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educ - Re : Re: Re : Re: Re : Re: [EDUC] Info sur SILL (Socle Interministériel de Logiciels Libre s)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : Re: Re : Re: Re : Re: [EDUC] Info sur SILL (Socle Interministériel de Logiciels Libre s)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Éric Seigne <eric.seigne AT ryxeo.com>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : Re: Re : Re: Re : Re: [EDUC] Info sur SILL (Socle Interministériel de Logiciels Libre s)
  • Date: Tue, 18 Mar 2014 09:27:15 +0100 (CET)


----- Éric Seigne <eric.seigne AT ryxeo.com> a écrit :

>
> Il faudrait juste définir ce que tu entends par "vendre une licence" car
> il y a un gros sous entendu sur le sujet. Généralement "vendre une
> licence" c'est grosso-merdo vendre un droit d'usage. En ce sens "vendre
> un droit d'usage d'un logiciel sous licence libre" est assez comique (du
> genre vendre de l'eau sèche).


Oui. Exactement. Et pour être plus précis, en France, où une licence
est assimilée à un contrat qui détermine des conditions d'utilisation.
Vendre une licence libre, serait vendre la liberté.
Cela n'a aucun sens.
La liberté n'est ni gratuite, ni commerciale.


> Mais si on reste sur le terme licence au sens gnu/gpl, la fsf a eu la
> bonne idée de ne pas s'opposer au commerce. L'april l'a même rappelé il
> y a quelques années et je remercie encore Fred et toute l'équipe de
> l'avoir fait.
>
> http://www.april.org/precisions-sur-la-gnu-general-public-license
>
> "La GPL permet de distribuer et d'utiliser les programmes avec une
> gratuité totale. Mais elle permet aussi de faire payer pour cela, et
> même de faire des bénéfices ainsi. Toutefois, la vente de programmes
> soumis à la GPL n'autorise aucune restriction de licence à l'achat ; si
> vous achetez un programme diffusé selon la GPL, quel que soit le
> vendeur, vous avez le droit de le diffuser gratuitement par la suite, ou
> de le revendre le prix que vous voudrez."
>
> Ensuite, tu peux aussi voir si ça n'a pas déjà été proposé
> https://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html

Il doit y a avoir là un problème de traduction ou une erreur. On ne peut
pas vendre un programme. De la même manière, y compris dans une logique
privatrice où l'on n'achète pas le contenu d'un album ou d'un disque
audio mais une copie physique. Stallman, dans ses conférences des
années quatre-vingt-dix parlait de copies d'Emacs, qu'il vendait le plus
cher possible disait-il, même si l'on pouvait par ailleurs se le procurer
gratuitement en téléchargement sur Internet.
Ce que les économistes trouvaient aberrant ; Stallman disant qu'il aimait
bien contredire les économistes.

Digression : c'est entre autre pour cette raison que je n'aime pas trop
définir les logiciels libres par des théories économiques. La théorie
des biens communs, et/ou la théorie des biens rivaux ou non rivaux,
quand bien même serait-elle définie par des économistes dont une prix
Nobel, ne peuvent en aucune manière être exhaustifs pour définir
les logiciels libres.
Stallman s'est toujours refusé à définir les logiciels libres en s'appuyant
sur des catégories de l'économie politique - dont le modèle décrit plus
haut est pour cette discipline : une aberration.

Donc, Libre ou privateur on ne peut pas vendre une oeuvre de l'esprit,
mais une licence qui détermine des droits d'usage lorsqu'il s'agit d'une
logique
privatrice qui est une atteinte aux libertés ; en revanche on peut vendre
un support physique. Ce sont des bandes magnétiques que Stallman vendait.
Et si les gens les achetaient, notamment les universités, dont le département
Informatique de Paris 8 dans les années quatre-vingt-dix, c'était d'une
part pour soutenir la FSF et d'autre part - dans une logique décrite par
exemple par Marcel Mauss (Essai sur le don), Jean Baudrillard (Critique de
l'économie politique du signe) ; de la même manière que des fans attachent
une valeur un album ou un livre dédicacé par son auteur et/ou encore
à des autographes.
L'échange symbolique met en jeu effectivement de l'argent, mais cet échange
comme
l'ont si bien démontré Baudrillard et les situationnistes dans les années
soixante
s'inscrit dans une logique répondant à de la destruction de l'économie
(exemple :
le poker, une enchère d'oeuvre d'art, dépense ostentatoire, kula et échange
de prestiqe,
potlatch, etc).

Nous devons contester l'escroquerie intellectuelle qui consiste à considérer
les logiciels comme des "biens économiques" et revendiquer, notamment
pour tous les établissements d'enseignement une dotation dédiée à un mécénat
public, pour encourager la culture, la production de savoirs et les logiciels.
Voilà un élément qui ser


d


>
> Maintenant, la question de fond, c'est lorsqu'un développeur passe 100%
> de son temps à coder, comment fait-il pour vivre de son art ?
> généralement on réponds "fais du service à côté" ... ok mais alors s'il
> fait 50% de son temps de la formation et qu'il réinvestit ses bénéfices
> dans le développement de logiciels il n'est toujours pas payé pour
> pratiquer son art de développeur. Ça pose une question. Juste une
> question simple. Tous les développeurs ne font pas ça que pour
> l'occupation du dimanche quand il pleut. Certains développeurs de talent
> "valent cher" et je ne vois aucune raison à leur dire que je ne peux pas
> les payer sous prétexte qu'on fait du libre. Faire du libre serait donc
> lié à l'idée d'être pauvre ? je peux comprendre des collègues qui après
> avoir bossés plus de 10 ans à développer du logiciel libre aient envie
> d'acheter un petit appartement ... et de fonder une famille.
>
> Je sais que tout le monde sur cette liste ne peut être que d'accord avec
> ça et je ne fais qu'enfoncer des portes ouvertes.
>
> Revenons à la question de départ: vendre du logiciels libres aux
> collectivités: elles ont toutes des "lignes budgétaires pour acheter des
> licences de logiciels". Nous savons traduire ça en "achat de droits
> d'utilisations ponctuels pour des logiciels propriétaires et donc
> gaspillage d'argent public". Maintenant question suivante: on fait
> comment pour faire bouger les choses ? après avoir essayé pendant
> environ 10 ans on a fini par se poser la question d'une autre manière.
> Ai-je le droit de vendre des licences de logiciels si ces logiciels sont
> libres ? la réponse est OUI, cf
> https://www.gnu.org/philosophy/selling.fr.html ... donc pourquoi ne pas
> le faire ? Nous "vendons donc des licences de logiciels" comme ça on
> rentre dans les intitulés des acheteurs des collectivités pour qui le
> libre n'est malheureusement pas encore un argument discriminant (mais on
> espère tous que ça viendra). En échange on leur fournit "des trucs" qui
> les surprennent: le code source et les droits liés à la GNU/GPL ...
> c'est un peu comme le cadeau offert par une grande marque à un bon
> client ... tiens un truc en plus. Et de temps en temps ça donne des
> résultats. Tant mieux.
>
> L'adullact est une bonne piste pour améliorer les choses mais bon sang
> que les mentalités sont lentes à faire bouger. Un financement
> participatif d'argent public pour payer une fois le développement des
> outils nécessaires pour mener à bien la mission de service public ...
> c'est un doux rêve qu'on arrivera peut-être un jour à faire devenir
> réalité. Afficher un prix libre ? ça marche de temps en temps. Afficher
> un tarif pour un service accessible gratuitement ? ça étonne mais
> quelques clients paient ... décoreller l'obligation de payer contre
> service rendu, c'est un truc étrange mais quelques personnes commencent
> à y venir. Le hic c'est qu'il faut faire bouger la loi et ensuite faire
> descendre tout ça jusqu'au niveau du donneur d'ordre qui passe
> commande... en attendant je préfère qu'il dépense de l'argent public en
> achat de logiciels libres même si ça s'écrit dans la ligne budgétaire
> "achat de licences de logiciels".
>
> a+
> Éric
>
> --
> Éric Seigne - Directeur | eric.seigne AT ryxeo.com
> RyXéo SARL | http://www.ryxeo.com
> 21 avenue M. et E. Dulout | tel +33 (0)5 35 540 118
> 33600 Pessac - FRANCE | fax +33 (0)9 56 606 607
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