Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] TICE/COMPETENCES et obscurantisme (was : TIC et enseignement : docs en vrac)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] TICE/COMPETENCES et obscurantisme (was : TIC et enseignement : docs en vrac)


Chronologique Discussions 
  • From: Patrice Pillot <patrice.pillot AT teletopie.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] TICE/COMPETENCES et obscurantisme (was : TIC et enseignement : docs en vrac)
  • Date: Sun, 13 Dec 2009 23:18:04 +0100

Philippe-Charles Nestel (Charlie) a écrit :
> Le débat est ouvert.

Merci Charlie pour cette invitation.

Comme toi je suis en manque de temps (et plus encore de sommeil)
pour pouvoir prendre part autant et comme je le souhaiterais à ce
débat mais je ne voudrais pas que mon silence puisse te donner à
croire que ces questions sont secondaires à mes yeux. Je vais donc
essayer, le plus brièvement possible, de revenir sur les points
que tu évoques.

Avant tout je voudrais rappeler que l'April n'est pas sur ces
questions si muette que tu le dis. Sur la question que je considère
comme centrale et /nucléaire/, même, de la formation _à_ l'informatique
(en opposition à celle de la simple utilisation de l'outil
informatique), la charte du groupe educ dit bien :

« La communauté du libre éducatif est attachée à la formation
d'utilisateurs autonomes, éclairés et responsables et créateurs
d'informatique. Une formation aux bases de l'informatique est donc
nécessaire. »

C'est clair, non ? On peut certes (et peut-être est-ce nécessaire)
gloser autour de cette affirmation, il ne faut pour autant pas
dire qu'elle n'est pas traitée. De cette base, le rejet de la
limitation de l'informatique-outil est implicite : utiliser un
logiciel de géométrie (que je ne conteste pas en tant que tel, c'est
juste pour prendre un exemple) en maths n'a à mes yeux rien à voir
avec l'enseignement _de_ l'informatique.

Tu poses par ailleurs la question (si je te comprends bien) « doit-on
promouvoir l'usage des LL si cet usage ne fait que mieux faire
passer sous silence que l'informatique à l'école est recluse dans un
pur rôle utilitaire ? ». Cette question à mes yeux est dangereusement
mal posée car appelant par sa formulation une réponse binaire
(oui/non) elle serait susceptible de nous faire passer soit pour des
ennemis de l'enseignement _de_ l'informatique, soit pour des
opposants à l'usage des logiciels libres. Il me semble plus simple
de simplement rappeler que les questions de l'enseignement _de_
l'informatique et celui de l'usage des LL préférentiellement aux
logiciels privateurs sont disjointes au moins jusqu'au point
(évidemment essentiel) que l'ouverture même des LL (et des standards
ouverts) favorise plus que ne peuvent le faire les logiciels
privateurs la formation _à_ l'informatique. Sauf erreur c'est ce que
je crois avoir écrit dans la lettre de la mission Fourgous. Partant,
il ne reste plus qu'à s'accorder sur le fait qu'il faut sans cesse
prendre le temps, là où c'est nécessaire, de préciser que ces deux
points sont largement indépendants et que tel accord cadre ne saurait
masquer la forêt du désert (sic ;-)) de l'enseignement des
connaissances informartiques.

La question de la mise en oeuvre de cette apprentissage (où, quand,
comment) a par contre effectivement été moins débattue, à mon plus
grand regret.

Où, quand ? Pour ma part je pense comme toi qu'il (il = enseignement
_de_ l'informatique) doit commencer au plus tard au collège et je
suis aujourd'hui convaincu que c'est effectivement dans le cadre des
cours de techno que cet enseignement doit être essentiellement
dispensé : au-delà de tout autre considération (par ailleurs
légitimes), l'ampleur des programmes scolaires étant ce qu'elle est
je ne vois tout simplement pas où cet enseignement pourrait être
dispensé sinon ? D'ailleurs c'est l'une des difficultés à laquelle
on se trouve confronté quand on défend l'enseignement de
l'informatique en tant que telle au lycée (et dans une moindre
mesure, et encore, en élémentaire) que celle de la compacité des
emplois du temps qui est telle que tout ajout d'un enseignement doit
nécessairement se faire au détriment d'un autre. Or je pense, comme
toi je crois, que l'enseignement de l'informatique ne doit pas
rester au lycée une simple option de "spécialistes". Les libertés de
tout un chacun étant engagées dans l'utilisation de l'informatique
il importe que tout un chacun reçoive l'enseignement nécessaire pour
comprendre et maîtriser l'informatique. Il me semble je crois que
j'avais déjà invité au débat sur ce point d'ailleurs (ou
était-ce sur un autre canal...? j'ai la flemme de rechercher).

Comment ? Je suis sûr là encore qu'on ne pourra pas éternellement
faire l'impasse sur la constitution d'un référentiel des
connaissances à faire figurer dans le programme espéré de
l'enseignement de l'informatique. J'avais pour ma part essayé (et
j'espère trouver le temps dans les prochains mois d'y revenir) de
travailler sur cette question et proposé sur cette liste (je crois
qu'Odile a tout repassé sur le wiki depuis) d'une part un squelette
de programme (pas du tout conçu pour des scolaires il est vrai) et
d'autre part une ébauche de méthodologie pour l'affinement de ce
programme : j'étais parti, puisque l'on nous bourre le mou au sujet
des /compétences/ de la question « que veut dire "je maîtrise le
courrier électronique" ? » afin de démontrer que cette /compétence/
n'est envisageable que construite sur une multitude de
connaissances. Le choix du courrier électronique vient simplement de
ce que, comme je peux l'observer dans ma pratique professionnelle,
son usage raisonné, autonome, maîtrisé, synthétise à lui seul une
très large partie (mais pas toutes bien sûr) des connaissances qui
me semblent fondamentales ; à ce titre c'était un point de départ à
la fois universel (qui n'en n'a pas l'usage !) et commode de par ses
ramifications. On peut bien sûr envisager d'autres approches !

Enfin, sur les questions de vocabulaire (ITIC, TIC, éducation,
instruction, ...), ici comme ailleurs, j'ai toujours été persuadé
que sur un terrain ainsi miné il n'y a pas d'autre solution que la
désambiguisation et qu'il faut donc systématiquement gloser les
termes lorsqu'ils risquent d'être pris en otage. Que les choses
soient claires (tu le sais, mais c'est pour les autres lecteurs), je
partage ton souci d'un enseignement libérateur en opposition à un
système d'endoctrinement. Mais croire que l'emploi, par exemple, des
termes /instruction publique/ lèvera toute ambiguité c'est, comme
vient de l'écrire Yves comme je commençai de rédiger ma réponse, se
fourrer le doigt dans l'oeil : la journée d'école de l'écolier a
fort longtemps commencé par la leçon de morale quand bien même le
ministère en charge de ces questions s'appelait alors le ministère
de l'/instruction publique/ : si c'était pas de l'éducation, ça !
Comme nous en avions débattu au moment de la détermination du nom du
groupe de travail, ni /instruction publique/, ni /éducation
nationale/ ne me font satisfont donc. C'est pourquoi j'ai pris soin
de les éviter en rédigeant ce message ;-) ! Surtout, pour conclure
sur ce point, je crois que, plutôt que de nous chercher querelle sur
des questions de vocabulaire alors même qu'il n'y a pas de
divergences sur le fond et qu'il est en général aisé de résoudre ces
problèmes en glosant autant que nécessaire, il sera plus utile et
profitable (mais plus prenant, ça ne pourra pas se faire entre la
poire et le fromage !) d'avancer sur les travaux de fond et
d'enrichir nos propositions en matière de contenus à inclure dans
l'enseignement _de_ l'informatique ; c'est comme dans une équipe
de développement d'un logiciel libre, plutôt que de discuter de
savoir si il faut ajouter telle fonctionnalité avant telle autre, il
vaut mieux pondre le code qui réalise les fonctions souhaitées et ça
va plus vite lorsque tout le monde s'y met !

pp





Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page