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educ - Re: [EDUC] Listes académiques (was : Voeux +articles)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Listes académiques (was : Voeux +articles)


Chronologique Discussions 
  • From: "Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Cc: Frederic Couchet <fcouchet AT april.org>, Alix Cazenave <acazenave AT april.org>
  • Subject: Re: [EDUC] Listes académiques (was : Voeux +articles)
  • Date: Sun, 11 Jan 2009 12:19:33 +0100
  • Organization: april AT april.org

guillaume a écrit :
Le samedi 10 janvier 2009, à 21:13:39, Charlie a écrit :
Nous n'avons pas la force de frappe de
Microsoft qui peut se permettre d'envoyer une lettre distribuée dans le
casier de centaines de milliers d'enseigants, ni la possibilité
d'accéder aux listes académiques comme le fait Microsoft et les gros
éditeurs du logiciel privateur.
Bonjour à tous.

Je vais poser une question qui va sans doute paraitre naïve, mais de quel droit Microsoft a-t-il accès aux listes académiques ?

Dans nos écoles primaires, on a reçu une pub par voie postale, mais c'était une pub adressée à l'école, pas nominativement à chacun des enseignants de l'école. Là, je comprends, il suffit de prendre un annuaire.

Mais pour l'accès aux listes académiques, c'est grâce à quoi ?

Guillaume

Bonjour,

Ca redémarre sec la liste.

En arrière plan, l'air de rien (ce qui prouve bien qu'il n'y a pas de questions naïves), se pose une réelle problématique...


1. Chaque enseignant est censé disposer d'une adresse académique.

Comprendre un problème nécessitant de remonter à ses origines, il faudra bien retracer l'historique depuis la décision en passant par les modes d'administration électronique et de circulation de l'information (workflow") etc.



2. Si l'on tape sur Google "adresse académique" on obtient 750 000 réponses avec partout, quelle que soit la communauté "académique" ["Mission Académique TICE de Montpellier", "néo-titulaires de l'édition musiciale de l'académie de Reims", "La page des Langues anciennes de l'académie de Versailles"] le même texte : "comment activer votre adresse académique", "pour obtenir les corrigés de, vous devez activer votre adresse académique", "activer votre adresse académique vous permet de bénéficier de", etc.

On a donc toute une myriade de communautés électroniques regroupées par disciplines, centres d'intérêts, établissements scolaires (de nombreux établissements secondaires possèdent leurs propres listes de diffusion). L'utilisateur final reçoit les informations des différents pôles auxquels il est abonné.

Dans certains établissements, l'ouverture d'une adresse académique devient quasi-obligatoire pour accéder à toutes les infos stratégiques. On passe donc du lieu de travail en tant qu'entité topographique au réseau de liens permanents entre la sphère privée et la(les) hiérarchie(s) ; ce qui n'est pas sans évoquer les thèses de Michel Foucault sur le Panoptique de Bentham.

Voir à ce propos l'article de Wikipédia "Panoptique" où l'on peut lire cette citation de Michel Deleuze :

« Quand Foucault définit le Panoptisme, tantôt il le détermine concrètement comme un agencement optique ou lumineux qui caractérise la prison, tantôt il le détermine abstraitement comme une machine qui non seulement s'applique à une matière visible en général (atelier, caserne, école, hôpital autant que prison), mais aussi traverse en général toutes les fonctions énonçables. La formule abstraite du Panoptisme n'est plus « voir sans être vu », mais imposer une conduite quelconque à une multiplicité humaine quelconque. »

Réf : http://fr.wikipedia.org/wiki/Panoptique



3. Les accords cadres entre tel ou tel éditeur de logiciels (Dassault System, Microsoft, etc) et le ministère de l'Education nationale sont donc répercutés dans tout le workflow(*) jusqu'à l'utilisateur final quel que soit la liste académique à laquelle il est abonné et quel que soit le point du territoire. Et s'il n'est pas encore abonné, on l'incite fortement, via les sites académiques :

"Site d'histoire-géographie et d'éducation civique de l'académie de Martinique Les enseignants doivent donner leur adresse académique avant de pouvoir télécharger le pack Office. Sur le site dédié aux enseignants, des tutoriels, notamment pour préparer le B2i, sont mis à leur disposition.".

Réf : http://cms.ac-martinique.fr/discipline/histgeo/

(*)Un workflow est un flux d'informations au sein d'une organisation, comme par exemple la transmission automatique de documents entre des personnes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Workflow



4. Que pouvons-nous faire ?

- Utiliser l'Accord cadre signé par l'AFUL, et demander officiellement à Catherine Gabay(*) d'écrire une note de service à l'occasion par exemple de la sortie d'une nouvelle version d'OpenOffice, etc, afin que l'information qui arrive jusqu'à l'utilisateur final soit pluraliste et pas seulement de la communication pour les produits Microsoft and co ?

- Resigner un Accord cadre APRIL/FRAMASOFT/MEM permettant, entre autre, d'informer les services de Catherine Gabay de l'existence de tel ou tel logiciel afin qu'elle soit répercutée sur le workflow ?

- Créer une association à côté de l'APRIL, défendant les mêmes positions sur le logiciel libre que l'APRIL si l'APRIL n'est pas en mesure de prendre en charge le dossier éducation ?

- Autres ?

A débattre.


(*) Catherine Gabay : Ex-Directeur de l'Innovation et de la Recherche du Medef (Mouvement des Entreprises de France) devenue Conseillère technique TIC auprès de Xavier Darcos.
http://www.secteurpublic.fr/public/article/catherine-gabay.html?id=14932&rub=12814&date=


Copie à Frédéric Couchet, Alix Cazenave
Document de travail sur l'impact des mèls académiques, permettant d'expliquer (partiellement) comment la communication de Microsoft, etc, permet de se répandre jusqu'à l'utilisateur final par inondation (à l'image de Usenet).

--
Membre de l'April - « promouvoir et défendre le logiciel libre » -
http://www.april.org

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