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educ - Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?


Chronologique Discussions  
  • From: Romain Debailleul <artoisvert AT free.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?
  • Date: Sun, 22 Jan 2023 00:29:18 +0100 (CET)

Bonjour à tous et toutes,


Désolé par avance pour le pavé. J’espère que vous aurez le courage d’aller au bout. J'ai nottament besoin que vous diffusiez l'information sur le support vidéo d'intégration des clients GNU/Linux au serveur utilisé dans les hauts de France.


Les logiciels libres nous ont aidé pendant le confinement, notamment en évitant les contraintes de licences : nous avons équipé nos élèves sans machines avec des Pcs "recyclés" sous GNU/Linux dans l’urgence qui s’est présentée. Ce fut un élément très important pendant le confinement pour garder le contact.


Je veux donc d’abord vous rappeler l’expérience que nous menons depuis, dans mon lycée des Hauts de France (1600 élèves, 800 PCs, 150 profs):


- Le premier retour d’expérience (c’est loin d’être fini) :

https://maths-code.fr/cours/2022/06/28/logiciel-libre-au-lycee-retour-dexperience/


- L’estimation que nous avons faite des enjeux :

https://maths-code.fr/cours/numerique-responsable/

Nous prenons volontiers vos remarques afin d’être le plus clair et rigoureux possible.


Un grand oral nous attend.

Je ne refais pas toute l’histoire car j’ai déjà posté ici.

Alexis Kauffmann a fait une intervention filmée : (entre 17:00 et 22:00 pour nous) :

https://www.youtube.com/watch?v=xzZLXhVBgHY


Le constat :

Cette action est soutenue par Alexis à la DNE.


Eric Leydet a raison : dans les faits, les DSI s’opposent à l’introduction des clients GNU/Linux. Nous avons du nous mêler de lobbying pour parvenir à nos fins.

Nous avons mis dans la boucle Philippe Latombe que nous avons rencontré à Lille en mars dernier avec mon collègue et mon proviseur. Il est vraiment à l’écoute et nous lui avons expliqué les écueils rencontrés en éducation. Il a pris la mesure du souci, sa collaboratrice est une ancienne prof.

Nous avons pu grâce à lui toucher Frédéric Motte, conseiller régional proche du président de région qui nous a répondu par la positive pour expérimenter. M. Motte a été lui aussi à l’écoute.


Les services DSI de la région sont très mitigés et nous avaient rembarré avant que nous contactions le président de région : ils y voient une contrainte, peut-être même une perte de compétence. Notre agent informatique au sein du lycée aussi. Ils nous aide bon gré mal gré, un peu contraint par le chef.

Quoi qu’il en soit, nous avons rendez-vous pour un « grand oral ».


Entre ce frein des DSI et la technique pour intégrer les clients sur les serveurs péda, ca calme presque tout le monde.


Nous avons alors tenté de lever le premier souci : intégrer des clients GNU/Linux au serveur pédagogique en Hauts de France.

Avec pas mal de travail (et de l’aide, merci aux collègues) , voici le support qui en est sorti-faites passer s’il vous plait aux collègues utilisant le serveur Kwartz (presque tous encore à ce jour sur l'académie de Lille) .

Iris Technologie qui vend Kwartz nous soutient et nous aide -mais cette aide est ponctuelle.

Vidéo de 5 minutes. On a travaillé pour être le plus clair possible.


http://maths-code.fr/cours/postes-linux-et-kwartz/


Ca commence à se savoir et nous avons eu de jolis retours(et de l’aide) :

http://college.valdugy.free.fr/?rubrique101





Sur vos remarques :

Côté élève, je confirme ce qu’avance Jean Luc Genêt : ils s’emparent du truc vraiment bien, et je dirais que les profs surestiment le problème.

A propos des profs, les retours sont parfois inattendus :

(problème de clavier, de comportement du clic droit, de verrouillage numérique : on est vraiment dans le retour d’experience )

Je veux dire que globalement les collègues sont à l’écoute, dire que tous sont réfactaires est faux. Il ne faut cependant pas sous-estimer le problème que constitue ce passage.


Nous devons organiser une formation interne à notre lycée, sans cela, c’est l’échec assuré auprès d’un grand nombre de ces collègues.


Laurent a pour moi parfaitement raison sur ce point : Les outils libres proposés par l'institution ont été très mal accompagnés, et les formations ont été quasi inexistantes. La plupart des collègues n’en ont même pas la connaissance

Cela doit être fait, avec une formation, une présentation de apps.edu, voire du SILL.

La plupart de mes collègues et ma direction ne connaissent même pas les outils de leur ENT. Pourtant l’outil de visio est basé sur BBB.

Je pense qu’à un moment il faut imposer des choses pour y arriver. Bien sûr, si tout cela est trop descendant, ca sera mal pris. D’autant que les collectivités pourront toujours faire valoir leurs prérogatives.


Soltani, Attention : nous ne disons pas que c’est facile mais que rien n’est fait pour rendre la chose faisable. Alors qu’on trouve des Os basés sur GNU/Linux matures et ergonomiques (j’y tiens), le souci vient d’ailleurs .

Nous préconisons Linux Mint pour plusieurs raisons, la première c’est qu’elle fonctionne terriblement bien.

Je ne comprends pas vos remarques sur Ubuntu. J’ai peur qu’on complefixie ici le débat inutilement. Le DSI et Iris tech nous ont dit que la multiplicité des distributions rendait les choses difficile, pas justifié selon moi. Gare à l’épuisement sur ces questions.



Sur l’article :

L’article est quand même maladroit, on dirait qu’il a été écrit il y a 3 ans justement. Les outils mis en place par apps.edu ont énormément gagnés en efficacité, BBB ou peertube fonctionnent très bien.

Je pense que les serveurs tiennent désormais la charge.


La remarque sur les filières professionnelles me semble tomber de nulle part.


1600 élèves dans notre lycée, 800 PCs, ca doit concerner 30/40 postes les logiciels propriétaires indispensables. On tombe dans la proportion de Pcs restés sous Windows dans la gendarmerie.

Mettons donc cette question en perspective : quelle proportion d’élèves concerne-t-elle et quels types de logiciels ?

Chez nous, la filière pro est tertiaire, le niveau requis sur les outils logiciels est faible. Cela consiste à savoir faire une mise en page propre et manipuler le tableur sur les bases.

Notre filière STMG/ST2S n’utilise que du logiciel basique (Web, suite bureautique).

Quant aux généraux, je n’en parle même pas, cela va de soit.

La filière STI ou celle des BTS (mais ce n’est plus du secondaire ici) peut nécessiter des logiciels spécifiques, mais encore une fois mettons cela en perspective.


Surtout, notre rôle dans le secondaire reste de leur apprendre à apprendre , en maitrisant les concepts, pas les menus graphiques d’une suite bureautique ou d’un logiciel spécifique.

Faut-il absolument apprendre en pré-bac à faire du Google drive ou du Office ?

J’aimerai à minima qu’on diversifie les usages. Nous souhaitons panacher les postes, pas éradiquer Windows dans notre établissement. La réalité c’est que la quasi totalité des Pcs dans les établissements tournent sous Windows. L’OS, comme vous le savez, finit par imposer -parfois de guerre lasse -ses logiciels.


On peut même retourner l’argument : le directeur des études de l’IUT d’informatique du bassin nous disait que quelques élèves se plombaient leur année tant ils sont réfractaires à l’utilisation de GNU/Linux.

Et je ne pense pas que Libre office, par exemple, soit inexistant en entreprise mais encore une fois c’est un faux débat.


Quant à affirmer que les parents et élèves vont contester les choix, d’accord cela va arriver mais il faut en passer par là et je n’imagine pas le tsunami. Chez nous, je pense qu’ils vont s’en moquer complètement. Pour tout vous dire, le côté « boule de cristal » de ces affirmations m’agace un peu.


Je ne m'attarderai même pas sur cette affirmation gratuite et inutile:

Les enseignants sont aussi des usagers de ces produits « mondiaux » et constatent trop souvent la médiocre ergonomie de produits dits libres et aussi leur complexité. Comment les entreprises concernées vont-elles réagir ? Comment l’ensemble des entreprises va comprendre ce choix de l’Éducation nationale ?

On peut critiquer, il y a sans doute matière et je ne nie pas les problèmes mais là c'est abusif. Avec encore de la stat' au doigt mouillée.




Quelles sont les contradictions avec les recommandations des États généraux d’octobre 2020 ? Je ne comprends pas, les états généraux du numériques (s’ils s’agit de ceux là) recommandent justement l’utilisation de logiciels libres. Tout cela est mystérieux pour moi, nous les avions d’ailleurs détaillés à l’époque pour notre projet : http://maths-code.fr/NSI/Projet_LL/Annexe.pdf



Vincent Guyot a bien résumé ce que j’ai été long à écrire: mais pour critiquer le numérique, encore faut-il avoir un peu de culture.

J’avoue que je ne situais pas le café pédagogique, il y a de tout je pense. Merci pour ces précisions Eda et Bruno.

Laurent amène une pierre utile, essayons de synthétiser tout ça.




A ce jour, une quarantaine de PCs du lycée Carnot fonctionnent sous GNU/Linux. 20 vont migrer cette semaine, la salle sera elle aussi ouverte à tous.



Bien à vous,
--
Romain Debailleul,
MASTODON: @maths_c0d3 AT pouet.chapril.org




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