Re: [EDUC] Écriture inclusive

[Jean-Christophe Monnard <j-christop.monnard AT ac-bordeaux.fr>]

Le 13/09/2016 à 08:57, Frucot Jean-Louis a écrit :
> Le 13/09/2016 à 06:55, Odile Bénassy a écrit :
> > Bonjour
> >
> > Comprends que cette manière d'écrire essaie de corriger la dominance
> > masculine, qui s'exprime notamment dans la langue : ainsi que nous
> > l'avons appris à l'école, "le masculin l'emporte", ce qui est
> > parfaitement arbitraire mais reflète bien le peu d'existence qui est
> > consenti aux femmes dans la société.
> Oui, cette façon de faire remonte au XVIII°s (je crois), auparavant les
> accords se faisaient en fonction de la proximité entre les mots à
> accorder : "les hommes et les femmes françaises"  "les femmes et les
> hommes français" alors qu'aujourd'hui, on a "les hommes et les femmes
> français". Choix qui montre bien l'état de la société quant aux notions
> de genre à cette époque... état que l'action normalisatrice de
> l'enseignement a entretenu...
Effectivement, la langue "correcte ne s'est fixée qu'au XVII° - XVIII° à 
la suite de l'invention de l'académie française sous Richelieux et Louis 
XIII°, de l'institution de l'instruction pour tous par l'ordonnance de 
1694 par louis XVI (donc bien avant Jules Ferry) des efforts des 
jésuites et des salésiens inventeurs du collège moderne et de 
l'enseignement professionnel pour ces derniers pour donner sa chance à 
chacun.

Cette fixation s'est particulièrement cristallisée et répandue au XIX° 
siècle avec les valeurs d'universalisme et de jacobinisme se 
satisfaisant peu des parlés et langues locales. On observe une évolution 
normative similaire avec l'adoption du système métrique "un système pour 
tous les temps et tous les Hommes".

Il n'y a pas à proprement parlé eu d' " idéologie Masculiniste poussée 
par l'Eglise".
Si on sélectionne et solicite les textes dans un but militant on 
trouvera effectivement des sources allant dans ce sens, mais une étude 
de la vison des femmes et de leur place par l'Église catholique 
médiévale en montrra tout autant allant dans l'autre sens.
Le moyen-âge en son temps le plus chrétien offrait une position 
d'égalité économiqueaux femmes qu'elles n'ont retrouvée en France qu'en 
1966.
Si on veut trouver des époques où la femme fut un objet et non un sujet 
c'est bien l'antiquité greco-romaine, comparable en cela aux pays tels 
que le Pakistan ou l'Arabie saoudite actuel.

le recul du droit et du statut des femmes s'est fait en 2 étapes, la 
renaissance et la révolution française suivie e la révolution 
industrielle. En cause, la redécouverte es auteurs latin entrainant une 
régression dans ce domaine, ainsi qu'en médecine, et surtout la 
construction de l'état moderne à la fin du XV° siècle, suite pour nous à 
la fin e la guerre de 100 ans, puis la révolution industrielle de la fin 
du XVIII° siècle et du XIX° siècle.

En générale, l'Église, souvent à la traîne des moeurs de son époque 
comme toute grosse institution, n'a fait que suivre sur cette question, 
en essayant tant bien que mal de continuer à demander le libre 
consentement en pleine conscience des 2 époux en cas de mariage, 
exigence du droit canon , et en contribuant à sa manière à maintenir des 
institution d'éducation des jeuns filles autant bougeoises que 
populaires. Ces institutions, contrairement à une imagerie facile 
n'étaient pas plus oppressantes ou endoctrinantes que leur pendant 
laïque de la même époque.

> Pour rebondir, la forme inclusive "tout-e-s" est juste illisible. De
> plus c'est contre-productif (pour moi), à chaque fois que je tombe sur
> ces formes, je me fais une remarque du genre "Tiens c'est encore le bobo
> du... qui écrit et qui voudrait me faire croire que *lui* respecte les
> femmes et pas moi" et pendant ce temps, j'ai perdu le fil de ce que je
> lisais...
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> Jean-Louis Frucot
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