Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur

[Laurent COOPER <laurent.cooper AT ac-grenoble.fr>]

Le 02/03/2018 à 02:32, mdn a écrit :
>> Il faut donc convertir les chercheurs et enseignants-chercheurs au
>> logiciel libre, ce qui devrait être possible. En les culpabilisant.
>> Ensuite les étudiants.
>> En les culpabilisant.
> Je ne suis pas en état de formuler une phrase clair et concise en se
> moment donc s'il vous plaît consulter les deux premier chapitres de ce
> livre a votre bibliothèque municipale lorsque vous en aurez le temps:
> http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Les_mots_sont_des_fen__tres__ou_bien_ce_sont_des_murs_-9782707188793.html
> 
> Bonne nuit.
> 
> 

Bonjour

Je veux rebondir sur le message de Bernard qui fait écho à des
préoccupations que j'ai de plus en plus.

Je comprends la frustration que beaucoup parmi vous peuvent ressentir
par ce que le libre n'a pas la place qu'il mérite. Souvent, les
solutions libres sont éprouvées techniquement. Qui plus est, elles sont
indiscutablement plus souhaitable d'un point de vue éthique.

Alors ? Pourquoi ? Pourquoi ne sont elles pas plus répandues ?

Il serait tentant d'imaginer un vaste complot ourdi par des
multinationales où des hommes en noir traquent les barbus à chaussettes
et sandales pour les décrédibiliser et garder par devers eux les profits
colossaux qu'ils font. Mais cela ne tient pas plus que l'image d'un
monde du logiciel libre où tout est toujours fait dans la parfaite
collaboration avec le respect de chaque avis et de chaque interlocuteur,
et une rigueur technique absolue.

Bernard soulève un point intéressant qui est celui de la communication.
J'ai fréquenté pas mal de développeurs de logiciels libres, des
professionnels du secteurs, et souvent ces personnes étaient des
expertes au niveau informatique. Aussi des personnes parfaitement
câblées pour une pensée rationnelle. Logique. Imparable.

Mais nos interlocuteurs sont des êtres humains qui peuvent utiliser de
nombreux canaux de dialogue, passant par la valorisation, l'empathie, le
sentiment, le ressenti.

Attention, mon propos n'est pas d'être moralisateur ou donneur de
leçons. Je n'ai pas la science infuse ni dans ce domaine ni dans aucun
autre je pense. C'est une interrogation que je partage avec vous.

Imaginez des militants de partis politiques. N'avez vous jamais croisé
ces militants qui sont sûr d'avoir raisons et vous assènent vérité sur
vérité, sans jamais vous écouter, pour vous convaincre. Ils savent où
est le problème, et en plus, ils ont les solutions !

Vous ont il jamais convaincu ?

Pourquoi une attitude similaire pour le logiciel libre aurait elle des
résultats différents ?

Combien de fois ais je vu des représentants du libre défendre leur cause
et arriver à persuader leurs interlocuteurs que ... le libre c'est un
truc d'idéologues fanatiques qui ne mérite pas que l'on s'y attarde.
D'ailleurs, certains parlent de libriste, comme on dirait islamiste.

J'aimerais trouver un laboratoire de sociologie qui fasse un étude sur
l'échec actuel du logiciel libre : pourquoi en dehors de quelques niches
(serveurs web en particulier) ne s'est il pas imposé ? Pourquoi le
modèle économique n'a pas réussi à se consolider ? Pourquoi malgré des
exploits techniques fabuleux ces solutions ne sont elles pas plus
généralisées ?

Et en allant plus loin, pourquoi y a t'il autant de flamewars dans le
monde du libre ? Autant de forks hostiles ?

Je n'ai pas les réponses à toutes ces questions. Elles m'interpellent de
plus en plus.

Le libre n'est il qu'une utopie désirable où va t'il pouvoir enfin
trouver une place prépondérante ? Et que doivent changer ses acteurs
pour y arriver ?

En particulier, ce qui est l'objet de cette liste, comment faire dans le
monde de l'éducation ? Il y a plein d'initiatives fabuleuses.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire jusque là.

J'espère apporter humblement une brique à l'édifice

Librement votre

Laurent

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