Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Compétences ? (réponse à Michel)

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Compétences ? (réponse à Michel)


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Compétences ? (réponse à Michel)
  • Date: Sat, 29 May 2010 12:45:35 +0200 (CEST)


----- Mail d'origine -----
De: Michel Briand <michel.briand AT telecom-bretagne.eu>
À: educ AT april.org
Envoyé: Sat, 29 May 2010 08:33:42 +0200 (CEST)
Objet: Re: [EDUC] Re: [EDUC] Re: [EDUC] Enseignement de l'informatique oui,
B2i non

> Bonjour Charlie

Salut Michel

Inutile de te dire que je suis en total désaccord avec ton raisonnemement qui
consiste à chercher des exemples hors de l'école pour légitimer ensuite
les politiques qui tentent de les imposer à l'école.


Par exemple, tu écris :

> La plupart des acteurs impliqués sur le terrain dans l'accompagnement
> des publics éloignés travaillent dans cette approche par les
> compétences. Ils ne sont pas financés par l'état ni des officines mais
> par les collectivités, les associations et sont inscrits au coeur de
> mouvement d'éducation populaire.

1. Qualifierais-tu les élèves de "publics éloignés" ?
2. Quid des acteurs de l'école impliqués sur le terrain qui ne peuvent que
constater l'échec des approches par compétences, dans ton raisonnement ?
3. Penses-tu sérieusement que les contextes de l'école, de la formation
professionnelle et de l'éducation populaire soient les mêmes ?

Ce n'est pas parce qu'une approche par compétences peut occasionnellement
marcher
dans un contexte de formation que la même approche doit être imposée à la
totalité du système éducatif.


> Et nous développons des contenus pédagogiques.
> Nous les placçons souvent (9 des 11 projets soutenus par la DUI) et sans
> que cela soit dans le cahier des charges sous une licence creative
> commons pour qu'ils soient réutilisables et parce que pour beaucoup
> d'entre nous, acteurs de la diffusion du libre nous relions diffusion du
> libre, accès ouvert et si possible libre aux contenus.

Michel,


Du point de vue d'une instruction publique à l'ère du numérique, les licences
de libre diffusion sont la condition sine qua non à une égalité des droits
d'accès aux savoirs, à la culture et aux formations.

Voilà pourquoi je te respecte au plus haut point, bien que nous n'ayons pas
du tout les mêmes opinions.

Mais doit-on pour autant considérer comme valide toute opinion sous prétexte
qu'elle serait placée sous licence Creative commons ?
Le site de Ségolène Royal était par exemple, lors de la dernière campagne
présidentielle, sous licence Creative commons au même titre que le sont
les sites de quelques députés UMP comme celui de Jacques Myard.

Suis-je pour autant obligé d'adhérer à leurs opinions ?

Autant je puis admettre qu'une approche par compétences puisse se légitimer,
notamment dans le cadre d'une formation professionnelle, autant je considère
que
sa généralisation à l'école contribue à détruire l'école, donc un morceau
important de civilisation.

Voilà pourquoi je désaprouve ton raisonnement qui consiste à prendre une
approche
qui peut se relever efficiente dans une contexte opératoire pour le
généraliser
à tout le système éducatif.

La généralisation d'une approche par compétences est non seulement
d'inspiration
néo-libérale mais elle se relève désastreuse pour tous les pays qui l'ont
appliquée.
Aussi je vivrais très mal que l'April dont certains des membres fondateurs
furent
mes étudiants devienne complice d'un tel désastre.


> Nos choix ne relèvent pas de ton 'débat byzantin " mais d'une volonté
> d'apprendre en marchant qui penne en compte les personnes les plus
> éloignées du numérique.

J'ai bien compris que tu te réfèrais aux publics dits éloignés,
qui ne viennent pas spontanément dans les structures TICE financées
par les collectivités territoriales. Mais en ce qui concerne l'école c'est un
tout autre contexte.
Le débat qui présida au B2i s'inscrivit dans un contexte de suppression de
l'option informatique des lycées pour laquelle s'est battue l'EPI depuis des
années,
et dans un contexte exclusif d'une approche "outil".


> Ici comme ailleurs le contenu enseigné est un débat qui traverse la
> société et ce n'est pas parce qu'un certificat microsoft utilisera un
> module sur les réseaux ou le langage C que ceux qui enseigne ailleurs
> les mêmes connaissances sont des affiliés à Microsoft.

Michel, redescends sur terre ! Il n'y a pas de module d'enseignement au
langage C
ou de module réseau dans l'esneignement secondaire !!

Peux-tu ademettre qu'une expérience vécue dans une école d'ingénieurs en
télécoms
n'est pas forcément transposable dans un collège ou dans un lycée !!

> Au contraire l'approche par les compétences dans l'accès public à
> internet concerne des centaines d'animateurs proches des valeurs du
> libre et j'ai a coeur de développer les contenus pédagogiques qui
> renforceront la prise en compte du libre et des contenus ouverts.

Je ne peux pas parler de ce que je ne connais pas et ne peux rien dire sur une
approche par compétences pour un accès à Internet à un public que tu qualifies
d'éloigné.
pliq
En revance, ce que je peux dire c'est que cette approche par compétences
associée
à des discours à la con sur la formation tout au long de la vie, appliquée à
l'école est nihiliste et doit être combattue.

Je t'invite donc à lire len texte de Nico Hirtt :
L’approche par compétences : une mystification pédagogique
http://www.skolo.org/spip.php?article1099

et à te demander pourquoi tous les syndicats d'enseignants excepté le SGEN
CFDT
proche du Café Pédagogique subventionné par Microsoft, partagent cette
analyse référencée
tout aussi bien sur les sites de FO que de SUD que de la FSU ?

De même que je t'invite à te demander pourquoi l'approche par compétences doit
être assortie d'un allégement des programmes scolaires,

"Effectivement, pour travailler par compétences, il faut alléger les
connaissances
scolaires, mais tout, dans les programmes, n’est pas de l’ordre de la culture
générale
indispensable.".
http://francois.muller.free.fr/diversifier/COMPPERRENOUD.htm

De la même que je t'invite à te demander pourquoi dans les discours
managerial dédié
à l'éducation on est passé d'une approche par objectifs liée aux modes de
productions
tayloristes où toutes les tâches pouvaient se décomposer à une approche
globale
de qualités et savoirs être en réseaux qualifiées de "compéténces" ?

Dans mon prochain post je peux te démontrer comment les politiques européennes
d'une école basée sur une évaluation par compétences dans une perspective de
formation
tout au long de la vie sont le résultat des lobbies économiques propriétaires.

Amicalement Charlie




Archives gérées par MHonArc 2.6.16.

Haut de le page