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educ - Re: [EDUC] Projet LogiLogi

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Projet LogiLogi


Chronologique Discussions 
  • From: Odile Bénassy <obenassy AT april.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Projet LogiLogi
  • Date: Wed, 3 Jun 2009 13:56:55 +0200

Le Wed, 03 Jun 2009 11:56:17 +0200,
"Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr> a écrit :

> Odile Bénassy a écrit :
> >
> > Bonsoir
> >
> > j'ai beaucoup de respect pour Pierre Lévy, et beaucoup de respect aussi
> > pour Loïc Dachary ; Silva est sûrement très intéressant, mais là c'est
> > moi qui ne comprends pas très bien de quoi il s'agit
> >
> Selon Loïc qui m'en avait parlé, il s'agirait d'un wikimédia qui
> permettrait de visualiser sur un arbre les modifications et bifurcations
> entre les divers intervenants. Pour Antony Frémaux qui a collaboré avec
> Loïc, cela devrait permettre, par exemple, comme il l'expose sur son
> site, de générer une carte interactive de compétences au sein d'un
> groupe collaboratif :
>
> "Lors d'un atelier, à l'aide de consignes d'écriture, avec le support
> d'ordinateurs connectés à l'Internet, chaque participant compose le
> profil singulier des compétences sur lesquelles il accepte d'être
> sollicité. Puis, pour chacune d'entre elles, produit un récit
> d'expériences et témoigne ainsi de connaissances. Ce travail de
> formalisation permet d'auto-évaluer des connaissances et de prouver des
> compétences. Ensuite, un arbre de connaissances du groupe est généré
> automatiquement avec le logiciel Silva, à partir de l'ensemble de ces
> témoignages individuels. Cette carte interactive rend visible le
> collectif, ainsi que la position de chacun en son sein. Son usage
> facilite la création de scénarios de collaboration et l'émergence de
> transversalités, autours d'objectifs communs.".
>
d'après cette description, Silva semble assez différent de LogiLogi
LogiLogi est plus destiné à la discussion, à la confrontation de points de
vue ; aussi à l'élaboration de textes ou de recueils de textes ; et ne parle
pas de compétences

>
> J'attendais donc de voir le projet pour le tester avec des élèves
> (notamment ceux de l'option découverte des métiers).
>
> Mais je n'ai plus aucune nouvelle. Ton post m'avait évoqué Silva.
>
> >> Voir également le site Ligamen
> >> http://www.ligamen.fr/index.php/D%C3%A9marches
> >>
> >> J'ai parcouru tes liens. Si j'ai bien compris, il s'agit d'une
> >> indexation par mots clés qui renvoient sur plusieurs auteurs d'un même
> >> concept. Mais je sais pas si j'ai tout compris.
> >>
> >>
> > 1) c'est une sorte de wiki ; c'est donc un outil de travail collaboratif
> > (j'espère juste que le mot "outil" est adéquat ici)
> > 2) au lieu que tout le monde édite le même texte (c'est adapté pour une
> > encyclopédie, apparemment pas pour de la philosophie), chacun est invité
> > à commenter, ou à amender, ou à proposer sa version ... etc sur le même
> > sujet, pour continuer la discussion
> > 3) des comités de lecture sont simulés par le fait que chacun est invité
> > à noter les interventions des autres ; c'est là un mécanisme que je n'ai
> > pas fait fonctionner, je ne peux donc pas en dire beaucoup ; j'ai compris
> > que des "groupes de pairs" ou plutôt "comités" (en meilleur français) se
> > formaient et que les personnes acquièrent une "notoriété" leur donnant
> > plus ou moins de poids dans les notes attribuées
> >
> > Pour l'intérêt éducatif, j'aime le respect de la pensée de l'autre que ce
> > système me paraît favoriser
> >
>
> Mon point de vue est le suivant.
>
> Je considère avec Félix Guattari que ce qui est, sur le plan des idées,
> intéressant, ne sont pas les structures consensuelles mais les
> dissensions. Ce qui rejoint un peu le point de vue de Karl Popper qui
> considérait que les théories réfutables sont les plus intéressantes.
>
ok ok

> En ce sens, pour moi Wikipédia n'est que partiellement satisfaisante. Je
> pense que la neutralité, pour les oeuvres d'opinions, est un leurre.
> Voilà pourquoi je ne considère pas que pour être libres, toutes les
> oeuvres de l'esprit doivent être modifiables à l'image des oeuvres
> fonctionnelles comme les logiciels.
>
oui

> Pour autant Wikipédia m'est très utile pour retrouver une référence
> et/ou des informations purement factuelles.
>
oui aussi

> Cela étant dit, sur le plan "sociologique" je me rattache au courant
> qualifié d'ethnométhodologie qui considère qu'il n'y a pas d'outil et/ou
> d'observateur omniscient et universel. Postulat qui satisfait tout aussi
> bien aux croyants qui pensent que seul Dieu est omniscient ainsi qu'aux
> athées puisque l'observateur universel impliquerait l'existence d'un Dieu.
>
> Voilà pourquoi l'ethnométhodologie s'inscrit dans la lignée du
> mathématicien-linguiste Bar Hillel qui s'opposait à la grammaire
> générative de Noam Chomsky qui proposait de construire une machine
> universelle de traduction des langues. Pour Bar Hillel, un tel pari
> était impossible par la simple existence dans les langues d'expressions
> comme "ici", "là", "maintenant", etc, qualifiées de déictiques que seuls
> les membres, partageant la même langue naturelle et les contextes,
> étaient à même d'interpréter. Ce qu'aucune machine, aucun algorithme ne
> seraient faire.
>
> Les expressions sont donc soumises à ce que Bar Hillel qualifia
> d'infinitude des indexicalités. Le sens changeant tout le temps dans le
> temps et dans l'espace en changeant de contextes.
>
> C'est l'une des raisons qui me poussent à me désintéresser du web dit
> sémantique et de toutes les tentatives de classement à partir de
> méta-données, excepté lorsqu'elles sont circonscrites à un contexte et
> renvoient à des logiques de classement acceptées par des micro-communautés.
>
je vois
et je ne vois pas le rapport avec LogiLogi

> Pour autant, je trouve l'approche lexicale bien plus efficiente. Un
> champ lexical déterminant un contexte local et occasionnel, c'est ce qui
> permet de trouver plus vite de l'information sur les moteurs de
> recherches basés sur des indexeurs plein textes.
>
> Un lexique décrit un contexte circonscrit à un terrain, une discipline,
> une communauté. De ce fait, tout lexique est obligatoirement hypertexte
> tant il n'est pas possible de donner une seule définition sans se
> référer aux autres occurrences du même lexique.
>
> Le web, dans sa forme actuelle, ne répond pas vraiment au principe des
> hypertextes en ce que tous les liens ne sont pas bi-directionnels mais
> mono-directionnels.
>
> Ce serait donc intéressant de disposer d'un outil permettant de
> cartographier par un graphe les liens bi-directionnels. Cela permettrait
> de voir très rapidement, dans un lexique, quelle notion occupe une
> position nodale et donc de développer une approche lexicale permettant
> aux élèves de se concentrer sur ces notions pour apprendre plus vite.
>
> Le traditionnel exposé des connaissances s'inscrit dans une logique
> arborescente (que ce soient une table des matières et/ou une carte
> heuristique) résumé par Descartes : décomposer chaque difficulté
> jusqu'au plus simple élément.
>
> Le problème dans les réformes du système éducatif en cours c'est qu'à la
> fois disparaît l'approche sémantique et/ou arborescente (toute approche
> sémantique étant obligatoirement une classification et donc une
> arborescence), sans que pour autant les connaissances ne soient abordées
> d'un point de vue lexical. Alors qu'il faudrait les deux.
>
> Bien à toi,
> Charlie
>
>
>


--
Odile Bénassy
http://obenassy.free.fr




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