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educ - Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate


Chronologique Discussions 
  • From: Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re : Nouvelle version de Framadate
  • Date: Fri, 28 Nov 2014 16:32:41 +0100

Le 28/11/2014 15:18, Nicolas George a écrit :
Le septidi 7 frimaire, an CCXXIII, Fabián Rodríguez a écrit :
En effet, et je vois ça seulement comme une étape de transition vers
l'auto-hébergement. Framasoft aussi, c'est clair.

Cet argument relève une des deux principales erreurs de raisonnement dans
n'argumentaire de RMS : négliger le bénéfice escompté par les gens qui ont
recours au SaaS.

Comme négliger le bénéfice escompté de la cocaïne…

Il faut s'en rendre compte, l'époque où chacun avait sa
tour sous le bureau est révolue. De nos jours, les gens veulent bosser dans
le train ou chez des amis sur leur gadget ultra-portable, sans pour autant
tout perdre s'ils se le font chouraver deux heures plus tard.

J'ai ma tour sous mon bureau, et mon serveur qui stocke mes données.
Je bosse dans le train, et je ne perds rien…

Répondre LibreOffice à quelqu'un qui veut du Google docs, c'est comme
répondre de prendre la voiture pour aller à la librairie de la grande ville
à cinquante bornes à quelqu'un qui se réjouit qu'amazon livre à domicile en
deux jours : complètement à côté de la plaque.

C'est de croire au mirage d'Amazon® qui est complètement à côté de la plaque. Cette entreprise va détruire l'économie du livre et la culture.
Dans 5 ou 10 ans, cette entreprise inondera le monde en deux jours de produits sans intérêt et de façon complètement automatisée pour le seul profit exclusif de son propriétaire. Elle ne contribue en rien à l'existence des infrastructures qu'elle utilise (routes, poste, électricité…) ne payant pas d'impôts.
Je n'achète pas chez Amazon® comme je ne vais pas au Mac Donald®.
Ce sont des nuisibles…

Pour autant, l'auto-hébergement n'est pas une solution. En admettant, ce qui
est très illusoire, que les gens apprennent à gérer leur serveur et sa
sécurité (ben ouais, un serveur, par essence, c'est exposé),

J'ai un serveur en ligne depuis 15 ans et je n'ai pas eu à subir cette « exposition ». C'est plus compliqué d'attaquer une multitudes d'IP réparties partout dans le monde, que les serveurs de Google®.

l'auto-hébergement veut dire une machine allumée chacun 24h/24 pour une
utilisation... 10% du temps, au maximum pour un individu normal. À l'époque
où réchauffement climatique et transition énergétique sont sur toutes les
lèvres, c'est un peu contre-productif.

Parce que les centrales nucléaires nécessaires à l'alimentation des centres de Google® ou Apple c'est mieux ?

L'autre grosse erreur de raisonnement dans l'argumentaire, c'est d'idéaliser
le cas du logiciel contrôlé par l'utilisateur. Soyons sérieux, qui a audité
la totalité de sa distribution avant de la compiler (avec un compilateur
obtenu de source complètement distincte, sinon Ken Thompson va rigoler) en
entier ? Qui peut affirmer que parmi les dizaines de développeurs Debian,
aucun n'est sous la coupe de la NSA ?

Grave erreur de raisonnement.
Comment mettre sur un pied d'égalité un système avec révision par les pairs, et un système qui est la seul propriété d'une entreprise ?
Le seul fait de « pouvoir » le faire, si on en a les moyens ou le temps suffit.
Dans Debian, le contrôle du mainteneur est très stricte et les outils de contrôle sont assez tatillons. Passer au travers est difficile.
Quelqu'un en cheville avec la NSA ou une entreprise est bien sûr possible. Mais, à un moment ça se verra, ou se saura.

On ne peut pas utiliser l'informatique
sans faire un minimum confiance à des organisation tierces.

Dans le cas de Debian, on ne fait pas confiance à une organisation, mais à des gens. C'est une grosse différence.

Le SaaS rend
cette confiance plus difficile à contrôler et plus facile à trahir, mais
c'est une différence quantitative, pas qualitative.

Si, parce que le nombre de personnes impliquées est bien moindre que pour une distribution GNU/Linux. Car au délà des packageurs, il y a aussi les développeurs.

Enfin, un dernier point que je trouve choquant dans cet argumentaire, c'est
le fait qu'il cisèle la définition de SaaS sur mesure pour inclure les
services qu'il n'aime pas (Google docs) mais pas les services qu'il aime
bien (Savannah). Ça ne donne pas très confiance.

La question n'est pas d'aimer ou pas.
Quelque soit le service, Google® fait de ses utilisateurs ses produits et donc sa seule richesse. Pourtant, à aucun moment les utilisateurs ne peuvent influer sur la stratégie ou la politique de Google®. Cette entreprise, comme Microsoft® ou Apple® sont des dangers pour la démocratie.

--

Louis-Maurice De Sousa




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