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educ - Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public


Chronologique Discussions 
  • From: Olivier Guillard <mairie AT guillard.nom.fr>
  • To: educ <educ AT april.org>
  • Cc: etienne AT intendancezone.net
  • Subject: Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public
  • Date: Fri, 16 Mar 2018 18:01:31 +0100
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass (2048-bit key; unprotected) header.d=guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.i= AT guillard-nom-fr.20150623.gappssmtp.com header.b="Dm6RUw+G"; dkim-atps=neutral

Bonjour,

> la réalité, il me semble qu'il y a là angle mort

vous touchez du doigt le problème à mon sens.

> Je compte aborder le sujet avec notre agent comptable mais j'aimerai avoir des éléments pour étayer ma discussion… merci par avance !

Les logiciels libres ne sont pas forcément gratuit : il n'y a certes pas besoin de payer des licences pour l'utiliser, mais c'est très différent.

En réalité il en "coûte" de les utiliser (tout comme les logiciels propriétaires): en mise en œuvre, en paramétrage initial, en temps, en maintenance, en mise à jour, en formation des utilisateurs ...

Et il faudrait que ces charges (qui en sont bien) apparaissent dans les sections d'investissements (déploiement d'un nouveau logiciel libre, mise en œuvre, formation des utilisateurs) et de fonctionnement (maintenance, mise à jour, re paramétrages, patchs, correctif)...

C'est ainsi qu'on soutiendra un modèle économique permettant de valoriser les solutions basées sur le logiciel libre, consolidant ainsi une véritable filière.

Exemple d'un choix pour une solution basée sur du logiciel libre, assumée et budgété pour la gestion du parc informatique de l'inalco (et même des compte étudiants je crois):
https://www.opensides.be/temoignages-clients/juin-inalco/

> Je compte aborder le sujet avec notre agent comptable mais j'aimerai avoir des éléments pour étayer ma discussion… merci par avance !

En tant que décideur, vous avez la bonne approche à mon sens.

Si je puis me permettre un conseil : soyez concret, cherchez des réponses précises à des problème précis (la gestion des inscriptions de tel UFR, les suites bureautiques de tel labo, la gestion des compte étudiant ...) et trouvez le moyen de chiffrer (pas facile, car le défaut du libre est justement qu'il parait souvent comme étant "gratuit").

Mes deux cents,

---
Olivier



Le 12 mars 2018 à 10:22, Étienne Rozé - ESP <etienne.roze AT univ-lorraine.fr> a écrit :
Bonjour,

Siégeant depuis peu au CA de mon Université, je m'initie petit à petit (et avec un peu de mal) à la comptabilité et autre comptes budgétaires et financiers…
Pour l'objet que nous concerne, je me posais la question, peut-être naïve, de savoir si il y aurait un moyen de "valoriser" comptablement, rien que par les économies qu'ils engendrent,   les logiciels libres utilisés par l'établissement (au moins ceux choisis globalement à des endroits "stratégiques " par exemple chez nous Moodle, Drupal sans parler des différentes distributions linux et il y en a bien d'autres ). Je me dis que ces "richesses" utilisées souffrent d'être invisibles dans les comptes pour qu'elles soient pris au sérieux au delà d'un certain cercle.
Je sais bien que le débat n'est pas simple (économie ou non) et suis bien sûr convaincu que la valeur du logiciel libre dépasse les aspects uniquement comptables mais le rôle de la comptabilité étant de présenter au plus juste — de son point de vue — la réalité, il me semble qu'il y a là angle mort. Me trompe-je ?
Je compte aborder le sujet avec notre agent comptable mais j'aimerai avoir des éléments pour étayer ma discussion… merci par avance !

Bonne journée !

Étienne Rozé



Le 01/03/2018 à 00:26, Étienne ANDRÉ a écrit :
Salut,

----- Mail original -----
De: "Rémi Boulle" <mail AT remiboulle.fr>
Le 28/02/2018 à 12:06, Eda Nano a écrit :
C'est
entièrement injuste que quand les autres postes Mac de mon labo
payent 15 euros par mois pour avoir Illustrator, les logiciels
libres de mes ordi de travail, ceux du serveur de développement,
ceux du serveur de déploiement, ceux du cluster de calcul, toutes
des machines cruciales pour nous labo de bioinformatique, c'est
totalement absurde que ces logiciels libres là n'aient rien de la
part des labos.
100% d'accord. Cela m'a toujours frappé/choqué que des établissement
payent des licences Microsoft ou autre alors que LibreOffice (par
exemple) est déployé gratuitement sur tous les postes. Lorsqu'on
propose
à ces mêmes établissement de donner même 10% du prix total des
licences
Microsoft à une fondation, on a l'impression de demander à jeter de
l'argent par les fenêtres. Ce ne serait que justice de la part d'un
organisme public.

Cela ne semble pas rentrer dans les cases des dépenses possibles pour
un établissement. Un intendant/gestionnaire de la liste peut-il
confirmer ?
Allô, j'écoute ?
Attention, dans la réponse qui suit, il y aura peut-être de vrais morceaux de troll méchant intendant anti-profs ;-p

Je vais m'attacher à la pure forme de la dépense publique : pour faire sortir l'argent public (comprendre : sacré) de la caisse, il faut une pièce justificative. A priori et en temps normal, c'est une facture réglant une prestation dont le service est attesté bien réalisé par l'ordonnateur (le chef d'établissement/président d'université dans ce qui nous intéresse).

Si l'on reste dans cette banalité de la prestation réalisée, pour le Logiciel Libre il y aurait alors deux voies de facturation envisageables :

1- l'abonnement à un service d'assistance-maintenance du logiciel par une SSLL, mine de rien la plus grosse boîte du monde libre, RedHat, semble assez bien s'en porter

2- la commande de fonctionnalités nouvelles dans un logiciel : mon lycée a Habsolument besoin de ce petit module dans LibreOffice, et passe commande de sa confection à qui (à peu près n'importe qui) peut le lui développer, en demandant au passage que le code soit versé au projet. Mais attention, on ne paie qu'après livraison.

Autre possibilité, le soutien franc et massif, mais ce ne peut pas être une décision du seul ordonnateur :

3- pour faire un don à une cause, la pièce justificative de la dépense est alors un acte de l'assemblée délibérante de l'établissement public (conseil d'administration), acte soumis à contrôle de légalité. Mais sur des engagements financiers modérés cela ne pose pas de problème fondamental, hormis de réunir un consensus suffisant au CA (une instance où il est de bon ton de faire joujou à la ghrande polithik, alors c'est pas trop dur de se mettre d'accord contre les vilains GAFAM, faut bien que cette ambiance aberrante ait des bons côtés)


Le problème, c'est qu'il faut un décideur (l'ordonnateur) absolument convaincu de la nécessité d'agir ainsi. Or même un proviseur super bien-pensant, sympa et tout, si on lui propose de verser 1000 € à la FSF (ou Framasoft ou l'April ou que sais-je) ou bien de rendre possible le voyage des 1e STMG au Futuroscope, il choisira toujours la seconde option, c'est fatal.

Si en plus il a dans son intendance un mien collègue qui se mêle de ce qui ne le regarde pas et se permet de sauter sur les freins au titre de je ne sais quelle règle qui interdirait de payer pour ce qui peut apparaître pour formellement gratuit au premier abord, ou qui trouverait que c'est pas assez cher comparativement à Krosoft et savonnerait la planche, et c'est plutôt courant, ça devient quasiment impossible.

J'essaie de faire entrer le virus libriste dans mon métier, et j'ai une petite victoire à mon actif : le site web de l'association des agents comptables http://espaceple.org que je gère tournant avec SPIP, j'ai obtenu à deux reprises que l'association fasse un geste vers la communauté. Il était parfaitement assumé que c'était une dépense somptuaire, pour la beauté du geste, mais je n'ai pas rencontré de résistance parmi les autres cadres de l'association. D'ailleurs ça me fait penser que je vais renouveler l'opération, ça fait trop longtemps la dernière fois. Mais mon association regroupe les plus réveillés des collègues, nous ne sommes pas aussi représentatifs que nous le souhaiterions.


Concrètement, si l'on veut faire bouger les lignes vraiment, il faut agir sur plusieurs fronts à la fois :

a) faire copain avec des chefs d'établissement geeks qui serviront de référence auprès de leurs collègues

b) avoir en tête mon argumentaire ci-dessus et le diffuser auprès des responsables financiers qui devront admettre qu'il est conforme à la réglementation, et ne pas ajouter de frictions là où il n'y en a pas

c) plutôt qu'espérer faire marcher les profs, àmha il faut attaquer les inspecteurs : eux voient le problème du coût global des logiciels privateurs, et seraient des disséminateurs idéaux du virus libriste

d) toujours tenter d'attendrir les collectivités assurant le financement avec les économies en perspective, la localisation de l'emploi etc.

e) jouer sur les élèves politisés/organisés qui devraient pouvoir ramer dans le même sens que nous. A titre d'exemple je compte lancer un jour dans les pattes de mes élèves de l'éco-club le concept de "donnons les vieux PC du lycée mais avec Linux dessus". Suivant les profils, en leur faisant carrément faire des méga-install-parties, soit par un partenariat avec Emmabuntus/Emmaüs ou l'équivalent (ou les deux)


Voilà quelques éléments. Je reste à la disposition de tout membre de la liste qui voudrait s'armer d'arguments pour attaquer le problème dans son bahut. Si ça pouvait démultiplier mes toujours trop modestes contributions financières à la communauté, j'en serais ravi.

Librement,




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      Olivier Guillard
      Adjoint au Maire
Saint Léger en Yvelines



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