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educ - Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate


Chronologique Discussions 
  • From: Nicolas George <ngeorge AT april.org>
  • To: Fabián Rodríguez <magicfab AT member.fsf.org>, Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>, sonic steph <ml AT dadaprod.org>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate
  • Date: Sat, 29 Nov 2014 11:53:03 +0100

L'octidi 8 frimaire, an CCXXIII, Fabián Rodríguez a écrit :
> > Cet argument relève une des deux principales erreurs de raisonnement dans
> > n'argumentaire de RMS : négliger le bénéfice escompté par les gens qui ont
> > recours au SaaS.
> Cette transition peut durer /des années/... Le bénéfice est là jusqu'au
> moment où on décide de passer à la prochaine étpae.

Hein ? Quelle transition ? Quelle prochaine étape. Je parle du monde actuel,
pas de science fiction. Les offres comme google docs répondent, LÀ
MAINTENANT, à un besoin des utilisateurs : celui d'accès délocalisé. Si les
alternatives mises en avant ne répondent pas à ce besoin, elles ne répondent
pas à la question, point.

> Je ne crois pas, pas complètement en tout cas. Le phénomène des
> ordinateurs complets miniaturisés (rPi, etc.) me donne un autre son de
> cloche. Oui pour la mobilité, mais non pour la centralisation.

Je m'attendais à cet argument, mais il est facile à réfuter : tous les
progrès qui permettent aux particuliers de faire des économies d'énergie
sont tout aussi accessibles aux gros fournisseurs de service. Et même plutôt
plus facilement, en général.

De toutes façons, c'est presque une tautologie qu'il vaut mieux un seul
ordinateur utilisé à 100% que dix ordinateurs utilisés à 10%.

> En effet, je répondrais plutôt Etherpad / Framapad (le code de Google
> Docs provient initialement de là d'ailleurs), ou OwnCloud (qui paraît-il
> peut gérer la collaboration sur un .ODT - j'ai pas essayé encore).

Oui, ça c'est une réponse qui prend en compte les besoins des utilisateurs.
Mais c'est de l'auto-hébergement, donc ça tombe dans le problème de l'usage
des ressources.

> En effet, c'est une chaîne de confiance qu'il faut établir, mais il faut
> commencer qq. part. Selon votre logique, on y renoncerait avant de
> commencer.

Je n'ai pas dit qu'il fallait renoncer, j'ai dit qu'il ne fallait pas
idéaliser la situation des logiciels installés chez l'utilisateur.

> > Enfin, un dernier point que je trouve choquant dans cet argumentaire,
> > c'est
> > le fait qu'il cisèle la définition de SaaS sur mesure pour inclure les
> > services qu'il n'aime pas (Google docs) mais pas les services qu'il aime
> > bien (Savannah). Ça ne donne pas très confiance.
> Non, il cisèle les services qu'on ne peut pas héberger (G.Docs) et ceux
> qu'on pourrait.

J'invite à relire mon paragraphe plus attentivement, il n'a pas été
correctement compris. On ne cisèle pas des services, ça ne veut rien dire.


Louis-Maurice De Sousa a écrit :
> Comme négliger le bénéfice escompté de la cocaïne…

Oui, exactement. Si on se lance dans la lutte contre l'usage de drogues
nocives sans se poser la question des raisons qui poussent les gens à les
consommer, c'est une entreprise vouée à l'échec. De ce point de vue, les
deux situations sont très similaires.

> J'ai ma tour sous mon bureau, et mon serveur qui stocke mes données.
> Je bosse dans le train, et je ne perds rien…

« Moi je, moi je. » La discussion porte sur l'usage par le grand public, pas
sur la biographie d'un utilisateur spécifique, encore moins sélectionné par
son abonnement à cette liste pour l'intérêt qu'il porte à l'informatique.

> >Répondre LibreOffice à quelqu'un qui veut du Google docs, c'est comme
> >répondre de prendre la voiture pour aller à la librairie de la grande ville
> >à cinquante bornes à quelqu'un qui se réjouit qu'amazon livre à domicile en
> >deux jours : complètement à côté de la plaque.
> C'est de croire au mirage d'Amazon® qui est complètement à côté de
> la plaque. Cette entreprise va détruire l'économie du livre et la
> culture.

Il n'y a pas de mirage dans ce que j'ai écrit. Amazon sont peut-être des
ordures socialement, mais ils livrent à bas prix même dans les trous paumés
où la librairie ou le magasin d'électronique le plus proche est à plus de
cinquante bornes, c'est un fait.

Bien sûr, pour comprendre l'argument, il faut mener une lecture un peu plus
approfondie que la réaction pavlovienne au mot clef « amazon ».

> J'ai

Encore du « moi je ».

> un serveur en ligne depuis 15 ans et je n'ai pas eu à subir
> cette « exposition ».

En général, les gens qui affichent de telles certitudes ont un rootkit
depuis environ 14 ans.

> Parce que les centrales nucléaires nécessaires à l'alimentation des
> centres de Google® ou Apple c'est mieux ?

Le total consommé est moindre, il suffit de réfléchir deux secondes pour
s'en rendre compte.

> Le seul fait de « pouvoir » le faire, si on en a les moyens ou le
> temps suffit.

Ce pouvoir est illusoire.

> Dans Debian, le contrôle du mainteneur est très stricte et les
> outils de contrôle sont assez tatillons. Passer au travers est
> difficile.

Comme le bug d'OpenSSL. S'il avait été intentionnel, ça aurait été pareil.

> Dans le cas de Debian, on ne fait pas confiance à une organisation,
> mais à des gens. C'est une grosse différence.

Grosse mais pas qualitative.

> Si, parce que le nombre de personnes impliquées est bien moindre que
> pour une distribution GNU/Linux. Car au délà des packageurs, il y a
> aussi les développeurs.

Encore une fois, différence quantitative, pas qualitative.

> La question n'est pas d'aimer ou pas.

Si, précisément.

> Quelque soit le service, Google® fait de ses utilisateurs ses
> produits et donc sa seule richesse.

C'est une autre question, qui n'a rien à voir. Personne n'a encore, dans
cette discussion et Stallman non plus, eu la clairvoyance de faire la
différence entre les SaaS gratuits et les payants. Les gratuits ont
forcément un coût caché : exploitation des données personnelles, démarchage
pour une offre payante, etc., qui incite à des pratiques hostiles.

> Louis-Maurice De Sousa

Je crois que j'ai vu un échantillon représentatif.


sonic steph a écrit :
> Tu fais semblant d'ignorer le bilan énergétique déplorable des fermes de
> serveurs de Google, Facebook et consorts..

Déplorable par rapport à quoi ? Par rapport à un jardon potager,
certainement. Mais il n'est pas question dans cette discussion d'inciter les
gens à utiliser moins de ressources informatiques.

Par rapport à la même puissance de calcul utilisée déployée par des
ordinateurs individuels, c'est assez peu crédible, et si l'affirmation est
maintenue, je veux voir des sources.

> Et comme nous vivons dans un monde avec des ressources limitées, la
> tendance parait plus à envisager de déporter des morceaux des fermes de
> serveur chez des particuliers, pour faire office de chauffage..

Cet argument ne couvre que la consommation d'énergie pour le fonctionnement,
pas la consommation de ressources pour la fabrication du matériel, et ne
marche qu'en été.

En outre, il s'applique aussi bien aux particuliers qu'aux fournisseurs de
service : les grandes fermes de serveurs commencent déjà à avoir des accords
de cogénération avec les collectivités locales.

Cordialement,

--
Nicolas George



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