Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - RE: [EDUC] Re: [EDUC] RE: [EDUC] Re: [EDUC] Re : [EDUC] Catastrophe : la DUI donne des le�ons d'OpenOffice.org !

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

RE: [EDUC] Re: [EDUC] RE: [EDUC] Re: [EDUC] Re : [EDUC] Catastrophe : la DUI donne des le�ons d'OpenOffice.org !


Chronologique Discussions 
  • From: "ROYER Jean-Yves" <royerjy AT wanadoo.fr>
  • To: <educ AT april.org>
  • Subject: RE: [EDUC] Re: [EDUC] RE: [EDUC] Re: [EDUC] Re : [EDUC] Catastrophe : la DUI donne des leçons d'OpenOffice.org !
  • Date: Sat, 25 Jul 2009 14:27:05 +0200
  • Importance: Normal

Bonjour,

Je ne comprends pas tout, mais je suis d'accord avec tout ce que je
comprends du discours de Charlie.

Ces explications ne contredisent pas ma démarche.

Je tente seulement de faire passer le message : les cas "concrets"
présentés au public, émanant de responsables de l'enseignement, doivent
être des exemples et ne pas contredire ce que nous proposons aux
apprenants divers pour les aider à s'exprimer et à collaborer avec
confort dans des cas similaires. Ceci est encore plus important quand
les logiciels libres sont employés.

Tentez donc de remplir les documents proposés aux soumissionnaires à
l'appel d'offres "Proxima Mobile" du Secrétariat d’État chargé de la
Prospective
et du Développement de l’Économie numérique - Ministère de l’
Enseignement supérieur et de la Recherche !

Je ne dis pas que "l'état de l'art" est le même pour produire une revue,
une thèse, une note de calcul, un tract, un formulaire, un site Web ou
une partition de musique et qu'il faille utiliser le même modèle
conceptuel et le même outil pour tout faire.

Dans les stages en prison, je montre à une débutante, qui veut se
valoriser auprès de son jeune garçon, à écrire une lettre avec WordArt
de Microsoft en y ajoutant quelques images. En sous produit, elle
apprend : quelques notions de base, le système de commande, la structure
du stockage sur disque, l'impression en réseau, etc, pour se faire une
représentation opérationnelle du système complexe qu'elle utilise. Je ne
lui dis pas que c'est le même outil et la même structure qu'il faut
employer pour écrire une lettre à son avocat ou pour expédier des
propositions à des clients, si elle avait à le faire. Quand le stagiaire
est médecin et suit une formation de psychologie, je lui montre une
approche différente pour rédiger ses documents, les soumettre aux
relecteurs et les publier. Si le stagiaire participe à la rédaction du
journal de la prison devant être imprimé en quadri ou s'il doit
alimenter le circuit vidéo de l'établissement, d'autres concepts sont
proposés.

Serais-je crédible si nous mettions à leur disposition les documents de
C2imes.org pour la préparation des étudiants au C2i, ma démarche n'ayant
rien à voir avec celle exposée dans ce support ? Quand c'est pertinent,
faut-il que je renonce à montrer aux stagiaires à utiliser les logiciels
à la manière des concepteurs (et pas de la couche marketing ajoutée pour
les bricoleurs) pour être pris au sérieux ? Quand le stagiaire doit
remplir un dossier de VAE de magasinier proposé par le GRETA du coin, en
expliquant comment diviser le temps pour le remplir et automatiser la
mise en page par un facteur de l'ordre de dix, ce qui est immédiatement
expérimenté par le stagiaire, involontairement, je décrédibilise le
GRETA, ce que je regrette.

Comment se plaindre de fatigue, de stress, de manque de temps et d'être
mal payé quand on gaspille ses forces et son temps par manque de bases
des "métiers" dits de "tertiaire supérieur" ?

Ce bricolage généralisé, qui semble "institutionnalisé", n'aura-t-il pas
des répercutions à long terme en santé publique (genre amiante, bien que
les TMS des cols blancs ne semblent pas mortels sauf quand ils les
poussent au suicide) et d'emplois en France (les emplois tertiaires
supérieurs allant suivre les emplois secondaires) ? Il restera l'aide à
la personne dont je ne tarderai peut-être pas à être bénéficiaire :-).

Ma demande n'est-elle pas triviale ? Ne doit-elle pas être relayée par
les responsables du libre du monde de l'enseignement ?

@+


Jean-Yves ROYER

> -----Message d'origine-----
> De : Bastien Guerry [mailto:bastienguerry AT googlemail.com]De la part de
> Bastien
> Envoyé : vendredi 24 juillet 2009 13:11
> À : educ AT april.org
> Objet : Re: [EDUC] Re: [EDUC] RE: [EDUC] Re: [EDUC] Re : [EDUC]
> Catastrophe : la DUI donne des leçons d'OpenOffice.org !
>
>
> Merci Charlie pour ce texte.
>
> Cela me fait aussi penser au combat de Gilles Deleuze contre les
> « arbres » et les segmentations arborescentes du réel.
>
> J'ai toujours pensé qu'il fallait se méfier du rapprochement facile
> entre ce qu'il appelle « rhizome » et la structure de l'internet
> (rapprochement qui fut fait mainte fois, mais trop souvent par des
> philosophes qui ne comprenaient pas vraiment ce qu'était le réseau
> Internet) mais ce que tu dis me donne l'impression qu'il faudrait à
> nouveau se pencher sur ce rapprochement.
>
> Peut-être à titre de pensée-force, comme il dit.
>
> "Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr> writes:
>
> > Jean-Yves,
> >
> > Je pense que ton désir de promouvoir le seule et "bon usage" du
> > traitement de textes débouche sur une approche excessive.
> >
> > Autant je suis partisan que l'on apprenne dès le plus jeune âge, par
> > exemple dès la sixième, l'usage raisonné du traitement du
> textes (viré
> > des programmes de l'éducation technologique, en collège, sur
> > recommandation de l'Académie des sciences et technologies
> sur la base du
> > même discours que le tien : le seul usage de l'outil) ;
> autant je suis
> > partisan que l'on puisse aborder quelques années plus tard
> > l'apprentissage de formateurs de textes (HTML, CSS, LaTeX)
> ; autant je
> > ne peux que m'élever contre un dogmatisme qui prétendrait
> que séparer le
> > fond et la forme serait la seule et unique méthode efficiente.
> >
> > Comme l'a déjà écrit ici Ivaylo - dont inutile de dire que
> je partage le
> > point de vue - , et quelques mois plus tôt également Patrice Pillot,
> > promouvoir le Libre dans l'éducation, ce n'est pas
> seulement promouvoir
> > LaTeX ou l'usage structuré du traitement de textes sous Ooo et/ou
> > Abiword ; c'est également promouvoir des logiciels de PAO
> comme Scribus.
> >
> > De plus, en tant qu'enseignant (et non pas en tant que
> "libriste") je ma
> > bats contre toutes les approches unidimensionnelles qui
> souhaiteraient
> > imposer dans l'éducation un seul et unique modèle cognitif : la
> > segmentation arborescente.
> >
> > Dois-je rappeler la théorie de l'intertextualité d'une
> Julia Kristeva
> > reprise par Roland Barthes qui appliquée, par exemple à la
> presse, fait
> > qu'un titre, une une de couverture, un intertitre, un chapô, etc,
> > participent dans leurs interactions du processus de
> signification. Dans
> > ce cas, la hiérarchie, contrairement à un rapport, un
> mémoire d'étudiant
> > structuré par une table des matières, n'est pas déterminée par une
> > séparation entre le fond et la forme.
> >
> > Et ce n'est pas parce que je milite pour un usage structuré du
> > traitement de textes dès le plus jeune âge que je considère
> ce modèle
> > comme le seul et unique méritant d'être enseigné. D'ailleurs, si TeX
> > s'inscrit dans la culture ancestrale typographique des ouvriers du
> > livre, cette culture typographique n'était pas seulement
> conditionnée
> > par le livre, mais également par la presse.
> >
> > Promouvoir le libre dans l'éducation, ce n'est pas
> promouvoir l'outil
> > mais promouvoir un certain nombre de principes informatiques au rang
> > desquels entre en premier lieu : l'interopérabilité.
> >
> > En dernière analyse, ce n'est pas tant OpenOffice.org (dont
> l'ergonomie
> > est perfectible) dont nous faisons la promotion que le
> format libre et
> > ouvert désigné sous la norme : OASIS Open Document Format for Office
> > Applications.
> >
> > La communauté éducative du Libre, à distinguer de celle de l'Open
> > source, n'a pas seulement pour ambition de promouvoir l'usage des
> > logiciels libres en tant que produits, ce qui reviendrait à
> sombrer dans
> > les mêmes défauts que l'informatique propriétaire, mais de
> tendre - à
> > travers l'usage de ces "produits logiciels" - vers une culture
> > informatique pour tous.
> >
> > Il devient donc nécessaire dans le cursus que puissent au moins être
> > enseignés ce qui sépare le matériel des logiciels, un système
> > d'exploitation de logiciels d'applications, les notions de
> formats de
> > données, de codage. Sans ces notions, l'élève ne sera pas
> en mesure de
> > comprendre pourquoi il doit coller en mode texte non formaté un
> > paragraphe issu d'une page web ou d'un autre document, ni pourquoi
> > lorsqu'il importe un texte dans un format de données non
> interopérable
> > dans Scribus des caractères "bizarres" peuvent apparaître en lieu et
> > place des caractères accentués.
> >
> > Pour revenir sur le dogmatisme niant l'intertextualité, y
> compris dans
> > un texte qui serait structuré par du LaTex et/ou une
> feuille de style,
> > cet admirable texte de Bernard Stiegler (qui donna une
> conférence aux
> > RMLL) dans "philosopher par accident" où se référant à la structure
> > d'écoulement posée par Husserl où l'unité de sens ne procède dans la
> > conscience que des éléments qui précèdent, cette expérimentation du
> > metteur en scène Russe Koulechov qui aurait demandé à l'acteur Ivan
> > Mosjoukine de tourner un plan affectant une expression un peu
> > indéterminée, indécidable, peut être comme celle, fameuse
> de la Joconde.
> >
> > Or, relate Stiegler, le même plan fut monté après trois
> plans différents
> > (une table de victuailles, un cadavre, un enfant), et ce
> qui était vu
> > dans chaque montage par les spectateurs formait trois expressions
> > différentes, bien que ce fut à chaque fois le même plan. Et
> reprenant
> > Husserl, Stiegler écrit : "Husserl nous enseigne qu'il faut
> distinguer
> > la rétention primaire qu'il vient de découvrir dans le présent de la
> > perception de rétention secondaire qui constitue le passé
> et relève de
> > l'imagination".
> >
> > La théorie de l'intertextualité de Julia Kristeva ne dit
> rien d'autre.
> >
> > Allant encore plus loin que Julia Kristeva, les premiers
> théoriciens des
> > hypertextes, dont le groupe Paragraphe, en France, formulaient
> > l'hypothèse que si, par l'intermédiaire d'un indexeur plein
> texte, l'on
> > retrouvait des co-occurrences communes entre deux
> paragraphes relevant
> > de textes appartenant à des catégories disjointes, il était
> fortement
> > probable de reconstituer une troisième unité de sens occasionnelle.
> >
> > Les ordinateurs en réseaux ont permis la matérialisation
> des premiers
> > hypertextes, comme le web qui n'est pas tout à fait
> hypertexte au regard
> > de la théorie des hypertextes en ce que tous les liens sont
> > monodirectionnels. Seuls des liens bi-directionnels dans un corpus,
> > permettent dans un champ lexical, de déterminer quelle
> notion occupe,
> > dans un instant t donné, une position nodale.
> >
> > Apprendre à apprendre à l'ère du numérique, se serait en
> aucune manière,
> > se limiter d'une part au seul usage d'"outils", ce qui ne
> veut rien dire
> > et que la communauté éducative du Libre doit combattre,
> mais également
> > sur le plan cognitif, ne pas se limiter à la seule approche par
> > segmentation arborescente.
> >
> > L'approche par segmentation arborescente, reprise par Descartes dans
> > "décomposer chaque difficulté jusqu'au plus simple élément" que l'on
> > retrouve tout aussi bien, en tant que paradigme, dans la division
> > sociale capitaliste du travail appelée fordisme ou
> taylorisme, dans le
> > mode d'organisation des structures bureaucratiques comme le
> feu parti
> > bolchévik, dans la littérature d'un Georges Péréc - penser,
> classer -,
> > dans une table des matières, générée par un usage structuré du
> > traitement de textes, dans un système de fichiers, dans toute forme
> > d'organisation sémantique de classement, de catégorisation, etc, ne
> > constitue en aucune manière le seul et unique modèle
> cognitif, à l'ère
> > des hypertextes, qui doit être enseigné.
> >
> > Il faudrait arrêter de systématiser et dire que séparer le
> fond et la
> > forme sont les prolégomènes de toute pensée structurée. Comme le
> > démontre fort bien Bernard Stiegler, un même paragraphe
> copié/collé, mis
> > en scène, après un autre, ne prendra de véritable
> signification que dans
> > un contexte d'intercations avec les autres paragraphes.
> >
> > Les dizaines de mémoires universitaires qu'il m'a été donné
> de diriger
> > témoignent tous que les tables des matières ont systématiquement été
> > reconstruites qu'en fin de travail, pour donner le change
> et l'apparence
> > d'une cohérence en fonction des données écrites mises en
> forme. Elles
> > sont une reconstruction qui permet de donner le change. La pensée
> > "structurée" n'est qu'un artifice.
> >
> > Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'un usage structuré du
> traitement
> > de textes ou d'un formateur de textes de type LaTeX permet,
> sans être
> > victime de bugs, de déplacer des sections, rajouter
> aisément des titres
> > de niveaux 1, 2, ou trois, en supprimer, etc.
> >
> > Mais de là à systématiser que c'est le seul et unique
> modèle cognitif
> > qu'il s'agit d'enseigner à l'ère des ordinateurs en réseaux
> est un non
> > sens.
> >
> > Librement,
> > Charlie
>
> --
> Bastien
>
>







Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page