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educ - Re: [EDUC] La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows


Chronologique Discussions 
  • From: Olivier Guillard <mairie AT guillard.nom.fr>
  • To: educ <educ AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows
  • Date: Sun, 19 Feb 2017 01:00:00 +0100
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass reason="2048-bit key; unprotected key" header.d=guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.i= AT guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.b=Ev33H4pM; dkim-adsp=none (unprotected policy); dkim-atps=neutral

Bonsoir,

je m'attendais à cette volée de bois vert :-)

Si je puis me permettre de partager un peu de ma petite expérience en trois points :

1- dans ma commune, si j'avais eu à demander son avis au conseil municipal avant de pouvoir engager le travail, pas sûr que j'aie pu passer l'école en logiciels libres : parfois, pour que ça avance, mieux vaut que les acteurs ayant les compétences puissent prendre leurs responsabilités sans avoir à attendre que monsieur le ministre ou qui sais-je leurs disent ce qu'ils ont a faire ;

2- l'utilisation d'un logiciel propriétaire n'est pas forcément liberticide, l'utilisation d'un logiciel libre n'est inversement pas forcément un gage absolu en la matière : un outil est un outil, c'est ce qu'on en fait qui compte ;

3- imaginons que sur le territoire d'une commune ou a proximité il existe une petite boite qui développe de bons logiciels et offre des services sérieux pour les maintenir, quel serait le mal que de dynamiser l'économie locale en optant pour ces logiciels si ils font le boulot quand bien même n'aurait-il pas une licence cachère ?

Bref : je suis un pro-libre et me retrousse les manches pour favoriser depuis plus de 30 ans l'utilisation de ces solutions là, mais tout comme je n'ai pas envie que l'on vienne m'expliquer que tout ce qui n'est pas blanc ou pas noir est mal, je n'irai pas clouer au pilori celui qui opte pour d'autre choix. Je peux travailler pour essayer de convaincre, mais vouloir imposer, c'est à tous égards une erreur à mon humble avis.

Librement,


Le 18 février 2017 à 23:59, Vincent Mabillot <vincent.mabillot AT free.fr> a écrit :
Je plussoie à la posture d'Etienne.
J'ai même envie de dire que c'est bien pour ça que les lois évoluent
dans le domaine de la médecine pour éviter que les entreprises
pharmaceutiques invitent des toubibs à des colloques bidons au soleil ou
à des cocktails où on leur offre des pochettes de joujous qui trôneront
et amuseront les momes lors de votre prochaine visite  du médecin de
famille (sissi, rappelez vous le machin avec les liquides bizarres ou le
crayon rigolo qui amusent votre progéniture (ou pas) avec le sympatique
logo marque d'un médoc pendant que vous écoutez les recommandations
thérapeutiques qui riment ... avec le nom du médoc). Grâce aux conflits
d'intérêts, être malade, c'est com, être malade c'est fun.
Un DSI, sauf si c'est un saint, et il y en a quelques uns et parfois
quelques unes), est le maillon faible et facile de la chaîne de
corruption d'une organisation.

1-Il s'occupe d'un truc qui fait chier tout le monde qui comprend rien à
comment ça marche (et qui veut surtout pas savoir par amour du
modernisme et du jeunisme)

2-Il conforte tout le monde comme quoi on a raison que c'est bien trop
compliqué, que c'est surtout technique, et que des salopards de
bulgares, ukrainiens, daechiens et autres pas comme nous veulent saloper
notre insouciance et notre recette du bonheur, la facilité.

3-Il (le dsi) reçoit le représentant de MacCrosoftOïd qui lui propose
une solution "All in One" pour faire tout et plus et qui n'a, côté
ressources humaines, besoin que pousses-bouton-suivant assermentés qui
ne viendront pas dire que le DSI est incompétent ou vendu

4-Le DSI va en vacances d'études, pardon en séminaire d'expertise et
reçoit, cadeau quatre serveurs en test + un portable super slim, rapide
et leger pour tester la solution cloud, avec en prime 25 i-surfaces pour
ses collaborateurs  testeurs «objectifs» et les trois «geeks» du conseil
d'administration.

5-Pour l'accompagner dans l'étude d'évaluation et d'accompagnement au
changement, l'assistante du représentant de MacroSoftoïd lui transmet un
questionnaire type à envoyer par courriel ) toute l'organisation et
permettant de préparer la recommandation d'attente des «collaborateurs»
(Utilisez vous des services de partage de fichiers comme Dropbox,
Wetransfer, SalaudDeRusses, OneDrive, framadrop?: ceci permettra de
proposer une solution entreprise sécurisée évitant d'utiliser un service
suspect: cherchez l'/les intrus.

6- L'étude prouve que tout le monde n'en a rien à foutre mais  les
traces de réponses suffisent au DSI pour dire que la solution adaptée
est macrosoftoid: ben oui, 8 utilisent dropbox, 2 onedrive, 2 wetransfer
et 380000 s'en foutent (parce que le DSI sait pour eux donc il choisit
pour eux).
OneDrive est donc la solution la plus raisonnable, car chez framdrop ils
ont raison, il faut dégooglisé, non dé-macrosoftisé<=on utilise les
arguments des barbus pour disqualifier les concurrents directs)

7-Si Etienne la ramène en disant qu'il faut une vision plus
citoyenne/collective et qui ne se contente pas de l'avis de la DSI, le
DSI invente qu'il n'y a pas de compétences et de solutions alternatives
avec des prestataires et des pros à recruter, et que vous n'aurez qu'à
vous débrouiller sans lui  …

8- (vous révez trois secondes) …

9- Les chefs n'aiment pas se débrouiller et ils trouvent qu'ils ne faut
pas «avoir de posture idéologique», «il faut rester pragmatique et
savoir choisir avec opportunité ce qu'il y a de bons dans chaque
solution». Encore 7 secondes et ils essaieront de vous persuader qu'on
est entrain de résister et de subvertir MacroSoftOïd, qu'on est entrain
de bien les rouler ses naïfs de ricains …

10- ça fait mal?

Bonne soirée
Vincent

Le 18/02/2017 à 20:44, Étienne ANDRÉ a écrit :
> Bonsoir,
>
> En aucun cas une solution ayant des répercussions liberticides ou pas comme le choix d'un logiciel privateur ou libre ne devrait, dans une collectivité publique, être confiée à un technicien de terrain. Le pouvoir politique devrait s'en emparer, et en fonction de son inclinaison, recruter des techniciens (DSI etc.) capables de donner forme à ses choix.
>
> Si un conseil municipal souhaite utiliser des LL, alors le DGS le fera connaître dans son annonce de recrutement du DSI et de son équipe. Qui, cela tombe bien, sont presque toujours des contractuels, et presque jamais des fonctionnaires territoriaux, vu que la fonction publique ignore à ce jour autant les métiers de l'informatique qu'en 1970.
>
> Au ministère de l'Education, ce sont des technos de la DSI qui dictent la politique informatique du ministère, et les politiques s'en désintéressent. Sinon le partenariat félon entre la ministre actuelle et Krosoft n'aurait jamais vu le jour. Ce sont ces gens-là qui ont imposé que le prochain système financier des établissements secondaires serait centralisé sous SAP (10 M€, pour commencer). Les mêmes qui utilisent le concours Impulsions, censé favoriser l'innovation, pour repérer les emmerdeurs et les dégommer : le projet que j'ai porté l'année dernière a été sèchement écarté par un représentant de la DSI au jury, sous prétexte que je faisais "de la concurrence" au logiciel officiel. Mais je dis ça parce que je suis aigri.
>
> Librement,
>
>
> ----- Mail original -----
>> De: "Olivier Guillard" <mairie AT guillard.nom.fr>
>> À: "educ" <educ AT april.org>
>> Envoyé: Samedi 18 Février 2017 20:21:50
>> Objet: Re: [EDUC] La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows
>>
>>
>>
>> Bonsoir,
>>
>>
>>
>>> je me méfie au contraire du pragmatisme,
>>> doctrine de ceux qui ne prennent pas le temps de réfléchir
>>> globalement.
>>
>> A force de vouloir imposer des choix absolus par le haut, le terrain
>> ne suit plus. Le monde est trop complexe et varié pour que
>> l'exclusivité soit une orientation viable.
>>
>> Une commune s'inscrit dans un écosystème : je n'imagine pas qu'on
>> puisse envisager une solution unique qui marcherait quelque soit la
>> ville ou le village, éternellement et dans tous les cas de figure. A
>> bien y "réfléchir globalement", je crois bien que ce serait
>> terrible.
>>
>>
>> Mes deux cents...
>>
>>
>>
>> Cordialement,
>>
>> ----
>> Olivier
>>
>>
>>
>>
>>
>> Le 18 février 2017 à 20:00, JC Salmon - Collège de Cluses <
>> coclu AT orange.fr > a écrit :
>>
>>
>> Bonjour,
>>
>> je me méfie au contraire du pragmatisme,
>> doctrine de ceux qui ne prennent pas le temps de réfléchir
>> globalement.
>>
>> JC
>>
>>
>>> Le 18 févr. 2017 à 16:51, Vincent Mabillot <
>>> vincent.mabillot AT free.fr > a écrit :
>>>
>>> Sans parler du "à la serpe", force est de reconnaître que lorsque
>>> tu place un système ou un autre au centre de ton infrastructure,
>>> ça va être structurant justement.
>>>
>>> Le choix du cœur de technologie n'est donc pas anodin et à des
>>> conséquences pour les autres choix (surtout lorsque des systèmes
>>> limitent ou privatisent l'interopérabilité).
>>>
>>> Le 18/02/2017 à 16:13, Olivier Guillard a écrit :
>>>> Bonjour,
>>>>
>>>> les résolutions "à la serpe" du genre : "on passe la ville en
>>>> logiciel libre", ou "on passe la ville sous windows" n'ont pour
>>>> moi strictement aucun sens.
>>>>
>>>> Un conseil municipal peut éventuellement donner des orientations,
>>>> comme par exemple "priorité au logiciel libre" voire fixer des
>>>> règles contraignantes comme "prescriptions pour que les cahiers
>>>> des charges référencent les solutions libres disponibles sur le
>>>> marché quand on a un projet informatique" ou encore "obligation
>>>> de motiver son choix lorsqu'on opte pour une solution
>>>> propriétaire" mais dire "obligation absolue d'utiliser les
>>>> logiciels libres" tout comme "obligation d'utiliser windows" est
>>>> stupide et contreproductif à mon sens.
>>>>
>>>> Il existe des situations ou opter pour un logiciel propriétaire
>>>> peut-être le meilleur choix. Linux peut-être dans une ville plus
>>>> efficace à l'école ou à l'état civil mais inexploitable à
>>>> l'urbanisme, ou inversement dans une autre ville.
>>>>
>>>> Bref, cessons d'être crispés dans des idéologies rigides et soyons
>>>> avant tout pratiques et pragmatiques.
>>>>
>>>> Cordialement
>>>>
>>>>
>>>> Le 17 février 2017 à 12:18, david96 < david96 AT libertysurf.fr > a
>>>> écrit :
>>>> Bonjour ami libriste,
>>>>
>>>> Mauvaise nouvelle :(
>>>>
>>>> « Le conseil municipal de Munich, en Bavière, a voté hier un
>>>> retour à Windows sur les postes de travail de la ville. Depuis
>>>> deux ans, des critiques s'élevaient sur l'utilisation de Linux et
>>>> d'applications open source sur une grande partie du parc
>>>> informatique municipal, alors que de nombreuses applications
>>>> spécifiques utilisées par la ville fonctionnent sous Windows. »
>
>
>
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      Olivier Guillard
      Adjoint au Maire
Saint Léger en Yvelines



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