cette distinction.

Je recommande l'usage d'un dictionnaire.

> Tous ces arguments je les ais entendus dans la bouche des adeptes
> d'Apple® ou de Microsoft®

Non. Des arguments vaguement similaires certainement mais faire l'amalgame
n'est pas plus valide qu'amalgamer les vrais défenseurs de la laïcité aux
racistes qui organisent des apéritifs saucisson-pinard.

> Tous les éléments non-libres de Debian sont maintenant en dehors de
> « main ».

Ce n'est pas vrai, mais peu importe.

> Ben non. Pour paraphraser rms, soit le service proposé est injuste
> soit il ne l'est pas. Soit il est mauvais pour la liberté de chacun,
> soit il ne l'est pas.

Vide de sens sans définition précise de chacun des termes.

> Il se trouve que la jeunesse de l'industrie informatique fait que le
> problème est le même.

Non. Il n'a l'air de l'être que pour ceux qui ne regardent que la surface.

> Dans le cas de l'informatique, rien de tout cela. L'entreprise est
> seule à définir les conditions d'usage, même s'ils proposent un
> service payant.

Et encore une fois on déduit que le logiciel libre n'existe pas.

La réalité, c'est qu'un client assez puissant, ou un groupe de clients assez
nombreux, peut, à force de persévérance, obtenir des clauses décentes dans
la licence de ses logiciels. La même chose s'applique au SaaS.

> >Déplorable par rapport à quoi ? Par rapport à un jardon potager,
> >certainement. Mais il n'est pas question dans cette discussion d'inciter
> >les
> >gens à utiliser moins de ressources informatiques.
> Et pourquoi pas ?

On peut en discuter, mais si on le fait en réponse à un de mes messages qui
n'en parle pas, c'est changer le sujet. Cf. plus bas.

> J'aimerais bien voir tes sources aussi. :-)

Déjà données.

> Oui, ça existe. Je me rappelle avoir vu un fournisseur de service
> informatiques refroidir ses machines en chauffant la piscine
> municipale. Mais c'est loin d'être la règle.

Ça le sera de plus en plus.

Concernant l'objet de cette discussion, je rappelle que cette branche est
partie de mon message d'hier, donc j'estime être assez bien placé pour
savoir de quoi il est question : les réponses parlant d'autre choses sont
hors sujet à cet endroit du thread.

La question que je cherchais à soulever était de savoir si les aspects
néfastes du SaaS largement observés aujourd'hui sont intrinsèques, comme RMS
et ses groupies inconditionnelles le prétend, et si le SaaS en tant que
modèle ne peut apporter aucun bénéfice à la société.

Mon opinion est que ce n'est pas le cas : les problèmes actuels sont liés à
l'identité des pionniers du SaaS, pas du tout intrinsèque, et la société
peut, en s'emparant du modèle et en le mettant en place correctement peut en
retirer un bénéfice considérable.

Jusqu'aux années 1980, voire 1990, hors du monde universitaire,
le logociel était quasiment le domaine réservé des grands éditeurs, qui
produisaient évidemment du propriétaire privateur. Fallait-il en déduire que
le logiciel était intrinsèquement néfaste à la liberté des individus ? Non,
évidemment : on a pu inventer une (des, en fait) définition de logiciel
libre, et développer un écosystème viable et puissant.

La même chose doit arriver pour le SaaS. C'est Google et compagnie qui l'ont
inventé parce qu'ils ont été les premiers à avoir l'infrastructure
nécessaire, mais maintenant que cette infrastructure se répand, il ne faut
pas que la communauté du logiciel libre s'arrête et s'obstine à, passez-moi
l'expression éculée, jeter le bébé avec l'eau du bain. Il faut au contraire
qu'elle prenne possession du modèle et le rende libre.

Ce qu'il faut, c'est une définition de « SaaS libre », puis convaincre le
grand public de n'utiliser que des SaaS libres. Je peux même donner une
ébauche de ce que je pense qu'elle devrait être :

- Tous les logiciels utilisés doivent être libres. Mais ça ne suffit pas.
Ils doivent être également être disponibles pour les utilisateurs sans
frais supplémentaires, la version exacte doit être connue, ainsi que les
détails de leur configuration.

- Les utilisateurs doivent pouvoir accéder à leurs données sous une forme
exhaustive par un protocole standard et automatisable.

(Ces deux points garantissent qu'un utilisateur puisse passer d'un SaaS
non satisfaisant à un autre ou à de l'auto-hébergement.)

- Le fournisseur de service doit s'engager précisément sur l'usage qu'il
fait des données dont il est dépositaire.

- Le fournisseur de service doit se soumettre à des audits extérieurs
permettant de vérifier que ses engagements sur les points précédents sont
respectés.

Le dernier point est difficile, mais pas impossible.

Cordialement,

--
Nicolas George



Archives gérées par MHonArc 2.6.18.

Haut de le page