Re: [EDUC] combinaison de LMS et SIS et cloud et mail (was : Au sujet de Pronote)

[Laurent COOPER <laurent.cooper AT ac-grenoble.fr>]

Bonjour

En fait, le problème, comme il a été dit plus haut, n'est pas les outils utilisés par les enseignants. C'est les emploi du temps. Dans une école, il n'y a pas plus simple : 1 instit, une classe toute la semaine.

Dans un lycée, à l'heure actuelle, il n'y a même plus vraiment de classe avec les groupes de spécialité. Chez nous,un conseil de classe de première, c'est 40 à 45 professeurs différents en théorie, et pour un cours, on peut avoir des élèves qui viennent de 7 classes différentes dans le groupe. Les groupes font plus de la moitié des enseignements.

Cet emploi du temps est d'une complexité sans borne, mais en plus il change en permanence. Par ce qu'il y a une épreuve blanche de français, une évaluation d'un groupe d'EPS, une sortie, etc... C'est Edt qui permet de gérer ça au millimètre et qui sert de nerf de la guerre

Dans un lycée, tout repose sur l'emploi du temps

Une fois que l'on a payé pour Edt, Pronote ne représente quasiment rien. Et tout est intégré.

Les ENT lorsqu'ils sont utilisés en lycée pour la partie pédagogique et les cahiers de texte, le peuvent par ce qu'il y a dès le départ des connecteurs pronote qui gère l'interconnexion avec l'emploi du temps. Ce sont même des connecteurs automatiques qui remontent en push les modifications de pronote vers les ENT pour les emploi du temps. Sans ça, pour les lycée, les ENT ne seraient pas utilisables au niveau pédagogique.

Comme je l'ai dit plus haut, dans un lycée, tout part de l'emploi du temps. Si on ne gère pas ça en premier, tout le reste ne prendra jamais.

Le seul logiciel libre que j'ai vu sur le sujet est FET : https://lalescu.ro/liviu/fet/

Mais si on le compare à EdT, on compare en fonctionnalité une charette à boeuf et un semi-remorque. Sans compter que FET permet de créer les emplois du temps, mais pas de gérer les moficiations, et n'exporte pas vers les ENT... Bref, un algo initial, mais en terme d'interface, la préhistoire.

En espérant être utile

Le 20/06/2022 à 09:12, Nicolas Pettiaux a écrit :

Bonjour,

J'ai compris les arguments que vous avancez. Et il semble effectivement difficile puisque le coût financier n'est pas très élevé de revenir en arrière vers une solution libre MAIS si je comprends bien, les enseignants doivent dans de nombreux cas utiliser 2 outils

1. pronote qui est essentiellement un outil administratif (donc un SIS - système d'information scolaire). Trois bons outils libres de cette sorte existants aujourd'hui sont

1. le français ROSARIOSIS voir https://www.rosariosis.org/fr/ avec une démo en ligne à https://www.rosariosis.org/fr/demo/)
   
2. l'américain OPENSIS voir https://www.opensis.com/, j'ai de bons contacts avec le patron Bob en copie de la boite de développement, ils ont beaucoup de clients aux USA et pas seulement, il y a une demo à https://demo.opensis.com/ .
   
3. le belge ZEUSEDU le code est https://github.com/ymairesse/ZeusEdu et des infos à https://www.sio2.be/?s=ZEUS , le wiki est une chouette dokuwiki à https://www.sio2.be/wiki/doku.php Plusieurs écoles belges utilisent ZeusEdu, en tout cas l'INSD à Anderlecht et le séminaire de Floreffe . Je crois qu'il y a une structure qui fait et vend du support sur ZeusEdu mais Yves est encore actif dans le développement (vu sur github)
   

un système de gestion de l'apprentissage (un outil pédagogique, en anglais on parle de LMS, learning management system). Deux très bons outils de cette sorte sont

1. Moodle beaucoup doivent connaître, Jean-Yves Jeannas en cc est actif dans la communauté Moodle et François Mottard (aussi en cc) a fait pour educode des formations sur moodle pour l'école primaire en mai 2020. Moodle est utilisé en Belgique par toutes les universités et hautes-écoles et plusieurs (je ne sais pas combien mais au moins 3, l'institut Notre Dame des champs à Uccle, le collège du Christ-Roi à Ottignies et le collège Saint-Michel à Etterbeek. Isabelle Motte en cc travaille à UCL et est très active pour la formation des utilisateurs à Moodle.
   
2. Chamilo un LMS belge à succès en Amérique du sud notamment dont le développeur principal est Yannick Warnier aussi en cc. Erick Mascart, la seconde personne très active dans educode, propose des chamilos aux écoles primaires de la région de Chimay par l'association  Forsud dont il s'occupe. Dans ce cadre, les écoles ont souvent aussi du mail géré par une association belge partenaire, domainepublic, qui gère pour ces écoles le mail et le cloud avec nextcloud. Je les mets aussi en cc.

Je mets dis que en mettant un peu d'effort, si ce n'est pas déjà fait comme dans moodle (dans chamilo je ne sais pas), on pourrait faire ce qu'il faut pour que les profs ne doivent plus ou le moins possible utiliser le SIS pour ne devoir quotidiennement utiliser qu'un seul système

Par exemple, dans moodle y compris dans l'application pour smartphone, il y possible de gérer

1. les prises de présence en classe (et l'outil permet la prise de présence par l'élève lui même qui se signale comme présent ce que le prof vérifie ensuite qq minutes après. C'est ce que j'ai fait avec grande satisfaction)
2. la gestion des points (pas de bulletins à ma connaissance), y compris es auto-évaluations, évaluations par les pairs,
   
3. des tas de formules d'exercices et d’entraînement qui donne lieu à des points calculés par la machine. Sûrement que Chamilo a cela aussi.
   
4. des liens avec l'outil WIMS qui peut remonter des points de son exerciseur vers moodle grâce au module développé par Georges Khaznadar en cc. 
5. des cours en format scorm ce qui permet de faire facilement des exportations pour sauvegardes et des (ré)importations, par exemple de cours développés dans chamilo dont l'interface est considérée comme plus simple par Bibiana Boccolini en copie aussi.

Donc je me dis que nous pourrions, avec une combinaison de moodle (tout-terrain des LMS déjà très utilisés) + chamilo (pour l'encodage simplifié des cours, cf l'expérience de Bibiana) + un SIS ou l'autre pour les autres aspects administratifs + mail + nextcloud + un SSO (sigle-sign on) bien choisi, proposer une solution complètement libre avec du service de petites (ou pas petites) structures qui pourraient proposer du soutien, de l'encadrement, des formations et des développements complémentaires et bien sûr la maintenance.

Peut-être que le fait que tout soit intégré ET que les profs n'aient à gérer que des outils particulièrement bons du points de vue de la pédagogie, pourrait les motiver à quand même mettre la pression sur leurs directions pour avoir des solutions à leur mesure, gérées localement par des acteurs de proximité.

Je crois vraiment que le jeu en vaut la chandelle et qu'il ne faut pas rester battu par pronote même racheté par laPoste (si j'ai bien compris)

Merci à toutes les personnes en copie de bien vouloir ajouter ce qui leur semble pertinent et j'espère ne pas avoir fait d'impair en les mettant en cc car je ne sais pas si elles sont sur cette liste de discussion.

Au plaisir de vous lire

Nicolas

Le 20/06/22 à 06:26, Dhenain Yves a écrit :

Le 19/06/2022 à 20:54, nicolas talabardon (nicolastala79 AT yahoo.fr via educ Mailing List) a écrit :

Bonsoir,

Pour partager mes observations sur l'usage de pronote dans mon établissement :

- Les doublons avec l'ENT normand sont nombreux et ralentissent l'usage de la solution académique

- Les CPE plébiscitent largement son utilisation pour la gestion des absences... mais aussi pour la communication au sein de la communauté éducative. C'est le pôle direction et vie scolaire qui est le plus "accro".

- Il a pour lui d'avoir relativement mieux résisté à l'usage intensif lors des confinements.

- L'établissement ayant choisi que les cahiers de texte des classes soient tenus sur ce logiciel, les enseignants doivent tenir leur progression pédagogique dessus.
Lors de la visio d'hier matin, il était question de choisir d'accomplir cette obligation professionnelle sous format papier. Je ne suis pas certain que nous ayons cette liberté mais, surtout, en tant que parent, je vois très bien la valeur ajoutée du numérique dans ce cas.

Bref, je rejoins tous les pessimistes quant à l'évolution de la situation à court terme.
Un premier pas peut être, comme cela a été fait dans plusieurs établissements, de privilégier un accès à l'ENT comme porte d'entrée à tout usage numérique, y compris pronote.
Ça ne "désintoxique" pas nos élèves des écrans. Ça multiplie sans doute les clics, mais ça ouvre sur l'usage d'autres ressources et ça évite de se retrouver face à des élèves qui ne savent toujours pas se connecter à l'ENT en juin et ne peuvent donc utiliser les ressources (en particulier les logiciels libres !) qui sont mis à disposition dessus.

Je m'étais longtemps refusé à ce genre de forçage, mais je crois que je vais finir par le demander.

Bonne soirée à vous.

Merci, c'est une excellente conclusion , tout à été dit dans les échanges. Je pense également que cela doit rester un outil administratif, dans l'académie de Toulouse le recteur à demandé d'utiliser l'ENT pour la partie péda, je pense que c'est globalement fait.

Pour gepi, on l'a fait tourner un moment avec des scripts qui permettait une sorte d'identification unique avec l'ENT, cela n'a pas suffit, le combo direction / cpe à plombe l'ensemble.

De toute façon, les chefs d'établissement sont formés sur pronotes par les académie .. donc


La question maintenant serait plutôt quel rapport entre l'élève et la note, ce qui est assez bien traité dans l'article.

Les élèves (même ceux de seconde ) passent leur temps (plusieurs fois par jour)  à regarder leur moyenne, qui en plus ne rime à rien car il n'y a pas de coeff.
la solution n'est pas simple

Cordialement,

Nicolas Talabardon


Le 19/06/2022 à 20:13, Vincent-Xavier JUMEL a écrit :

Le 19 juin à 15:35 Etienne ANDRE a écrit

Bonjour,

Désolé Nicolas, c'est beaucoup trop tard. Le coût de migration vers un
autre monde logiciel sera considéré par 99,7 % des chefs d'établissement
comme totalement disproportionné, à supposer même que l'on parvienne à
construire un environnement globalisant et aussi performant que PornHot.
Aujourd'hui le prix des produits d'Index Education est totalement intégré
dans les budgets, aucun principal, aucun proviseur ne s'enquiquinera pour
économiser quelques centaines d'euros. En plus, le rachat de cette boîte
par un groupe public enlève une grosse partie des arguments sur le bon
usage des fonds publics etc.

Bien vu !

C'était en 2005 qu'il fallait sauver le soldat GEPI, mais à l'époque, et
ça n'a pas changé, tout le monde pensait que si c'est gratuit c'est pas
bien. Il fallait proposer un SAAS payant pas cher, créer des emplois
libristes autour de cette offre, permettant de financer des développements
de plus en plus globalisants. On a loupé le coche, on va devoir trouver un
autre combat.

GEPI a aussi été tué en tant que solution «subventionné» et donc ne
permettant pas une concurrence «libre et non faussée».


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