Re: [EDUC] TICE/COMPETENCES et obscurantisme (was : TIC et enseignement : docs en vrac)

["Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr>]

Michel Briand a écrit :
> Bonjour Charlie
>
> Il peut y avoir plusieurs opinion sans qu'il y ait une vérité.
> le mot escroquerie que tu emploies est fort !
>   
Salut Michel,

Soit. Justement dans le texte sur l'Hadopi que j'ai rédigé pour le 
compte de l'April, on peut lire ceci :

« La puissance publique ne peut même, sur aucun objet, avoir le droit de 
faire enseigner des opinions comme des vérités », écrivait Condorcet 
dans ses Cinq mémoires sur l’instruction publique9. Le projet de loi 
Hadopi ainsi que les amendements déposés à l'Assemblée tentent d'imposer 
dans les programmes scolaires et le Brevet informatique et internet des 
collèges (B2i) le point de vue d'un lobby commercial - l'industrie 
culturelle du divertissement - au lieu de se cantonner aux faits, ce qui 
constitue un grave manquement à la neutralité scolaire et commerciale de 
l'école.
http://www.april.org/fr/article-9-bis-du-projet-de-loi-hadopi-non-a-la-transgression-de-la-neutralite-scolaire-et-commercial

Autrement dit, la négation de la multiplicité des opinions et/ou la 
transformation d'une opinion en vérité enseignée n'est pas le fait de 
l'INSTRUCTION PUBLIQUE mais bel et bien des thuréfaires de l'EDUCATION.

Le hasard des circonstances fait bien les choses. J'étais en train de 
parcourir le blog de Miche Delord, l'un des tous premiers membres 
enseignant de l'April. Une association existe aussi par son passé, en ce 
sens que, comme disait René Lourau : "la queue est autant instituée 
qu'instituante"... Et l'on peut lire sur le site de Michel des avis très 
tranchés sur l'instruction publique.
http://michel.delord.free.fr/

Le fait de reconnaître l'existence de la pluralité des opinions ne doit 
pas interdire de trancher et de considérer que malgré tout les 
escroqueries, y compris intellectuelles existent aussi.


> Est ce que les membres du CA doivent tous avoir une même opinion  ?
>   

Tout dépend. Prendre position pour le logiciel libre implique un certain 
nombre de conséquences, par exemple celle de ne pas, promouvoir les 
logiciels privateurs de liberté. A un moment donné, prendre parti, tenir 
une position, implique des choix.

En ce qui me concerne je ne pourrais pas considérer comme amie une 
association qui adhérerait à des positions révisionnistes en matière 
d'éducation.


> Le débat compétences connaissances existe mais je ne vois pas pourquoi ce serait 
> à l'April de trancher  et d'exclure du CA ce qui pensent que l'approche par 
> compétences est socialement plus riche.
>   

Tu as beau exprimer l'opinion qu'une approche par compétences est 
socialement plus riche je ne peux que te répondre que sur le terrain 
elle est TOTALITAIRE en ce que toutes les autres approches sont 
interdites, notamment l'approche par connaissances.

En gros cela veut dire que l'April ne peut pas se référer exclusivement 
à la notion d'éducation et occulter l'instruction publique, l'April ne 
peut pas promouvoir les TIC dans l'éducation mais l'Informatique et les 
technologies de l'information et de la communication de la même manière 
que tout le monde a fini par admettre que le terme GNU/Linux 
c'est-à-dire GNU et Linux et pas simplement Linux.

De plus, à partir du moment donné où l'April veut agir dans l'éducation, 
elle sera bien obligée de se déterminer sur les positions de ses 
adversaires (par exemple les lobbies privateurs) et leurs alliés comme 
le Café pédagogique favorables à une école fondée principalement sur des 
validations de compétences.


> A Telecom Bretagne nous formons avec des objectifs de compétences sans que les 
> connaissances soient laissées de côté.
>   
Certes, mais il ne faudrait pas que tu confondes une école d'ingénieurs 
avec la rhétorique des compétences dans l'éducation. Si tu veux une 
preuve j'en ai une toute prête. Tous les items du B2i qui se référaient 
à des connaissances ont été supprimés et remplacés il y a deux/trois ans 
au motif qu'il s'agissait de connaissances et non pas de compétences.
C'est écrit noir sur blanc.
Cite-moi une seule compétence informatique pour ne rester que sur ce 
sujet qui donne lieu dans tout l'enseignement secondaire à des 
connaissances aussi minimes soient-elles en informatique ?


> Notamment ceux eux qui ont créé les rencontres "Autour du libre" il y a 10 
> ans.
>  Et  les élèves qui le souhaitent font des thèses d'autres travaillent dans les 
> entreprises ou le public sans qu'il y ait eu des lacunes de constatées  ...
>
>   
Ce que vous avez fait est remarquable.

Bien à toi,
Charlie

Il faut qu'on prenne le temps de discuter point par point.