Re: [LibreAsso] présentation Libre et Agriculture Biologique dans le sens Nature&Progres

[Vincent Calame <vincent.calame AT exemole.fr>]

Bonjour à toutes et à tous,
> Merci pour ton expérience qui rejoint de nombreuses constatations : beaucoup
> d'associations qui dénoncent les activités de multinationales dans différents
> domaines comme l'écologie ou la finance, trouvent normal de le faire avec des
> systèmes informatiques non libres comme Windows ou MacOS et en diffusant des
> fichiers dans des formats fermés comme les .doc, les sites en flash, etc.
>
> Apparemment le lien entre nos activités de plaidoyer politique n'est pas
> évident pour eux. Si tu peux aider à établir un lien n'hésites pas.

C'est sûr que nous rencontrons souvent une difficulté à mettre en 
parallèle la lutte pour le logiciel libre et d'autres luttes que je 
qualifierai de plus « classique ». Je pense que dans le cadre d'une 
discussion, nous avons intérêt à utiliser des arguments-chocs qui 
parlent à ce type de militants, en axant sur les dangers des 
multinationales.

Voici donc ma petite liste « d'éléments de langages » (pour parler comme 
un communiquant moderne), forcément simplificateur mais bon parfois 
l'outrance a du bon.

1) L'informatique est touché tout autant que les matières premières ou 
l'agroalimentaire par le phénomène des multinationales : Apple, Google 
et Microsoft font partie des premières capitalisations boursières 
mondiales, elles n'ont rien à envier en termes de logique de profit à 
Total, Rio Tinto ou Nestlé.

2) Les multinationales du numérique sont particulièrement douées dans « 
l'optimisation » fiscale, notamment du fait de la nature immatériel des 
biens qu'ils vendent. Un article du Monde daté du mercredi 13 février 
2013 indique qu'Apple ne paie au final que 3% d'impôts sur les 
bénéfices, Google 5%. Amazon de son côté est situé au Luxembourg pour ne 
payer que 3% de TVA.

3) Qui se ressemble s'assemble : la fondation Bill Gates a acheté en 
2010 500.000 actions de Monsanto pour 23 millions de dollars (Voir un 
compte-rendu de la réaction de Via Campesina : 
http://www.michelcollon.info/La-Via-Campesina-denonce-l-achat-d.html). 
Là, si vous êtes face à une association active dans le domaine de 
l'environnement comme Nature et Progrès, vous devriez marquer un point : 
Monsanto, ça leur parle.

4) Le matériel informatique nécessite des matériaux (terres rares, 
lithium, etc.) dont les conditions d'extraction sont déplorables tout 
aussi bien en termes sociaux et environnementaux et souvent au détriment 
des populations locales. Or, les multinationales poussent à la 
surconsommation de matériel informatique.

5) Les conditions sociales dans les usines des sous-traitants sont 
également déplorables, cela n'a hélas rien à envier aux conditions des 
sous-traitants des multinationales du textile. Je vous laisse regarder 
tout ce qui concerne Foxconn : http://fr.wikipedia.org/wiki/Foxconn

Voilà pour une premier jet. Ensuite, je conseillerai de réutiliser les 
slogans de votre interlocuteur pour montrer qu'il s'applique au logiciel 
libre.

Exemples :

- Face à un altermondialiste avec le slogan « Un autre monde est 
possible », je dirai « Dans l'informatique, un autre monde existe déjà : 
le logiciel libre »

- Face à une structure comme Nature & Progrès sensible à la question du 
citoyen-consommateur, je dirai que l'utilisation de formats ouverts est 
le premier pas d'une « consommation informatique responsable ».


Bon, ce type d'arguments ne remplacent pas une argumentation « positive 
» sur les vertus du logiciels libres mais cela peut permettre d'ouvrir 
le débat et de montrer que le logiciel libre n'est pas un problème « à 
part », réservés au seuls informaticiens.

Vincent