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educ - Re: [EDUC] Plaquette éduc

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Plaquette éduc


Chronologique Discussions 
  • From: Louis-Maurice De Sousa <louis.de.sousa AT crdp.ac-versailles.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Plaquette éduc
  • Date: Fri, 28 Sep 2012 09:23:16 +0200

Bonjour,

Le 26/09/2012 22:08, jp.archambault AT laposte.net a écrit :
Bonsoir,

Deux points :

1) Le problème n'est pas de multiplier les disciplines mais d'avoir une
culture générale scolaire qui corresponde aux besoins de l'époque. La
culture générale scolaire n'est pas figée. Elle évolue. Le latin et le
grec n'ont plus la place qu'ils avaient dans la première moitié du
siècle dernier. En mathématiques, les probabilités se sont substituées à
la géométrie descriptive. Au début des années 70, les sciences
économiques et sociales ont été introduites dans les programmes...

L'informatique et le numérique sont omniprésents dans la société. Qu'ils
ne soient pas présents dans le système éducatif en tant que discipline
scientifique et technique est un véritable problème.

Je trouve ces deux paragraphes contradictoires.
« Qu'ils ne soient pas présents dans le système éducatif est un véritable problème. » Oui
« en tant que discipline scientifique et technique » se discute. D’abord « en tant que discipline » ensuite pourquoi exclure les enseignements littéraires et professionnels ?
Les problématiques posées par l’idée du logiciel libre sont tout sauf techniques.

Dans les débats de société (Hadopi, transposition de la DADVSI,
neutralité du Net...) exercice de la citoyenneté rime avec technicité et
culture scientifique.

Pas seulement. La technicité permet de comprendre l’absurdité du
« pare-feu OpenOffice » mais les enjeux se posaient en terme de
« liberté ». Ce n’est pas la technique qui permet de légiférer ou qui permet de combattre une législation.

S'il est question de copie privée, de propriété
intellectuelle, de modèles économiques..., c'est sur fond
d'interopérabilité, de DRM, de code source, de logiciels en tant que
tels. Et dans tous les cas, on constate un sérieux déficit global de
culture du numérique largement partagé.

Oui c’est vrai et c’est pourquoi les questions sont posées en termes techniques. Alors que les problèmes ne sont pas techniques. Si on reste dans le débat technique, c’est perdu.

Dans les débats sur le nucléaire, les citoyens peuvent s'appuyer sur ce
qu'ils ont appris en sciences physiques. Dans ceux sur les OGM sur ce
qu'ils ont appris en SVT. Pour les débats Hadopi... sur quoi ?

D’abord de quels débats s’agit-il ? Je n’ai pas souvenir de quelconques débats. Comme pour Hadopi ou Loppsi, les choses évoluent en fonction de luttes entre lobbies.
Ensuite ce n’est certainement pas les acquis techniques du lycée qui permettent d’avoir une opinion.
Le problème du nucléaire c’est le risque. Acceptons-nous le risque qu’il représente. Si un problème survient à la centrale de Nogent, il faut évacuer la totalité de la région parisienne qui devient inhabitable pour des milliers d’années. Mais s’il y avait débat, les lobbyistes du nucléaire se garderaient bien de poser le problème en ces termes. Ils le poseraient en terme techniques car ils disposent
d’« experts » aux compétences techniques bien supérieures à celles éventuellement acquises au lycée.
Pour les OGM, s’est encore plus flagrant. Le problème n’est pas technique et pas lié à de supposées connaissances en génétique. Le problème est complètement lié aux mêmes problématiques que celles du logiciel libre. Acceptons-nous que des entreprises privées *possèdent* les graines qui nous permettent de nous nourrir. Acceptons-nous d’être *dépendants* de ces entreprises pour manger ? Une graine OGM est *stérile*.

Voir par exemple "Exercice de la citoyenneté et culture informatique"
http://www.framablog.org/index.php/post/2011/11/27/citoyennete-culture-informatique


2) Tu écris : "Je ne comprend pas cette phrase. Je n’ai pas d’autres
intérêts à faire valoir que ceux des élèves et des citoyens."

(la phrase : du point de vue du libre, qui est ausi porteur de ce qu'on
peut appeler les "intérêts généraux" de l'informatique.)

C'est vrai que cela mérite explicitation.

Je veux dire que les tenants du libre ont toute légitimité à s'exprimer
sur des questions qui ne se limitent pas stricto sensu aux logiciels
libres. La question de la culture générale informatique de tous
concernent tous les informaticiens (pas qu'eux !) et les tenants du
libre ont tout intérêt à s'y intéresser et à le faire savoir.

De plus, l'intérêt bien compris de l'informatique libre (qui préfère les
utilisateurs avertis et n'aime pas les "boîtes noires" de l'informatique
propriétaire) est que les élèves aient appris à programmer lors de leur
scolarité. Ce qui n'est pas le cas actuellement.

Je ne suis pas d’accord sur ce point.
Les problématiques liées aux logiciels libres dépassent très largement le simple cadre de l’apprentissage de la programmation. Si tous les établissements scolaires de ce pays étaient libérés de Microsoft®. Adobe®…, l’apprentissage de la programmation pourrait se faire très naturellement dans le cadre du cours de mathématiques, de sciences physiques, de technologie… Parce que la relation à la machine serait radicalement différente.
Pour moi l’enjeu majeur est de débarrasser les écoles de ces entreprises privatrices. Amha, le reste suivrait naturellement.

Mais tout cela est un autre débat. :-)

--

Cordialement,
Louis-Maurice De Sousa



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