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educ - [EDUC] Projet de loi pour une école de la confiance : lettre à ma députée

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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[EDUC] Projet de loi pour une école de la confiance : lettre à ma députée


Chronologique Discussions 
  • From: Thierry Munoz <thierry.munoz AT free.fr>
  • To: educ <educ AT april.org>
  • Subject: [EDUC] Projet de loi pour une école de la confiance : lettre à ma députée
  • Date: Sun, 10 Feb 2019 17:43:58 +0100

Adieu a totes,

Je viens donc d'envoyer un courriel personnalisé (et en annonçant la couleur) à ma députée concernant la discussion du projet de loi pour une école de la confiance. Pour info et peut-être donner l'envie à d'autres ;-) , voici mon "argumentaire" (j'ai anonymisé) ci-dessous (j'ai repris l'exemple de l'ENT Lillie dont a parlé Louis-Maurice de Sousa dans un précédent courriel).
On va voir ce que ça donnera...
Cordialement,

Thierry


[Salutations personnalisées]

Je suis professeur des écoles, actuellement sur le poste d'ERUN (enseignant référent aux usages du numérique) de la circonscription de l'Éducation nationale de ............................ et membre de l'APRIL (Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre). J'interviens ici à titre personnel et de citoyen.

Je rencontre au quotidien des situations qui font que les écoles (et les municipalités qui les financent) rencontrent très souvent des difficultés au niveau de leur équipement numérique. Il y a bien des aides comme le plan ENIR mais qui ne résolvent pas à mon sens le problème en favorisant toujours le même système qui montre ses limites en terme de pérennité des équipements notamment.
Il existe pourtant des solutions économiques, écologiques et respectueuses des utilisateurs totalement fonctionnelles qui permettraient de satisfaire toutes les parties. Ces solutions s'appuient sur l'utilisation des logiciels libres que je pratique au quotidien.
Par exemple, dans mon ancienne école, j'avais permis le recyclage d'une cinquantaine d'ordinateurs autour d'un serveur de récupération en m'appuyant sur le travail du Pole de Compétence Logiciels Libres (PCLL) dont fait partie l'Éducation nationale. Cette solution a permis de faire de substantielles économies à la ville de ............................... tout en permettant un accès aux outils numériques pour les élèves et en évitant à toutes ces machines de partir en déchetterie.
Il existe aussi une distribution ciblant les écoles et les familles qui s'installe sur des machines soit disant "dépassées" : il s'agit de Primtux. Mais il en existe bien d'autres...

Malheureusement ce type de solutions est très méconnue (parfois dévalorisée aussi) face à celles des grandes multinationales comme Microsoft qui sont dans des positions dominantes avec des forces de frappe financière et commerciale déséquilibrantes empêchant l'émergence de solutions alternatives. Ces grands groupes n'ont pas besoin en plus d'un appui étatique pour conforter davantage leur position.
C'est pourquoi, il faut donner un signal fort et aller au-delà du "favoriser" les logiciels libres qui n'a aucune valeur contraignante. On pourrait se baser sur l'expérience de Lillie (ENT « libre ») en Région Nord. Microsoft avait attaqué la région pour avoir mis dans son marché que l'ENT devait être libre. Microsoft a perdu car rien n'empêche Microsoft de faire du logiciel libre. La restriction dans le marché de la Région était légitime et n'excluait aucun acteur. C'est l'éditeur de l'outil qui choisit de ne pas être libre et donc d'imposer une relation injuste avec l'utilisateur.

De plus, en utilisant ces solutions propriétaires (bien souvent payantes) à l'école, nous, enseignant⋅e⋅s, agissons comme des prescripteurs (à notre corps défendant) car les élèves et leur famille voudront retrouver les mêmes outils à la maison soit en les payant parce qu'ils ont les moyens, soit en les piratant.

D'un autre côté, au lieu de "privilégier" l'achat de coûteuses licences aux clauses abusives (les fameuses CLUF), favoriser l'utilisation des logiciels libres permettrait de dégager des économies pour encourager des emplois locaux en finançant des technicien⋅ne⋅s, développeur⋅euse⋅s  pour améliorer, entretenir les logiciels et les machines. En payant le développement d'un logiciel libre (pour une adaptation, amélioration), l'État ne paierait qu'une fois (optimisation des impôts) et tout le monde en profiterait par la suite : c'est mieux que de verser des rentes aux grands éditeurs qui défiscalisent par ailleurs...

Je suis attaché à la liberté pédagogique qui laisse le choix des outils y compris numériques aux enseignant⋅e⋅s mais à condition que cela soit un VRAI choix qui n'occulte pas celui des logiciels libres.  Il me semble plus important d'apprendre à utiliser un type d'outils qu'une marque : on apprend à se servir d'un tableur, pas d'Excel. Aujourd'hui, il y a très peu de domaines dans lesquels il n'existe pas d'équivalents libres à des logiciels privateurs.

En vous remerciant par avance de l'intérêt que vous porterez à ce long courriel, et en espérant que lors de la discussion du projet de loi, la priorité aux logiciels libres soit réellement donnée avec un article clair et sans équivoque, je vous prie d'agréer, ..................................... , mes respectueuses salutations citoyennes.

[Signature avec coordonnées personnelles... au cas où l'élue souhaiterait approfondir]

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Pourquoi privilégier les formats ouverts même avec Microsoft Word ou Excel ?



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