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educ - Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?


Chronologique Discussions  
  • From: Guyot Vincent <linux AT cvgg.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Numérique : Interdiction des GAFAM, qu’en disent les enseignants ?
  • Date: Sat, 21 Jan 2023 19:29:59 +0100

Bonjour,

Le samedi 21 janvier 2023 à 11:22:57, Jean-Luc GENÊT a écrit :

> en effet, la majorité...
>
> Le 21/01/2023 à 09:47, Laurent COOPER a écrit :
> >
> > Dans leur usage de l'informatique, une grande majorité des enseignants
> > veulent juste deux choses: que ça marche, et qu'ils n'aient pas à faire
> > d'effort pour comprendre comment ça marche
> >
> alors que notre rôle est de s'informer, de connaître nos outils, de les
> comprendre mais surtout de comprendre les enjeux qui se cachent derrière les
> outils des "GAFAM".
> Je crois aussi qu'un certains nombres comprennent ces enjeux mais n'ont pas
> .. la volonté, le courage, l'envie, les compétences, les convictions, ... ou
> s'en foute...
> Ça me rend amer, je ne comprends pas !

Le constat est là : énormément d'élèves et d'enseignants utilisent des outils
informatiques qu'ils ne comprennent pas. Les élèves
n'osent pas trop le dire et se sentent coupables. Certains enseignants
assument leur absence d'investissement pour
comprendre. Je préfère dire qu'ils ont d'autres priorités, plutôt qu'ils s'en
foutent, car parfois leur désintéressement
peut s'avérer légitime : sur bien des aspects la critique du numérique est
aujourd'hui difficile et s'y livrer nécessite
un investissement douloureux (Tyrannie technologique). D'autres enseignants
ne partagent pas les valeurs de l'informatique au sens général du
terme parce qu'elle mécanise la pensée, parce qu'elle immobilise l'esprit
vers la machine plutôt que le libère sur le
monde extérieur (Siliconisation du monde). D'autres ne partagent clairement
pas les valeurs du libre, parce que celles-ci remettent en question
l'expertise académique qui les a favorisés ...

Il ne faut pas être amer, mais constater une multitude de comportements dont
la richesse est de nous questionner sur nos
pratiques.

Des enseignants de français le font souvent très adéquatement, car avec la
vidéo et les réseaux sociaux, c'est
l'apprentissage de la langue qui est bousculée. Ils s'interrogent donc très
logiquement sur le rapport entre la culture
humaniste et la technologie (L'empreinte digitale, culture humaniste et
technologie, Lorenzo Tomasin). Cette
interrogation est sensée et nous pousse à revisiter d'autres possibles qui
interrogent sur le progrès (On arrête
parfois le progrès, François Jarrige).

Des enseignants en physique ou en biologie le font aussi sur les conséquences
énergétiques et en terme de pollution de
l'informatique (Sobriété numérique) et, au-delà, de la machinisation du monde.

Les cartographes et les arts le font encore en réagissant sur les limitations
des banques de symboles auxquelles nos
élèves ont recours pour éviter de les créer eux-mêmes ou sur la notion de
droits d'auteurs avec l'utilisation sans
discernement des images ou des IAs.

> L’enjeu est bien d'éduquer au numérique mais encore faut-il l'être soi-même.

Chacun de nous devrait s'éveiller ou se réveiller au numérique. Mais faut-il
éduquer des collègues qui parfois (parfois
seulement :-) ont raison de rester endormis en ce qu'ils marquent ainsi des
priorités que nous devrions peut-être retrouver.

Amicalement. Bonne journée à tous.
--
Vincent Guyot



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