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educ - Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public


Chronologique Discussions 
  • From: Étienne Rozé - ESP <etienne.roze AT univ-lorraine.fr>
  • To: educ AT april.org, laurent.cooper AT ac-grenoble.fr
  • Subject: Re: [EDUC] Coup de gueule ou cri du cœur/ contribuer à un LL par un établ. public
  • Date: Fri, 16 Mar 2018 16:55:52 +0100
  • Authentication-results: vip.april.org; dkim=pass (1024-bit key; unprotected) header.d=univ-lorraine.fr header.i= AT univ-lorraine.fr header.b="P7UcPpYn"; dkim-atps=neutral
  • Dkim-filter: OpenDKIM Filter v2.11.0 mta-outslow1.mel.univ-lorraine.fr 9B6A9801C2
  • Organization: École de Santé Publique - UHP Nancy

Bonjour,

Merci de ta réponse et merci aussi aux autres personnes ayant répondu à mon mail : ma réponse sera globale.
Tu poses la question de la pertinence de rendre visible dans la comptabilité l'utilisation des logiciels libres : il y a un risque que l'on se rende compte que cela coûte cher et même plus chère qu'une solution propriétaire.

Ce "risque" me semble à prendre car c'est un argument qui peut être avancé à l'encontre des LL par qui confond libre et gratuit : "Le gratuit, ce n'est pas si gratuit et en fin de compte, cela coûte plus cher…" et ce genre de choses…

Je pense que dissiper le flou quelque soit le résultat de l'estimation du coût permet des décisions en connaissance de cause. Si c'est moins cher… ben c'est un atout, si c'est plus cher cela s'explique car on "achète" en plus tout ce que tu cites : la sécurité, l'assurance de garder ses données, la pérennité etc… Les appels d'offres intègrent de plus en plus d'autres critères que le seul prix  (Mais le cas des appels d'offres sort un peu de la question puisque dans ce cas , il y a marché et donc intégration dans la compta. C'est là qu'il faut effectivement être attentif comme le suggère Laurent Costy, à ce que les logiciels ne soient pas amalgamés à d'autres choses.)

Pour ce qui est des logiciels utilisés sans appel d'offre — qui sont uniquement ceux qui n'entraînent pas de dépense et qui sortent actuellement du radar comptable —  , les situations sont très diverses quand à l'origine de la décision de les utiliser : l’utilisation de logiciels libres pour le système d'information d'un établissement (décisions stratégiques des directions du numérique), sur les postes d'utilisateurs installés (imposés) par les services informatiques, le passage plus silencieux de logiciels 'métier' de calcul ou de stat propriétaires à des solutions libres (par exemple SAS vers R) par choix des utilisateurs, etc… Je pense que le critère économique joue un rôle important dans ces décisions (il est sûrement loin d'être le seul) mais je ne suis pas sûr qu'il n'y ait d'estimation précise des coûts.

Car on en arrive à la question de la valorisation… pas simple et je n'ai pas de réponses… si vous avez des liens vers des études ou des méthodologie pour ce faire, je suis preneur.

Une fois cette valorisation faite, je trouve la solution des provisions, suggérée par Étienne André, vraiment intéressante car elle permettrait ensuite une participation de l'établissement à l'évolution des logiciels… la pratique des universités et autres établissements publiques (qui ont souvent des compétence en interne) quant au retour vers la communauté (remonté de bugs, patch, nouvelles fonctionnalités, traductions, etc…)  est une autre question que j'avais en réserve… la boucle est bouclée !

Bon week-end,

Étienne R.




Le 12/03/2018 à 11:28, Laurent COOPER a écrit :
Bonjour Etienne

Je comprends votre volonté de mettre en avant le logiciel libre et je
salue la démarche positive qui est enclenchée.

Je ne suis pas sur que l'angle purement comptable soit le bon angle
d'attaque. Parfois, le  bilan global d'un logiciel libre n'est pas
nécessairement positif d'un strict point de vue comptable si l'on inclue
toute la maintenance engendrée, la formation, la transition d'une
solution à une autre.

Le logiciel libre intéressant au niveau local car on transforme une
économie basée sur les licences en une économie basée sur les services,
et sur le long terme, tout le monde a à y gagner.

Utiliser un Moodle installé localement plutôt que Google éducation, sur
le plan comptable, c'est utiliser des ressources en interne pour
installer le serveur, effectuer la maintenance, avec en particulier la
gestion des mises à jour de sécurité indispensables.

Si quelqu'un commence à creuser dans cette direction, pas sur du tout
que ça apparaisse comme positif.

Insister sur la sécurité, la propriété intellectuelle (dans Moodle, les
résultats des étudiants sont privés, les cours restent propriété de la
faculté et de leurs auteurs, etc ...), la pérennité des solutions est
peut être un bon angle d'attaque

Ce n'est que mon point de vue.

Je te souhaite bonne chance pour avancer dans ce domaine

Librement

Laurent



Le 12/03/2018 à 10:53, Ghislain Fabre a écrit :
Bonjour Etienne,

Pour Moodle, si tu me dis le nombre d'utilisateurs, le nombre de Go
utilisé pour vos ressources dédiées à Moodle je pourrai te dire ce que
cela coûterait à la louche en privateur.

En infographie / vidéo il y a aussi des pertes énormes de l'argent du
contribuable, alors qu'Inkscape, Gimp, Krita, Kdenlive, Openshot sont
d'excellentes alternatives. Là aussi tu devrais pouvoir montrer
plusieurs milliers d'euros de pertes par an si des suites privatrices
sont utilisées, ou d'économie si du libre est utilisé. Si t'as des
chiffres là-dessus, il y a de quoi faire aussi.

En espérant que cela t'aide,

++
Ghis

Le 12/03/2018 à 10:22, Étienne Rozé - ESP a écrit :
Bonjour,

Siégeant depuis peu au CA de mon Université, je m'initie petit à petit
(et avec un peu de mal) à la comptabilité et autre comptes budgétaires
et financiers…
Pour l'objet que nous concerne, je me posais la question, peut-être
naïve, de savoir si il y aurait un moyen de "valoriser" comptablement,
rien que par les économies qu'ils engendrent,   les logiciels libres
utilisés par l'établissement (au moins ceux choisis globalement à des
endroits "stratégiques " par exemple chez nous Moodle, Drupal sans
parler des différentes distributions linux et il y en a bien d'autres
). Je me dis que ces "richesses" utilisées souffrent d'être invisibles
dans les comptes pour qu'elles soient pris au sérieux au delà d'un
certain cercle.
Je sais bien que le débat n'est pas simple (économie ou non) et suis
bien sûr convaincu que la valeur du logiciel libre dépasse les aspects
uniquement comptables mais le rôle de la comptabilité étant de
présenter au plus juste — de son point de vue — la réalité, il me
semble qu'il y a là angle mort. Me trompe-je ?
Je compte aborder le sujet avec notre agent comptable mais j'aimerai
avoir des éléments pour étayer ma discussion… merci par avance !

Bonne journée !

Étienne Rozé


Le 01/03/2018 à 00:26, Étienne ANDRÉ a écrit :
Salut,

----- Mail original -----
De: "Rémi Boulle" <mail AT remiboulle.fr>
Le 28/02/2018 à 12:06, Eda Nano a écrit :
C'est
entièrement injuste que quand les autres postes Mac de mon labo
payent 15 euros par mois pour avoir Illustrator, les logiciels
libres de mes ordi de travail, ceux du serveur de développement,
ceux du serveur de déploiement, ceux du cluster de calcul, toutes
des machines cruciales pour nous labo de bioinformatique, c'est
totalement absurde que ces logiciels libres là n'aient rien de la
part des labos.
100% d'accord. Cela m'a toujours frappé/choqué que des établissement
payent des licences Microsoft ou autre alors que LibreOffice (par
exemple) est déployé gratuitement sur tous les postes. Lorsqu'on
propose
à ces mêmes établissement de donner même 10% du prix total des
licences
Microsoft à une fondation, on a l'impression de demander à jeter de
l'argent par les fenêtres. Ce ne serait que justice de la part d'un
organisme public.

Cela ne semble pas rentrer dans les cases des dépenses possibles pour
un établissement. Un intendant/gestionnaire de la liste peut-il
confirmer ?
Allô, j'écoute ?
Attention, dans la réponse qui suit, il y aura peut-être de vrais morceaux de troll méchant intendant anti-profs ;-p

Je vais m'attacher à la pure forme de la dépense publique : pour faire sortir l'argent public (comprendre : sacré) de la caisse, il faut une pièce justificative. A priori et en temps normal, c'est une facture réglant une prestation dont le service est attesté bien réalisé par l'ordonnateur (le chef d'établissement/président d'université dans ce qui nous intéresse).

Si l'on reste dans cette banalité de la prestation réalisée, pour le Logiciel Libre il y aurait alors deux voies de facturation envisageables :

1- l'abonnement à un service d'assistance-maintenance du logiciel par une SSLL, mine de rien la plus grosse boîte du monde libre, RedHat, semble assez bien s'en porter

2- la commande de fonctionnalités nouvelles dans un logiciel : mon lycée a Habsolument besoin de ce petit module dans LibreOffice, et passe commande de sa confection à qui (à peu près n'importe qui) peut le lui développer, en demandant au passage que le code soit versé au projet. Mais attention, on ne paie qu'après livraison.

Autre possibilité, le soutien franc et massif, mais ce ne peut pas être une décision du seul ordonnateur :

3- pour faire un don à une cause, la pièce justificative de la dépense est alors un acte de l'assemblée délibérante de l'établissement public (conseil d'administration), acte soumis à contrôle de légalité. Mais sur des engagements financiers modérés cela ne pose pas de problème fondamental, hormis de réunir un consensus suffisant au CA (une instance où il est de bon ton de faire joujou à la ghrande polithik, alors c'est pas trop dur de se mettre d'accord contre les vilains GAFAM, faut bien que cette ambiance aberrante ait des bons côtés)


Le problème, c'est qu'il faut un décideur (l'ordonnateur) absolument convaincu de la nécessité d'agir ainsi. Or même un proviseur super bien-pensant, sympa et tout, si on lui propose de verser 1000 € à la FSF (ou Framasoft ou l'April ou que sais-je) ou bien de rendre possible le voyage des 1e STMG au Futuroscope, il choisira toujours la seconde option, c'est fatal.

Si en plus il a dans son intendance un mien collègue qui se mêle de ce qui ne le regarde pas et se permet de sauter sur les freins au titre de je ne sais quelle règle qui interdirait de payer pour ce qui peut apparaître pour formellement gratuit au premier abord, ou qui trouverait que c'est pas assez cher comparativement à Krosoft et savonnerait la planche, et c'est plutôt courant, ça devient quasiment impossible.

J'essaie de faire entrer le virus libriste dans mon métier, et j'ai une petite victoire à mon actif : le site web de l'association des agents comptables http://espaceple.org que je gère tournant avec SPIP, j'ai obtenu à deux reprises que l'association fasse un geste vers la communauté. Il était parfaitement assumé que c'était une dépense somptuaire, pour la beauté du geste, mais je n'ai pas rencontré de résistance parmi les autres cadres de l'association. D'ailleurs ça me fait penser que je vais renouveler l'opération, ça fait trop longtemps la dernière fois. Mais mon association regroupe les plus réveillés des collègues, nous ne sommes pas aussi représentatifs que nous le souhaiterions.


Concrètement, si l'on veut faire bouger les lignes vraiment, il faut agir sur plusieurs fronts à la fois :

a) faire copain avec des chefs d'établissement geeks qui serviront de référence auprès de leurs collègues

b) avoir en tête mon argumentaire ci-dessus et le diffuser auprès des responsables financiers qui devront admettre qu'il est conforme à la réglementation, et ne pas ajouter de frictions là où il n'y en a pas

c) plutôt qu'espérer faire marcher les profs, àmha il faut attaquer les inspecteurs : eux voient le problème du coût global des logiciels privateurs, et seraient des disséminateurs idéaux du virus libriste

d) toujours tenter d'attendrir les collectivités assurant le financement avec les économies en perspective, la localisation de l'emploi etc.

e) jouer sur les élèves politisés/organisés qui devraient pouvoir ramer dans le même sens que nous. A titre d'exemple je compte lancer un jour dans les pattes de mes élèves de l'éco-club le concept de "donnons les vieux PC du lycée mais avec Linux dessus". Suivant les profils, en leur faisant carrément faire des méga-install-parties, soit par un partenariat avec Emmabuntus/Emmaüs ou l'équivalent (ou les deux)


Voilà quelques éléments. Je reste à la disposition de tout membre de la liste qui voudrait s'armer d'arguments pour attaquer le problème dans son bahut. Si ça pouvait démultiplier mes toujours trop modestes contributions financières à la communauté, j'en serais ravi.

Librement,




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