Re: [EDUC] La ville de Munich abandonne officiellement Linux pour Windows

["William Gambazza" (wgambazza AT yahoo.fr via educ Mailing List) <educ AT april.org>]

Le 19/02/2017 à 01:00, Olivier Guillard a écrit :
> Bonsoir,

Bonsoir ou bonjour, c'est selon ;-)

> je m'attendais à cette volée de bois vert :-)

avant tout, n'oublions pas que cette liste rassemble des personnes ayant
un intérêt plus ou moins commun mais laisse place aux opinions diverses
et aux débats pour peu qu'ils soient argumentés, que chacun surveille
ses écrits et ne prenne pas non plus trop vite la mouche ... (ce dont je
ne t'accuse pas Olivier ;-) )

> 1- dans ma commune, si j'avais eu à demander son avis au conseil
> municipal avant de pouvoir engager le travail, ...

Je pense comme Etienne que c'est là un des points fondamentaux de
divergence. Ce que tu indiques ressemble fort à du "moi je sais que
c'est mieux donc je fais" sauf que nous parlons d'utilisation d'argent
public et que ce genre de comportement n'est pas souhaitable. Même dans
l'intérêt de la diffusion de ressources et contenus libres. C'est
précisément l'attitude offensive des grosses boites en question que nous
pointons du doigts.


> 2- l'utilisation d'un logiciel propriétaire n'est pas forcément
> liberticide, 

Alors là aussi je regrette mais si, précisément, puisqu'elle ferme la
porte à toute possibilité de connaître le fonctionnement du logiciel, de
l'adapter et éventuellement de le mutualiser. Tu reconnaîtras que c'est
pourtant ce qu'on peut attendre comme utilisation de l'argent public et
il n'est pas question là-dedans de tendre vers une solution logicielle
unique mais au contraire d'en favoriser la diversité et la mutualisation.
Cela freine également la concurrence dans le secteur puisque une fois le
logiciel untel utilisé et son format utilisé/adopté, il est souvent
difficile d'envisager l'utilisation d'autres solutions qui par ailleurs
pourraient être plus performantes. Sans parler de la pérennité des
données concernées.

> ... l'utilisation d'un logiciel libre n'est inversement pas
> forcément un gage absolu en la matière : un outil est un outil, c'est ce
> qu'on en fait qui compte ;

On est bien d'accord et c'est pour cela que l'adoption seule d'un
solution n'est pas une fin en soi mais doit être envisagée avec
éventuellement de la formation et de l'accompagnement. Il s'agit donc
bien d'avoir une - Vision - à moyen et long termes de la mise en place
d'une solution, des besoins auxquels elle va répondre, des moyens
alloués, du contexte de sa mise en place..... et c'est normalement
précisément le rôle qu'on attend d'un élu prenant des décisions. Cela
suppose que l'élu puisse consulter des personnes ressources éclairées
("experts" ne me plait pas vraiment) mais qui sachent être objectives.
Or c'est là qu'est l'un des problèmes, l'objectivité est rare lorsqu'il
est question de décisions ou d'argent. La nature humaine est faillible ...

> 3- imaginons que sur le territoire d'une commune ou a proximité il
> existe une petite boite qui développe de bons logiciels et offre des
> services sérieux pour les maintenir, quel serait le mal que de dynamiser
> l'économie locale en optant pour ces logiciels si ils font le boulot
> quand bien même n'aurait-il pas une licence cachère ?

Mais dans le modèle Libre, la petite boite dont tu parles propose du
service, de la formation, de l'accompagnement, de l'adaptation mais pas
de la fermeture ou des menottes numériques ! Le logiciel ne lui
appartient pas mais elle y a accès et peut le faire évoluer selon les
besoins de telle ou telle commune ou de tel ou tel contexte

> Bref : je suis un pro-libre et me retrousse les manches pour favoriser
> depuis plus de 30 ans l'utilisation de ces solutions là ...

Et je ne doute pas de tes intentions et je t'en remercie mais il s'agit
ici du fonctionnement que nous attendrions d'une collectivité censée
gérer les ressources qui lui sont allouées

> ... Je peux travailler pour essayer de convaincre, mais
> vouloir imposer, c'est à tous égards une erreur à mon humble avis.

Je ne crois pas qu'ici quelqu'un cherche réellement à imposer mais que
l'attitude de la plupart est plutôt d'essayer de convaincre
Je ne jette pas la pierre non plus à mes collègues qui choisissent
d'autres solutions que les miennes pour leur utilisation personnelle
mais nous parlons ici de politique publique et de biens communs. C'est
d'ailleurs pour ça que je pense que le combat le plus important et le
plus compréhensible pour un non-libriste est celui de l'interopérabilité
des données. Il constitue de plus une voie d'entrée intéressante vers
l'écosystème Libriste.


Tout aussi librement et amicalement ;-)
William