Re: [EDUC] Quels arguments pour un tel message ? des pistes que j'utilise au Québec

["d.michon" <d.michon AT laposte.net>]

Le problème de l'éducation n'est pas de rendre la possibilité d'utiliser 
à mauvais escient des outils, qu'ils soient numériques ou matériels au 
quotidien, alors qu'un grand nombre de personnes les utilisent dans le 
tout courant voire de manière illicite ou en consommateurs non avertis.
Au contraire , l'éducation doit permettre in fine aux élèves d'utiliser 
couramment des objets qui sont à leur portée , sans restriction d'usage 
ni de liberté et qui sont adaptés aussi bien au contexte éducatif que 
pour tout autre utilisation civile et citoyenne.
Nous nous devons de leur montrer en quoi ces outils sont à risque 
minimum garanti tout en leur prouvant qu'ils sont adaptés à leurs usages 
au quotidien, individuels, partageables et faciles à mettre en œuvre 
même en dehors du contexte scolaire.

En ce qui me concerne, (et je pensais jusqu'ici que la conscience et la 
responsabilité de "sanctuaire éducatif et pédagogique" était de 
l'entendement et du sens commun de chacun), je n'exposerai jamais ma 
classe à tous ces lobbies pourvoyeurs de cochonneries et soutenues par 
le tenants de la consommation non consentie et irréfléchie, et je cite :
Cocacola et Mac do via fèces bouc vantant les mérites de la mal bouffe 
en exergue des jeux olympiques .
Google crack et touslestubes soutenant la vente des niaiseries de séries 
surdéterminées qui ont largement dépassé en stupidité "Gaga l'abeille" 
avec la téléréalité, les strass de starlettes et starlots d'un jour, et 
les miroirs aux alouettes du lotofouteux !!!

Et nous laisser dire que ça n'a rien à voir ?

Je reste convaincu qu'au contraire, nous avons l'obligation de dévoiler, 
analyser pour prévenir nos élèves de leur environnement liberticide et 
drastique qui s'est mis en place autour d'eux sous prétexte d'incitation 
à l'hyper consommation ...

Tout ça serait à la fois niais et Scandaleux :,-/

J'ai passé autant que faire se peut, trente années de ma carrière à 
tester des solutions libres, à rechercher et promouvoir des logiciels et 
des ressources libres, librement adaptables et partageables, en fonction 
de nos obligations pédagogiques, au nom de la différenciation et de la 
passation intellectuelle auprès de mes élèves.
Je ne risque pas d'entendre au sein d'une d'une institution que j'ai 
rejoins par affinité d'opinion mais aussi de valeurs citoyennes, qu'il 
ne faut pas mélanger les genres ...

Mais non au contraire cela y participe !!!

Depuis le temps qu'on nous ressasse, et même en salle des enseignants :
Et ta machine ? Elle a word, internet et face book, ta machine ?

M'obliger à aller dans la rue avec ma classe, revêtus de tee-shirts 
publicitaires à l'effigie des lobbies du tabac, récolter des fonds de 
roulement en écoulant les invendus de chocolats suisses pour se payer 
des ipads et la mathematics-singapore-suite  ?

Et donc, c'est toujours sans lien aucun avec la mise en place de 
googl'ed et tout le reste du gafam dans l'EN ?

Cordialement
Didier Michon


Le 14/10/2018 à 08:26, Judicael Courant a écrit :
> Bonjour,
>
> Le ven. 12 oct. 2018, christophe Rhein a écrit :
> > Ne pas confondre Google grand public (domaine .gmail.com) et google
> > Suite (domaine académique, ou lamda)... qui est professionnel dans les
> > clous au niveau RGPD et bien plus encore.
> En théorie, oui, Google respecte la RGPD. Mais respecter la RGPD
> consiste essentiellement à déclarer qu'on va respecter les données des
> utilisateurs.
>
> La question à se poser, c'est la différence entre la théorie et la
> pratique.
>
> En pratique, Google est dans l'incapacité de garder les données de ses
> clients confidentielles puisqu'il est soumis à la loi américaine, qui
> autorise le pompage massif des données par les services de renseignement
> (y compris hors du territoire américain).
>
> Ça ne veut pas dire que les services français feront beaucoup
> mieux. Mais d'une part, ils peuvent tomber sous le coup de la loi et on
> peut espérer un procès un jour. Et d'autre part, quand on met ses
> données dans des petites boîtes plutôt que des grosses, on évite de
> concentrer les données. La concentration de données est connue comme
> facteur de risque important depuis des années et des années : plus il y
> a de données concentrées en un même lieu, plus celles-ci ont de
> valeur. Et plus le butin à rafler est important, plus les
> pirates/marchands de tout poil vont faire d'efforts pour s'en
> emparer. Sans parler du fait que les grosses entreprises sont bien
> souvent tentées de tirer sur les coûts, notamment sur les coûts de
> sécurité dont on ne voit pas l'intérêt au quotidien.
>
> En pratique, il y a eu 500000 comptes piratés chez Google, il n'y a pas
> si longtemps. Google a dissimulé l'affaire alors que s'ils avaient eu le
> sens des responsabilités, ils auraient informé au plus tôt les victimes
> pour qu'elles puissent prendre les mesures nécessaires.
>
> Je trouve donc pour ma part que pour mettre les données des élèves chez
> Google (ou Amazon), il faut vraiment se voiler la face.
>
> Cordialement,
>
> J. Courant.