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educ - Re: [EDUC] EduNathon : nous sommes déboutés en référé

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] EduNathon : nous sommes déboutés en référé


Chronologique Discussions 
  • From: Sergio Iborra <sergio.iborra AT free.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] EduNathon : nous sommes déboutés en référé
  • Date: Sun, 18 Sep 2016 19:39:40 +0200

Le 18/09/2016 à 16:56, Olivier Guillard a écrit :
Bonjour Sergio et merci pour ta analyse partagée.


Bonjour, et merci à toi d'avoir pris le temps de répondre de manière détaillée !

Mon "analyse" n'en était pas vraiment une, juste une réaction un peu épidermique, mal maîtrisée et peut-être inappropriée au thème de cette liste, réaction à la propension bien française - et qui est souvent justifiée - d'accuser de tous les maux un "pouvoir central" comme s'il était une fatalité, une loi divine qu'on ne pourrait que subir. Des serfs face au seigneur, qu'on critique dans son dos car il a droit de vie et de mort sur "ses gens".

J'ai l'impression que la révolution française n'est pas tout à fait finie, qu'elle n'a pas encore atteint nos cerveaux au plus profond.

Or, et le début de ton message montre que nous sommes d'accord là-dessus, "l'État, c'est Nous" (du moins dans les textes).

Or force est de constater que "l'épanouissement personnel et la
réussite individuelle" ont supplanté la volonté collective de
s'engager dans un destin commun. C'est peut-être bien triste, mais à
un moment il faut regarder les choses en face.

On peut tenter de ré-équilibrer un peu la donne dans son "écosystème"
(au niveau local, au travers d'engagements associatifs, de "causes",
au sein de sa famille, etc.) : pour ma part, c'est ce que j’essaie de
faire modestement.

"Regarder les choses en face" pour mieux les combattre par la persuasion, par l'incitation à jouer collectif, à amener chacun à dire ce qui est bon pour tous.

Je crois que la politique (c'est un vilain mot de nos jours, je sais) est aussi un moyen civilisé d'améliorer les choses.


1/ qui sont ces "dirigeants" "du système" ? Es-tu sûr que "le
temporaire" traduit aujourd'hui par "alternance organisée" change
réellement la donne ?

2/ Un outil n'est ni bon ni mauvais, ce qui compte c'est ce qu'on en
fait. Le feu peu réchauffer ou brûler : interdire ou imposer
aveuglément son utilisation à tous et n'importe ou sous prétexte qu'on
a quelque part dans un bureau parisien la science infuse n'a pas de
sens.


Dans cette phrase, les "dirigeants" c'est Hollande et les gouvernements qu'il a nommés, après s'être fait élire par défaut sur des promesses qu'il n'a pas tenues.
Je vais plus loin que toi : pour moi, il n'y a même pas eu alternance.


Le monde est devenu trop complexe pour croire que l'on va être capable
de fixer des plans précis qui seront bénéfiques lorsqu'on les imposera
à tous.

Fixer des orientations oui, imposer ou interdire la couleur du
pantalon qu'on peut porter non. L'État aujourd'hui fait du "micro
management" : on voit le résultat.

Vouloir offrir une chance à tous le monde, c'est très bien. Mais ceux
qui peuvent "s’émanciper" pour employer un très gros mot, je préfère
pour ma part dire "grandir", savent bien que c'est avant tout au
travers de rencontres, dans leur village ou leur quartier, au sein de
leur environnement familial, social, etc. Bref "sur le terrain" que ça
se passe. Qui n'a pas rencontré dans son parcours une "institutrice"
formidable, un père/une mère aimant(es), un voisin bienveillant, un
grand frère protecteur, des amis fidèles, un fonctionnaire dévoué ou
un patron intelligent... Bref, quelqu'un (quelques uns) qui ont
soutenu, qui ont rendu "les choses possibles". Ces expériences là, je
persiste, dépassent les clivages et ne se décrètent pas.

Il faut pouvoir aider le plus faible et c'est très bien d'avoir des
outils pour le faire. Mais un outil n'est rien d'autre qu'un outil,
encore faut-il que l'état d'esprit soit à la hauteur pour que son
utilisation ne produise pas l'effet inverse de ce pourquoi il a été
conçu.

Il est justement question (c'est dans l'air du temps) de franchir cet obstacle psychologique qui nous bloque tous et dont je parlais au début, et réaliser enfin qu'il n'y a rien au-dessus de Nous qui soit plus légitime que Nous : car Nous sommes le souverain.

Et Nous sommes en droit de changer les règles que Nous Nous sommes imposées dès lors qu'elles ne nous conviennent plus (a fortiori si ces règles n'émanent pas de nous, ce qui est le cas pour la constitution de la 5ème République...)


L'égalité des chance est une belle idée et c'est très bien que ce soit
un socle commun du vivre ensemble, mais il ne faut pas que cela
devienne un leurre : anesthésier en son nom l'engagement, la
créativité et les bonnes volontés serait une grave erreur.

J'aurais beaucoup de choses à dire sur l'égalité des chances (i.e. le lièvre et la tortue qui partent de la même ligne de départ...) qui évite de parler d'égalité, et sur ce **** de socle de compétences de **** qui est une notion qui vient du monde de l'entreprise...

Soit assuré, et j'en resterai là pour ne pas être trop long, que je ne m'oppose en rien aux initiatives locales, je pense même au contraire que les recherches de solutions innovantes ne peuvent se faire qu'à cette échelle.

Mon questionnement est plutôt de trouver les moyens d'étendre ce "mieux" à tous, et ainsi éviter un morcellement de la société, une juxtaposition de "villages" plus ou moins performants et donc plus ou moins recroquevillés sur eux-mêmes, et souvent hostiles envers les autres.

Tu sais cette histoire de bonheur qui ne vaut que s'il est partagé par tous.

En l'occurrence, cet "outil" dont tu parles existe bien, et il ne doit pas être laissé entre les mains de ceux qui ne Nous veulent pas du bien. Je crois que cet outil mérite qu'on s'intéresse à lui.


Bien à toi,

---
Olivier


Amicalement,

Sergio





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