[EDUC] Re : Re: Eureka : Colin de la Higuera et Gilles Dowek ont enfin trouvé la solution

[cnestel AT free.fr]

----- Vincent Mollimard <vincent.mollimard AT ac-nancy-metz.fr> a écrit :
> Le 09/12/2014 08:49, cnestel AT free.fr a écrit :

> Oui c'est vrai c'est assez bête de tout mal faire. Quand je vois le
> public entrant au lycée, je les préférerais vierges de physique chimie
> ou de techno mais sachant lire, écrire, compter et même, soyons fous,
> avec un peu d'autonomie dans le travail.

Ce que tu constates n'est pas tout à fait réductible à l'existence d'un
enseignement des disciplines dont la tienne qu'à la couleur de la moquette
comme tu le soulignes plus bas, débat stérile par exemple sur les notes
et la constance dite macabre.

Mais l'on pourrait dire la même chose à propos du politique et du débat 
médiatique qui ne portent plus, là aussi, que sur la couleur de la moquette.

De plus, on connaît les raisons de la faillite de l'école. En tous cas,
si d'aucuns sont intéressés je peux - puisque je l'ai vécu - raconter
comment, en quelques années, un collège d'excellence de Saint-Denis
dans le 93 est devenu une ZEP, puis un ghetto, avant de brûler.

Pour autant, je n'ai pas fondé avec Michel Delord qui fonda ensuite
Sauver les maths, le groupe educ de l'April pour faire la promo
du seul usage des logiciels libres. Convaincu qu'à l'école on ne 
peut pas séparer les usages des apprentissages. 

En ce sens, avant de me casser cette fois définitivement de l'April
qui n'a, par exemple toujours pas pris de position contrairement
à la FSF sur le SaaSS, alors que c'est l'un des enjeux majeurs de
l'informatique libre, notamment dans l'éducation, je tente une dernière
fois, comme un combat d'arrière garde, sans doute pour être en paix
avec moi-même, de reposer la question des apprentissages.

On ne peut pas ici régler globalement la question de l'école,
mais juste a minima la traiter par le biais des logiciels et ressources
libres et de leurs apprentissages, ce qui finalement amène 
à nous positionner également sur les contenus et programmes 
scolaires.

Par exemple, tu dis que tu es professeur de physique.

N'y aurait-il pas des connaissances minimales indispensables
à la compréhension par les jeunes générations de ce que l'on
appelle "numérique" qui devrait être enseigné en physique ?

>  Et pourtant j'enseigne les
> sciences physiques ! Mais là, c'est réellement un naufrage, au point
> que le problème n'est pas vraiment de savoir s'il faut enseigner
> l'info comme ci ou comme ça.

les auteurs de l'article "numérique" de wikipédia disent à juste titre :
"Prise dans son sens strict, une donnée numérique n'est pas nécessairement 
informatique".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Num%C3%A9rique

Ce qui va également dans ton sens. Je constate au passage que Colin de la 
Higuera 
et Gilles Dowek parlent du traitement scientifique du numérique en occultant
la physique, et même les mathématiques (discrétisation).

Or si dans le contexte informatique numérique désigne la description d'un 
document 
sous une forme binaire, en tant que professeur de technologie, je suis
très embarrassé parce que les élèves ne voient à aucun moment dans
leur cursus en physique qu'il s'agit aussi de la conversion d'un signal 
électrique 
analogique en un flux numérique.

Enseigner le logiciel libre nécessite donc à un moment donné ou un autre
des prérequis mathématiques, technologiques, ainsi qu'en sciences physiques.

Or les programmes scolaires n'abordent pas ces notions !



> On est juste en train de s'énerver à choisir la couleur de la moquette
> du titanic pendant que le navire fonce sur un iceberg et que le
> capitaine fanfaronne : « Ça un iceberg ? Un glaçon tout au plus ! »

C'est une manière de voir que la plupart d'entre nous partagent.

De plus pour en rajouter une couche, ralbol de tous ces experts
qui n'enseignent pas sur le terrain et ont le pouvoir.

Librement
Charlie