Re: [EDUC] Tous amis, tous pistés (was : Charte du groupe de travail Education de l'APRIL)

[Aime Vareille <aime.vareille AT wanadoo.fr>]

Philippe-Charles Nestel (Charlie) a écrit :
> Aime Vareille a écrit :
>> La maîtrise de l'identité numérique est fondamentale pour le
>> développement de l'internet et le bon fonctionnement des relations de
>> confiance qui garantissent la qualité des logiciels libres.
>>
>> Mais cela ne relève-t-il pas d'un groupe de travail spécifique sur
>> l'identité numérique préalable à tout travail sur l'éducation ?
>> Une sorte de retour au "connais-toi toi-même" (cf.
>> http://fr.wikipedia.org/wiki/Socrate ) aidant à s'orienter et faire des
>> choix dans son éducation ?
>>
>> A+
>>
>> Aimé
>>
>
> Bonjour Aimé,
>
> Je n'ai malheureusement pas le temps de poursuivre notre conversation
> ces jours-ci. Mais ce n'est que partie remise.
>
> Je viens de prendre connaissance de cet article publié dans le journal
> Le Monde, qui entre dans la thématique pour laquelle tu souhaites un
> groupe de travail/axe de réflexion  :
>
> Tous amis, tous pistés
> publié le 06.04.09
>
> "Un quartier animé de Berlin, par un soir printanier. Thomas, 31 ans,
> artiste peintre encore méconnu, s'installe dans son bar habituel et
> sort son téléphone mobile, un "smartphone" connecté à Internet.
> Aussitôt, son mini-écran affiche la page d'accueil de Aka-Aki, le
> nouveau réseau social "géolocalisé" permettant à ses membres de
> détecter tous les autres membres se trouvant dans les parages, et de
> communiquer avec eux en temps réel.
>
> D'un coup d'oeil, Thomas constate que des centaines de Berlinois
> inscrits sur Aka-Aki sont connectés en ce moment, dont dix-sept à
> moins de dix minutes de marche. Leur nom et leur photo défilent
> automatiquement. D'un geste, il peut consulter leur profil, contenant
> toutes sortes de renseignements : ils habitent le quartier, ou y
> travaillent, ou sont venus pour dîner. Presque tous ont pris
> l'habitude de coller sur leur profil des stickers (étiquettes) pour
> expliquer en images leurs goûts et leurs préférences dans tous les
> domaines. Même ceux qui ne font que passer près du bar, à pied ou en
> tramway, sont recensés et archivés."
>
> La suite sur :
> http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/04/06/tous-amis-tous-pistes_1177283_651865.html
>
>
>
> Voici les questions que je me pose :
>
> Comment comptes-tu introduire, dans l'éducation, une analyse sur les
> dangers que représente ce pistage systématique que l'on peut par
> ailleurs retrouver sur le Velib' équipé de puces sans contact RFID ?
Je m'intéresse au groupe éducation de l'APRIL (et au forum des droits
sur l'internet) justement pour discuter de cette éducation. Ce sont
beaucoup plus les nouveaux bons usages de partage des connaissances que
les dangers qui m'obsèdent  : les dangers sont tellement nombreux qu'ils
poussent à ne rien faire ; internet est à l'origine une arme, et le
devient de plus en plus ; plus personne ne ferait d'escalade, de
voltige, de plongée ou ne conduirait de voiture si les dangers
devenaient les seuls propos ...
>
> L'expérience prouve, qu'en matière d'éducation, une prévention n'est
> efficace que si elle s'accompagne de connaissances. Le seul fait de
> pointer un danger sans l'analyser sous ses différents aspects peut au
> mieux provoquer des effets anxiogènes, sans pour autant donner la
> possibilité de comprendre le dispositif.
>
> Cela implique de militer pour des cours d'informatique où les
> principes sous-jacents aux enjeux sur lesquels tu souhaites que l'on
> se penche puissent être intelligibles.
l'utilisateur a rarement besoin des mêmes connaissances que le fabricant
ou le mainteneur ; en commission CHAM (Classes Horaires Aménagés
Musique), je me suis heurté à des directeurs d'école de musique qui ne
voulaient pas entendre parler d'initiation à l'acoustique : ils
revendiquaient l'indépendance des musiciens vis à vis des acousticiens
... même en musique amplifiée ...
>
> Pour autant, ta démarche rejoint celle de Patrice Pillot qui souhaite
> établir un référentiel de connaissances et compétences transversal.
> Ici se rejoindraient l'éducation et l'éducation populaire.
La musique n'est pas forcément restreinte à l'éducation populaire et ne
se réfère quasiment jamais à l'acoustique et pourtant toutes ces
connaissances deviennent indispensables dans le monde numérique :
l'internet est en train de dissoudre les murs de l'école ; il y a, avant
tout, des problèmes d'éducation, l'adjectif populaire perd son sens de
plus en plus. L'Ecole reste le catalyseur éducatif et doit savoir
revendiquer sa prérogative pédagogique dans l'éducation populaire, c'est
en gros sur ces arguments que je me suis expliqué avec l'inspecteur
d'académie de Grenoble chargé de la musique pour justifier la nécessité
d'accepter que les écoles de musique puissent dispenser un minimum
d'enseignement pour l'option musique du baccalauréat parce que moins
d'un tiers des lycées peuvent l'assurer dans leur DGH (Dotation Globale
Horaire) et qu'il a toujours une trentaine d'élèves des lycées
généralistes qui s'y inscrivent ...
>
> Ne pas oublier non plus, les effets hypnotiques de type Rapport
> Assouline qui, sur la base d'une paranoïa ambiante, souhaite que
> l'éducation se penche sur les dangers des nouveaux médias, y intégrant
> par anticipation l'hadopi...
>
Les concepts de l'HADOPI sont un cancer pour le développement durable
des connaissances ; la bonne parole n'a pas de prix c'est pour cela
qu'elle demeure gratuite.
> Bien à toi,
> Charlie
>
A+
Aimé

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