Re: [EDUC] : ils vendraient leur mère pour nous fourguer leur mer**

[Patrice Pillot <patrice.pillot AT teletopie.net>]

Aime Vareille a écrit :
> J'espère cette fois avoir été suffisamment précis sur la définition de

Effectivement ça commence à s'éclaircir. Je vais reformuler pour
m'assurer qu'on parle bien de la même chose. Les kits LL que tu proposes
constituent de fait, si je te comprends bien, des distributions (dans le
sens où on parle de distributions GNU/Linux) de logiciels
essentiellement à usage d'apprentissage, distributions qui proposeraient
d'une part une plate-forme client-serveur (ou distribuée avec un serveur
servant de tracker, c'est pas clair mais peu importe) qui permettrait de
partager des documents pédagogiques et d'autre part des logiciels
applicatifs sur lesquels tu donnes peu de précisions. Le tout étant
empaqueté de manière à ce que le déploiement soit des plus aisés puisque
c'est le reproche que tu sembles faire aux systèmes qui répondent déjà
aujourd'hui peu ou prou à ce cahier des charges que d'être difficiles à
configurer et à maintenir.

Je pense qu'il n'y aura pas beaucoup de monde sur cette liste pour
contester l'intérêt d'une telle démarche, même s'il y a un monde entre
sa formulation et sa réalisation. Je crois d'ailleurs que certains des
participants ont travaillé précisément sur ces axes.

Il y a néanmoins un point qui me semble singulièrement absent de ta
proposition et qui est au contraire au cœur des préoccupations que
Charlie exposait lorsque tu lui as répondu : où se trouve le détail de
ces connaissances dont tu souhaites légitimement faciliter le partage ?
Il est passionnant de parler de méthodes d'apprentissages et de kits LL,
mais n'est-il pas capital de se poser avant toute chose la question de
l'objet de ces apprentissages ? Ne risque-t-on pas dans le cas contraire
de développer de magnifiques objets, certes, mais inadaptés aux besoins
réels ? D'autre part je ne peux m'empêcher de reposer la question de mon
dernier message : quel rôle dévolus-tu à l'enseignant dans ton projet
pédagogique ?

Le souci qu'exposait Charlie et que je partage c'est que cette
obnubilation à fournir des "outils", que ces "outils" visent à produire
de l'information ou à la partager (ce qui semble être le sens de ta
démarche), ou à quoi que ce soit d'autre, que ces "outils" soient libres
ou privateurs, etc. tend à oblitérer complètement la question des
savoirs et des compétences fondamentales. Dans ton cas cette
oblitération n'est bien évidemment pas mal intentionnée, mais dans
d'autre cas.... Quelle que soit la méthode pédagogique employée,
assistée ou pas par les technologies numériques, se pose la question des
compétences que l'on souhaite voir acquérir par les étudiants. Cette
question est première ! Je te renvoie à mes précédents messages pour les
réponses que je ne crois pas être le seul à souhaiter lui voir apporter.

J'espère avoir moi aussi éclairci le sens de mes propos : je n'ai rien
dans l'absolu contre les /kits LL/ que tu décris (du moins si j'ai bien
compris), je pense simplement qu'il s'agit d'une erreur méthodologique
grave (et potentiellement nuisible) que de les poser comme fondements
d'une réflexion sur le rôle des logiciels libres dans l'enseignement.

En ce qui me concerne je pense avoir tout dit sur ce point et je ne
pense pas continuer ce débat ici et maintenant car mon temps libre est
limité et il me semble que l'appel lancé par Charlie le 6 novembre
(déjà) mérite qu'on y réponde autrement que par des déclarations
d'intention. J'essaie de travailler sur un projet de charte pour le GDT
et j'espère pouvoir présenter avant la fin du week-end une première
ébauche qui pourra servir de base à d'autres débats et surtout j'espère
à d'autres /actions/.

Cordialement,

pp