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libreassociation - RE: [LibreAsso] RE: [LibreAsso] Texte de prése ntation de l'ESS aux libristes

Objet : Liste de discussion pour le groupe logiciel libre et monde associatif (liste à inscription publique)

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RE: [LibreAsso] RE: [LibreAsso] Texte de prése ntation de l'ESS aux libristes


Chronologique Discussions 
  • From: "ROYER Jean-Yves" <royerjy AT wanadoo.fr>
  • To: <libreassociation AT april.org>
  • Subject: RE: [LibreAsso] RE: [LibreAsso] Texte de prése ntation de l'ESS aux libristes
  • Date: Sat, 23 Jul 2011 12:58:07 +0200
  • Importance: Normal


> -----Message d'origine-----
> De : Philippe Pary [mailto:ppary AT april.org]
> Envoyé : vendredi 22 juillet 2011 21:52
> À : libreassociation AT april.org
> Objet : Re: [LibreAsso] RE: [LibreAsso] Texte de présentation de l'ESS
> aux libristes

Bonjour,

>
> Je partage la réaction de Frédéric à ce sujet.

Ceci m'incite à quelques précisions et réactions dans le texte.

A+

Jean-Yves ROYER

>
> Le jeudi 21 juillet 2011 à 16:20 +0200, Frédéric Sultan a écrit :
> > bonjour,
> >
> >
> > ROYER Jean-Yves a écrit :
> > >> -----Message d'origine----- De : Jean-Christophe Becquet
> > >> [mailto:jcb AT apitux.com] Envoyé : mardi 19 juillet 2011 22:22 À :
> > >> libreassociation AT april.org Objet : Re: [LibreAsso] Texte de
> > >> présentation de l'ESS aux libristes
> > >>
> > >>
> > >> Bonsoir,
> > >
> > > Bonjour,
> > >
> > >> Oui, c'est un point très important selon moi, le préjugé : «
> > >> association = gentils / entreprise = marchands = méchants » est
> > >> extrêmement répandu, notamment dans les communautés du libre.
> > >
> > > Oui, je trouve cela très regrettable, notamment, c'est un point de
> > > vue que l'on rencontre chez des jeunes.
> > >
> > > Je milite pour que l'on supprime les formations à l'ESS dans les
> > > universités, car cela contribue à construire des frontières alors
> > > qu'il y a un continuum entre la multinationale et l'entreprise
> > > individuelle avec de mauvais et bons exemples à toutes
> les échelles
> > > et des pratiques diversifiées qui ont chacune leurs avantages et
> > > leurs inconvénients.
> >
> > Quelle est la relation entre entreprise individuelle et ESS ?

Je voulais indiquer qu'il n'y a pas de frontières : ni en fonction de la
taille de l'entreprise, ni en fonction de ses motivations et de ses valeurs.

Par exemple, je connais des entrepreneurs individuels qui ont pris ce statut
pour continuer à travailler dans le secteur associatif après avoir été
licenciés par des ONG, et pour certains, avant de créer une coopérative à
plusieurs d'une ancienne équipe. Même les entrepreneurs individuels peuvent
avoir des motivations très différentes et des activités qui traduisent les
valeurs qu'ils défendent.

> >
> > Et pourquoi pas plutôt l'inverse ?
> > rendre obligatoire une connaissance de l'ESS, son histoire,
> ses valeurs,
> > son poids, ses réussites et ses échecs... dans les formations
> > économiques classiques ? voir dans le cursus scolaire général ?

Bien entendu. Je pense que c'est le cas dans un certains nombre d'écoles "de
management", comme on dit. J'en veux pour preuve certains témoignages
entendus à Dialogues en humanité à Lyon au début de ce mois ou l'expérience
de rencontres à l'EM Lyon.

Aux journées de l'économie à Lyon, principalement destinées aux enseignants
en économie, c'est un thème qui a été largement traité en novembre dernier.
Je n'étais pas le seul à trouver que toutes les formations en gestion
devraient être génériques et non cloisonnantes.

> >
> > Avez-vous déjà fait l'expérience de rencontrer un expert
> comptable qui
> > ne sait même pas que des formes alternative d'entreprises
> existent...

Non !

> > c'est un peu comme lorsque vous expliquez à votre grand
> père que Windows
> > n'est qu'un système parmi d'autres et qu'il a quelques
> inconvénients
> > auxquels il n'avait pas songé. Il vous regarde avec des yeux ronds
> > jusqu'au moment où si vous êtes assez habile, vous
> réussissez à allumer
> > une petite lumière d'intérêt dans ses yeux.
> >
> > Pensez-vous vraiment que supprimer les cursus ESS à
> l'université va nous
> > aider à mieux faire dans le champ l'ESS ? voir même à
> seulement mieux
> > faire valoir les valeurs de l'ESS (si on considère que les
> statuts ne
> > sont pas si importants que cela) ?

De manière générale, je trouve regrettable que l'on mette les jeunes dans des
cases, surtout quand cela les incite à diaboliser le reste du monde. Donc je
suis contre un cursus spécifique mais pour la généralisation de la découverte
des divers modes d'organisation des activités humaines. Les quelques
spécificités de l'ESS pourraient faire l'objet d'une option.

> >
> > >
> > > Les relations humaines, l'organisation du travail, les bases de
> > > l'économie ou de la communication, etc. sont communes à toutes les
> > > activités.
> > >
> > > Ceci n'empêche pas de percevoir des différences
> fondamentales dans la
> > > répartition des richesses produites ou dans l'exercice du
> pouvoir. Si
> > > le statut privilégie une forme ou une autre, il ne fait pas tout,
> > > loin de là. Tous les étudiants devraient connaître toutes
> les options
> > > qui s'offrent pour être mieux à même de s'orienter et d'agir dans
> > > leur vie professionnelle.
> > >
> > Je doute que les étudiants des écoles de commerce ne
> sachent grand chose
> > sur l'ESS. Alors que le contraire, que ceux des cursus ESS
> méconnaissent
> > totalement l'économie de marché et le monde de l'entreprise
> capitaliste, serait assez étonnant. Est-ce que je me trompe ?

Je pense que oui. Comme indiqué, plus haut, certaines écoles sont plus
ouvertes que tu le supposes.

Par ailleurs, des étudiants des filières ESS d'université qu'il m'arrive de
rencontrer ont une vision épouvantable de l'entreprise en général, qui est
celle des mauvais exemples médiatisés, entreprises souvent gérées par des
"managers" parachutés. Entendant quelques enseignants, je ne suis pas
surpris... C'est loin d'être la réalité de la grande majorité des entreprises.

Par exemple, j'ai eu beaucoup de plaisir à entendre des élèves de 3e
d'insertion à leur retour de stage en entreprise. A côté de quelques cas
compliqués, beaucoup d'élèves, dits "en difficulté" par l'institution (quelle
scandaleuse appellation), étaient contents de leur stage et souvent invités
par l'entreprise à revenir pour un apprentissage ou une embauche. Ces élèves
ne sont donc pas aussi en difficulté qu'on le dit et les entreprises, parfois
dirigées par d'anciens "élèves en difficulté", pas si inhumaines que certains
le pensent.

Il y déjà très longtemps, dans une école d'ingénieurs, nous avions des cours
sur tous ces thèmes avec des expériences dans le monde industriel : Poêles
Godin, Boismondeau et d'autres, mais aussi des comparaisons entre les divers
systèmes économiques, notamment, on parlait des expériences yougoslaves
d'autogestion qui, à l'époque, semblaient un bon compromis.

> >
> > > Depuis que j'ai quitté le monde des entreprises pour celui des
> > > associations, je caricature en disant que les patrons
> propriétaires
> > > de leur entreprise ont au moins la reconnaissance du
> ventre vis-à-vis
> > > de leurs salariés, car ils mesurent leur rôle fondamental dans la
> > > marche de leurs affaires et le coût d'une mauvaise ambiance (sans
> > > négliger qu'ils sont des humains qui aiment souvent vivre dans un
> > > contexte apaisé).
> >
> > Les coopérateurs sont aussi propriétaires de leur entreprise.

Les coopérateurs sont propriétaires, mais ne sont pas toujours travailleurs
dans l'entreprise. Jean-Christophe avait raison de signaler que certaines
SARL étaient gérées de manière similaire à des coopératives de production,
quand tous les travailleurs sont associés. La différence est que dans une
coopérative 1 personne = 1 voix, alors que dans une SARL, le poids des
individus dans les décisions dépend de la part du capital (s'ils ont tous des
parts égales...).

> >
> > Je rencontre des associations où même cette
> > > reconnaissance n'existe pas car les responsables ne sont
> pas impactés
> > > dans leurs biens par la mauvaise ambiance qui règne et
> leur ego guide
> > > leur conduite sans aucun frein. Ce sont des "managers" qui parfois
> > > semblent se venger de je ne sais quoi.
> > >
> > Oui, la répartition des pouvoirs au sein d'une association
> peut laisser
> > la possibilité à quelqu'un qui se considère "despote
> éclairé" de ne pas
> > respecter les gens qui l'entourent. Peut-être devrait-on
> supprimer les associations ;-)

On pourrait retourner la question pour les entreprises... Je voulais montrer
que le statut est de second ordre par rapport aux personnes qui le mettent en
oeuvre quotidiennement et qu'il ne faut pas y attacher plus d'importance
qu'il mérite, même si je ne le néglige pas.

> >
> > > Il faut donc prendre du recul pour juger avec le moins
> possible d'a
> > > priori. On doit retrouver les mêmes travers dans les luttes entre
> > > "libre", "Open source" et "propriétaire".
> >
> > et dans la même logique, cessons de nous battre pour le libre ?

Non ! Il faut se battre, mais pas bêtement, en faisant la part des choses et
en reconnaissant que le modèle ne peut pas s'appliquer à tout et tout le
temps. Comme il m'est arrivé d'être méchamment agressé par RMS, parce que
j'étais présent devant une affiche qui ne reconnaissait pas tous ses mérites,
je sais que le libre a des limites...






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