Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - [EDUC] Re : Re: Re : Re: Eureka : Colin de la Higuera et Gilles Dowek ont enfin trouvé la solution

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

[EDUC] Re : Re: Re : Re: Eureka : Colin de la Higuera et Gilles Dowek ont enfin trouvé la solution


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Vincent Mollimard <vincent.mollimard AT ac-nancy-metz.fr>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: [EDUC] Re : Re: Re : Re: Eureka : Colin de la Higuera et Gilles Dowek ont enfin trouvé la solution
  • Date: Wed, 10 Dec 2014 12:20:52 +0100 (CET)


----- Vincent Mollimard <vincent.mollimard AT ac-nancy-metz.fr> a écrit :

> >
> > Par exemple, tu dis que tu es professeur de physique.
> >
> > N'y aurait-il pas des connaissances minimales indispensables à la
> > compréhension par les jeunes générations de ce que l'on appelle
> > "numérique" qui devrait être enseigné en physique ?
>
> Non. Tu peux utiliser des technologies numériques si tu le souhaites
> et d'ailleurs je ne m'en prive pas. Mais c'est juste pas de la
> physique. Le propos de la physique c'est de construire des modèles.

On ne se comprend pas du tout. Où ai-je parlé de technologies
numériques ?
Je parle de connaissances minimales indispensables qui ne sont
pas enseignées en Physique, sur le niveau collège, pour que
l'élève soit en situation de modéliser et qu'on cesse de parler
de numérique à tout bout de champ dans des sens et acceptions
qui ne sont jamais contextualisés, donc non enseignables en collège.

Par exemple, pour mettre les points sur les "i", à quel moment dans
les programmes de physique en collège, l'enfant est-il en mesure d'être
en situation de se faire une première représentation de ce qui différencie
un signal analogique d'un signal numérique.

Ici se pose la question cruciale d'une harmonisation des programmes.

Mon expérience de terrain, de prof de technologie, prouve qu'il
est plus facile de traiter la représentation des données,
les notions de bit, d'octet, etc, en s'appuyant sur une représentation
visuelle et symbolique d'un bit en tant que signal. Prérequis
qui devrait relever de la Physique, au même titre que le cours sur
la synthèse additive du programme de Physique de quatrième permet
plus facilement au prof de techno d'introduire les notions de pixel,
sous-pixel et leur codage sur des octets.

Modéliser en technologie - il n'y a pas que la physique qui ait comme
objet la modélisation (toutes les sciences) - c'est d'être en mesure
de permettre aux élèves, comme en Physique, mais dans une perspective
fonctionnelle, de mettre en relation deux mondes de connaissances.

Cf. ici : http://icar.univ-lyon2.fr/gric3/recherche/CR/CR-8-95.html


> > Or si dans le contexte informatique numérique désigne la
> > description d'un document sous une forme binaire, en tant que
> > professeur de technologie, je suis très embarrassé parce que les
> > élèves ne voient à aucun moment dans leur cursus en physique qu'il
> > s'agit aussi de la conversion d'un signal électrique analogique en
> > un flux numérique.
>
> Non, ton contrôleur de clavier est numérique dès le départ.

Oui et quel rapport avec ce que je viens de dire ?
C'est-à-dire quel rapport avec la représentation que peuvent se
construire les élèves ?

> ailleurs, la CNA n'est pas de la physique. En revanche, la notion de
> tension électrique l'est.

Je n'entrerai pas dans une querelle entre physique inductive,
physique appliquée, physique théorique, physique numérique.

Mesurer une tension c'est de la physique appliquée.

Et jusqu'à preuve du contraire, je ne crois pas qu'en collège
on fasse de la physique théorique.


> > Enseigner le logiciel libre nécessite donc à un moment donné ou un
> > autre des prérequis mathématiques, technologiques, ainsi qu'en
> > sciences physiques.
>
> Heuuu ça c'est juste confus.

Ah oui et en quoi ?

Comment rendre intelligible, par des savoirs, la notion d'interopérabilité
si la notion de format de ficher n'est jamais enseignée ?

Que peut signifier code source si l'enfant au cours de
sa scolarité en collège n'en voit jamais ?

Pour autant, l'approche informatique du libre n'est pas
la même que l'approche proprio.

A supposer - ce qui reste à démontrer - une neutralité de la science
indépendamment des idéologies, des contextes historiques, des luttes
pour le pouvoir et des enjeux économiques, etc ; les technologies, elles,
ne sont pas neutres.
Le libre induit donc des savoirs et une démarche pédagogique
qui va prioriser des choix, une progression, des concepts,
une épistémologie.

Par exemple pour l'EPI et Gilles Dowek, l'informatique est à la
fois science et technique. Ce qui revient à accepter les brevets
logiciels.

Nous considérons à l'inverse, que ne revêt de caractère technique
que ce qui modifie les forces de la nature ; ce qui n'est pas
le cas des logiciels qui obéissent à d'autres règles. Il nous
importe donc que la dichotomie matérielle/logicielle soit clairement
enseignée ; ce qui est également cohérent avec nos positions
contre la vente subordonnée.

De même, compte tenu du contexte sociologique, les sciences et les
technologies ne se développent pas coupées du monde, la notion
de système d'exploitation est pour nous fondamentale ; ne serait-ce
qu'en ce que par notre combat pour un double boot a minima sur
les postes de travail, etc.

Nous pensons donc que l'informatique ce n'est pas seulement de
"la" science mais c'est aussi un ensemble de technologies.

Par exemple l'octet. C'est un standard imposé par IBM en 1960.
C'est de la technologie.


>
> Tu peux très bien faire de l'algo sans machine comme dans CSIRL par
> exemple. Par ailleurs je connais bien des informaticiens,
> professionnels, libristes, qui sont des billes absolues en physique !
> Que les représentations et conversions de données soient vues dans un
> cursus c'est un plus pour un certain type d'informatique mais ce n'est
> pas indispensable.

Mon propos ne vise pas les professionnels, mais les gamins.

Par exemple le prix nobel de physique 2014 pour la LED bleue.
Sans la connaissance des lois de la synthèse additive, les élèves
ne pourraient pas comprendre en classe de quatrième en quoi
le prix 2014 de physique a été attribué pour récompenser des
travaux qui vont dans le sens du développement durable
(20% de la consommation électrique de la planète est dédiée
à l'éclairage), ni comprendre que les objets techniques qui
les entourent - écrans plats, écrans de smartphones, blu-ray, etc -
sont le fruit des travaux scientifiques des lauréats du prix
Nobel de physique 2014.

Ce qui importe pour nos élèves, c'est de donner du sens.


> Bon ! C'est pas le tout de ça : au taf !

Moi itou.

Librement,
Charlie



Archives gérées par MHonArc 2.6.18.

Haut de le page