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educ - Re : Re: Re : Re: [EDUC] Critique "subtile" du libre

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re : Re: Re : Re: [EDUC] Critique "subtile" du libre


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: glcosty AT free.fr
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re : Re: Re : Re: [EDUC] Critique "subtile" du libre
  • Date: Fri, 20 Dec 2013 09:26:24 +0100 (CET)

----- Laurent Costy <lcosty AT april.org> a écrit :
> Bonjour Charlie,
>
> Le 17/12/2013 22:46, cnestel AT free.fr a écrit :
> > Mais son regard c'est celui d'un "expert" externe. Il n'est pas
> > "membre" des groupes sociaux qu'il décrit et donc fonctionne par
> > amalgames.
> Je trouve ce propos un peu orienté et limite méprisant envers les
> sociologues. Je pense que pour tenter d'étudier un objet, il vaut mieux
> être extérieur pour essayer d'être le plus objectif possible (ce qui
> n'est cependant pas une garantie). Je ressens dans tes propos cette
> vieille opposition Sciences dures (sous entendues nobles) et sciences
> molles (à la limite de l'inutile). Pour avoir suivi un cursus dans deux
> disciplines dures et molles ;o) , je peux affirmer que ce n'est sans
> doute pas si simple...
>
> Ceci étant, les échanges sont riches sur ce sujet et c'est une bonne
> chose....
>
> A bientôt Laurent,

Salut Laurent,

En deux mots, par manque de temps...

1/ Mon propos ne vise en aucune manière d'opposer "sciences dures"
à "sciences dites molles"... Ce qui serait absurde au regard de
l'étymologie même de software et de l'histoire de l'informatique...

" D'après les historiens des sciences, l'opposition dur/mou serait dérivé du
jargon informatique hardware/software ; en définitive, cette distinction
est davantage connotée qu'elle ne possède un fondement épistémologique."
Réf : http://www.irem.univ-montp2.fr/IMG/pdf/Classification-sciences.pdf
(citation trouvée à la louche par une requête au pif sur gogol)

2/ Ma critique porte donc sur la sociologie, la sociologique par induction
que François Poulain a résumé dans son post par : "Du peu que j'ai lu de cet
article,
l'auteur semble confondre argumentation et méthode Coué. :-/" ;
ce qui revient strictement au même.

3/ L'une des pierres d'achoppement qui oppose les sociologies
interactionnistes
des sociologies positivistes, quantitaivesn culturelles etc, c'est
le refus de considérer l'acteur social comme un "idiot culturel" répondant
à une même logique que seul un sociologue serait capable de rendre
compte du fait social.

Quelques pointeurs au hasard de gogol :

http://books.google.fr/books?id=G1zD3EeKswUC&pg=PT46&lpg=PT46&dq=idiot+culturel&source=bl&ots=8dlk9ZZ4ri&sig=5pkUOPlENhrVeENE-lPWfH51beA&hl=fr&sa=X&ei=yfSzUsHuJaeU0AXzgIHQDQ&ved=0CE4Q6AEwAw#v=onepage&q=idiot%20culturel&f=false
(in 100 fiches pour comprendre la sociologie)

Cf. ici la fiche ethnoinformatique sur "l'idiot culturel" :

"La science classique, dite "pratique savante de la connaissance", considère
l'objet
étudié comme extérieur à la propre position du chercheur. En sciences
sociales,
l'objet étudié, c'est-à-dire l'homme ou le groupe humain, est donc un sujet
de recherche
que l'on observe d'une position lointaine et à travers le réseau de
connaissances
empilées et accumulées par les recherches antérieures. Le chercheur
"académique" ne
peut donc entreprendre une étude et construire une connaissance s'il ne
démontre
pas qu'il a auparavant intégré "l'état de l'art" de toute la connaissance
accumulée
par la société savante dans le domaine. L'un des aphorisme fondamentaux de
Garfinkel
est que "le membre n'est pas un idiot culturel". Cela veut dire pour
Garfinkel et
les éthnométhodologues que l'activité pragmatique quotidienne est susceptible
de
constituer une connaissance du praticien. Lorsque cette pratique s’exécute en
groupe
(c'est le cas de l'exercice d'une décision juridique des jurés étudiés par H.
Garfinkel
à Chicago), cette connaissance est partagée par le groupe et devient un sens
commun.
Derrière l'idée d'une indexicalité commune, qui intéresse le sémanticien ou
le linguiste
se cache une idée bien plus importante de Garfinkel, qui en niant la qualité
d'idiot
culturel du membre, attribue une pertinence à sa connaissance constituée "sur
le tas"
comparable voire supérieure à celle de la "connaissance savante et
théorique".
http://www.ethnoinformatique.fr/mod/glossary/showentry.php?courseid=73&concept=Idiot+culturel

Je ne connais pas les auteurs de ce site consacré à l'ethnoinformatique,
mais ce qui me semble sûr par une lecture en diagonale, c'est que leur
démarche visant à une interdisciplinarité entre "les sciences informatiques"
et l'ethnologie et la sociologie, me semble à l'opposé de celle de Michael
Vicente.
Preuve, s'il en est qu'il ne s'agit pas d'un faux débat entre sciences dites
sures et sciences dites molles.
http://www.ethnoinformatique.fr/mod/glossary/showentry.php?courseid=73&concept=Idiot+culturel

Le projet d'Yves Lecerf fondateur du département informatique de Paris 8,
en créant avec l'ethnologue Robert Jaulin de Paris 7, le DESS
d'ethnométhodologie
et informatique était, entre autre, que les informaticiens construisent
eux-mêmes leur propre Histoire.

Les textes que l'on retrouve encore sur Internet expliquent en quoi
l'April est née à Paris 8 :

"Une des idées fondatrices de la constitution et des enseignements de notre
DESS
est que l’ethnométhodologie y est considérée, sur le double plan de
l’épistémologie
et de l’éthique, comme une décisive théorie de la liberté. La formalisation
axiomatique
qui en est faite – et qui constitue une des dimensions les plus importantes
de notre
singularité par rapport aux autres courants de l’ethnométhodologie – est
constitutive
d’un enjeu pédagogique capital : faciliter la tâche du sociologue profane
dans l’acquisition
et le maniement d’outils et de concepts lui permettant de mieux défendre sa
liberté et
celle de la minorité à laquelle il appartient éventuellement. Une telle
attitude rend
en effet indissociable cette théorie de la liberté de la constitution d’une
praxis
ethnométhodologique.".
http://vadeker.net/corpus/support.htm

Librement,
Charlie








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