Re: [EDUC] La bataille du domaine public...

[Patrick <patrick.abul AT free.fr>]

Le mercredi 19 août 2009, yannick a écrit :

> J'ai du mal à croire que l'argumentation autour des données
> météorologiques suffise à réfuter la thèse qu'un accès libre aux données
> produites par l'État, ou plus généralement aux données accaparées grâce
> à certaines lois pour le profit d'une entreprise ou d'un État, puisse
> constituer un véritable changement à l'échelle de la civilisation.

Un Etat qui s'accapare des données qu'il produit ??
Qui est l'Etat, à qui appartiennent les données qu'il produit, et quelle 
légitimité
justifie qu'il les diffuse gratuitement à tous ?
 
> Dans notre civilisation mercantile, les données météorologiques sont
> stratégiques pour l'agriculture. La production agricole est si bien
> rationalisée, que l'optimisation en fonction de la météo permet d'être
> plus concurrentiel.
...
> http://www.pleinchamp.com/agriculture/meteo-agricole.html

A la campagne, de savoir qu'il va pleuvoir ou faire beau conditionne 
l'organisation du travail avant celle des rendements; personne n'a besoin
de données de haute précision pour faire pousser du blé ou du maïs.

> Mais cela va plus loin, on peut changer une civilisation en
> s'appropriant des données:

S'approprier le bien de qui, de l'Etat ?
Les entreprises qui les utilisent les payent, et tu voudrais à ce
que j'ai compris les leur donner.

> l'agriculture française, on tue la biodiversité aux profit de quelques
> gros semenciers:

C'est excessif et peut-être faux. Le catalogue officiel a pour but de
protéger et d'améliorer les variétés. Amélioration pour une agriculture
plus efficace, et protection face au dégénérescences ou attaques
de ravageurs (nouveaux virus, etc), ceci afin de préserver de désastres
fréquents en agriculture. En vigne par exemple, certaines variétés sont
interdites, car elles peuvent se révéler dangereuses pour l'ensemble 
du vignoble ! Toutes les variétés anciennes sont conservées, et 
réactivées en fonction des besoins.
[Une variété paysanne ça n'existe pas. On peut parler de variétés peu 
utilisées, anciennes ou disparues. Les paysans n'ont jamais cultivé que
ce qui était productif. On ne trouvait guère de variété curieuse que dans 
les jardins de chateaux. Il y a un vrai commerce de l'ancien, de 
l'authentique, dont certains catalogues contiennent des variétés qui 
n'ont jamais été cultivées.]

> Et j'ai encore bien d'autres exemples dans moults domaines, comme la
> génétique, la pharmacopée...

Les raisons sont identiques.

> Pour revenir au sujet de la liste, dans l'enseignements des arts au sens
> large, on est bien embêté de voir que les droits d'auteurs s'étendent
> encore plus vite que leur delai de prescription, au point qu'on peut se
> demander s'il y aura encore du domaine publique.

Je n'ai rien à redire sur ça.

> On peut donc affirmer que:
> * la culture,
> * l'agriculture,

...sont des domaines particulièrement différents !
S'ils produisent des biens, ils ne sont pas de même nature.

Ainsi, rien ne justifie la spoliation de l'Etat des données qu'ils 
rentabilise.
Dans le cadre du libre, si l'Etat participe, il n'est pas spolié, car il 
profite
aussi de l'écosystème, ou souhaite partager pour le créer cet écosystème
qui le servira.

C'est mon avis.

Cordialement.

-- 
http://abul.org
Le verrouillage nuit à la création.
http://www.laquadrature.net/
Aujourd'hui il y a 5333 adhérents à l'April : http://www.april.org