Re: [EDUC] J'ai entendu une horreur

[Rémi Boulle <mail AT remiboulle.fr>]

On 25/01/2016 19:00, Laurent COOPER wrote:
> Pourrions nous arrêter de blâmer Microsoft et nous concentrer sur ce que
> nous pourrions faire pour vraiment apporter des solutions efficaces aux
> établissements scolaires ?

Je n'ai pas l'impression que l'on blâme Microsoft. Personnellement j'ai 
déjà échangé IRL avec le responsable éducation en toute cordialité même 
si nous n'étions pas d'accord. Ce qui l'est par contre c'est l'absence 
de lisibilité de la politique du gouvernement : "priorité au libre" dans 
l'enseignement supérieur pour les services internes (de mémoire), RGI et 
circulaire Ayrault d'un côté, accord avec Microsoft de l'autre.  La main 
gauche de l'État n'est pas consciente de ce que fait la droite.

Ensuite, oui, tu as raison, c'est "juste" un accord et en aucun cas un 
marché public. Mais la subtilité est là justement. Microsoft s'engage à 
former 300 décideurs de l'EN, 2500 chefs d'établissements à son 
écosystème. Certes tout cela est sur la base du volontariat mais cela 
revient malgré tout à donner les clés de l'école dite "numérique" à 
cette société et ses formats fermés. Pour moi, on est plus proche d'un 
"traité d'occupation" que d'un accord.

Coïncidence troublante, la firme s'est vu réduire son ardoise fiscale de 
42 millions d'euros pour passer de 50 à 8 un mois après.

En tout cas, c'est un véritable camouflet pour tous les acteurs de 
terrains qui essayent de faire avancer les choses : enseignants, GULs, 
référents numériques, quelques DANEs...

Sommes nous capable de proposer une offre cohérente ? Malheureusement 
non, en tout cas pas à la hauteur de la force de frappe de Microsoft 
(Google sera le prochain certainement). C'est un cercle vicieux. SI pas 
de commande publique avec "priorité au libre", difficile de voir des 
acteurs entreprises se structurer ou monter en puissance pour y 
répondre. On nous ressortira alors l'argument du "et bien, que 
proposez-vous ? (sous-entendu de ce niveau) "Pour sortir de ce cercle, 
il n'y qu'une solution : un choix politique. Pour cela, il faut des élus 
avec une vision et moins de députés qui annonent en séance les 
communiqués de presse alarmistes des lobbyistes de l'AFDEL car deux 
startups de leur circonscription l'ont copier/coller dans un mail.

Il faut continuer les actions de terrain, c'est certain et ne pas 
relâcher nos efforts sur le terrain politique. On ne peut pas dire que 
cela n'avance pas. Oui, la route est longue :)

++
Rémi.