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educ - [EDUC] Re : Mise au point indispensable

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

[EDUC] Re : Mise au point indispensable


Chronologique Discussions 
  • From: cnestel AT free.fr
  • To: Jérôme Martin <jeromemartin AT samizdat.net>
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: [EDUC] Re : Mise au point indispensable
  • Date: Sun, 15 Feb 2015 21:54:35 +0100 (CET)

----- Jérôme Martin <jeromemartin AT samizdat.net> a écrit :
> Bonsoir
>
> J'envoie ce mail suite à l'échange de ce jour d'une violence qui me
> laisse très dubitatif.

Moi ce qui me laisse dubitatif c'est l'acceptation de certaines
communautés dites numériques par exemple de l'antisémitisme,
tant que les propos exprimés restent dans la courtoisie et
la bienséance...
Dernier exemple en date sur lequel je suis tombé par hasard :
des messages sur Mediapart en date du 05/02/2015 où un certain Joël
Martin écrit :

"C'est étrange : LICRA a pour anagramme CLAIR.
Le CRIF a aussi une anagramme.
Mais je ne la dirai pas.".

Et un autre de lui répondre avec un smiley :

"trouvé !"

Source :
http://blogs.mediapart.fr/blog/francois-munier/050215/les-approximations-de-la-licra

Que c'est mignon, n'est-ce pas ?
Il n'y a pas de gros mots comme bite, con, fuck off, donc acceptable.

Décidément nous n'avons pas le même point de vue sur la violence.

Alors FUCK OFF c'est vrai que c'est "violent". Mais certainement moins
violent que de défendre sans autre forme d'argument, si ce n'est le "sexisme",
la notion de "propriété intellectuelle" - ce que tu fis lors du colloque sur
ACTA,
sans que tu ne vois un seul instant pourquoi à côté de moi Richard Stallman
pleurait après qu'une Eurodéputée d'EELV patent et copyright...


> Je suis venu à l'April après 15 années de
> militantisme de la lutte contre le sida pour faire avancer les logiciels
> libres, notamment dans l'Education.

Il y a quatorze ans j'ai réussi à persuader le CA de l'APRIL pour que
l'association publie ce communiqué (bien que certains pensaient que cela
n'avait
aucun rapport avec le "libre" ):

"100 000 séropositifs brésiliens menacés de mort par les brevets"
http://www.april.org/100-000-seropositifs-bresiliens-menaces-de-mort-par-les-brevets

Et c'est pour cela que j'ai invité à la conf sur ACTA aux côtés
de Jean-Pierre Berlan (qui fut en pointe dans la lutte contre le brevetage
des semences agricoles), Richard Stallman, Benjamin Bayart, etc.

> J'ai mis un peu de temps à
> comprendre que le mode de discussion était ici non pas les réunions ou
> les contacts téléphoniques, mais bien la liste. Or, je suis mal à l'aise
> pour ce type de travail collectif là (question d'habitude), mais par
> ailleurs, je suis très gêné pour contribuer sur cette liste Educ en
> particulier, car je ne tiens vraiment pas à me retrouver sermonné par
> des gens qui se pensent au-dessus de moi,

Stop la dramaturgie sur les sermons.

L'enjeu c'est cette consultation. L'April doit-elle participer en tant
que telle ou pas ?
Pour ce qui me concerne, je n'ai rien à dire en tant que membre de
l'April. Je n'ai toujours pas décidé de renouveler ma cotisation.
J'ai entre mal vécu la désinscription de la liste april AT apil.org
de Gibus qui combattit durant des années corps et âme les brevets logiciels
et contribua à mon instruction ainsi qu'à celle de nombreux militants...
l'absence d'hauteur de vue et de perspectives en matière d'instruction
publique
et d'éducation...

Ma position est donc personnelle, d'où ce FUCK OFF qui te semble si violent !

Donc, cette consultation :


1/ le postulat de départ MENSONGER de cette consultation :
-----------------------------------------------------------

"Aujourd’hui 79% des 12-17 ans se connectent tous les jours à Internet de
leur
domicile. 41 % des enfants et adolescents de 12 à 17 ans disposent d’une
tablette.
L’introduction dans le cadre scolaire des supports mobiles, maniables et plus
légers
dans les cartables, semble ouvrir des pistes nouvelles et démultiplier les
possibilités
déjà offertes par les connexions à distance à des ressources ou un
environnement de travail.

Dans ce nouveau contexte, les questions posées sont :

De quelle manière le numérique peut-il contribuer à l’amélioration des
apprentissages et
à la réussite des élèves ?".

Cf. les liens que j'ai donnés.

http://www.slate.fr/story/96273/jeunesse-generation-perdue-rien-reparer
http://www.slate.fr/story/96995/fracture-numerique-existe-aussi-digital-natives
http://www.ecdl.org/media/TheFallacyofthe%27DigitalNative%27PositionPaper1.pdf

où même désormais l’ECDL Foundation, l'autorité de certification de
programmes
de formation aux "compétences" informatiques, à l'origine de notre B2i
et de la reprise de ces compétences dans le socle commun, dénonce étude à
l'appui le mythe des «digital natives».

Cf. Par exemple dans l'article de Slate ;

"Par exemple, les «compétences» souvent mises en avant pour qualifier cette
génération
de «numérique» sont avant tout des «compétences de modes de vie» («lifestyle
skills»)
comme écrire des SMS, jouer à des jeux vidéo ou regarder des vidéos. Or, ce
ne sont pas
ces compétences numériques qui sont utiles sur le marché du travail.

Exemple: en Allemagne, une étude a montré que les jeunes étaient
majoritairement très
habiles pour bookmarquer des pages web, mais que seulement 20% d’entre eux
savaient
appliquer un style de typographie dans un traitement de texte… ".

Or, la conséquence logique qui devrait s'imposer n'est ni l'enseignement
de l'informatique tels que le préconisent la SIF ou l'EPI, mais une éducation
technologique
en collège où l'on apprend dès la sixième à distinguer le matériel du
logiciel, l'usage structuré
du traitement de texte, etc.

Parler d'interopérabilité sans que soit abordé dans le cursus les notions de
représentation
des données, de formats, est des plus légers.

Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas apprendre à programmer...

2/ Le substantif "numérique" comme élément de novlangue.

"Le principe est simple : plus on diminue le nombre de mots d'une langue ,
plus on diminue
le nombre de concepts avec lesquels les gens peuvent réfléchir, plus on
réduit les finesses
du langage, moins les gens sont capables de réfléchir, et plus ils raisonnent
à l'affect.
La mauvaise maîtrise de la langue rend ainsi les gens stupides et dépendants.
Ils deviennent
des sujets aisément manipulables par les médias de masse tels que la
télévision."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Novlangue

Il s'agit donc d'une mise en place d'un langage totalitaire que les
associations
pour le mouvement du logiciel libre devraient dénoncer au lieu d'accepter
cette
notion mensongère telle quelle (l'adjectif "numérique" étant davantage
contextualisé).

3/ Le mythe selon lequel *le* "numérique contribuerait à l'’amélioration des
apprentissages et
à la réussite des élèves devrait être soumis à un examen critique.

4/ Le mode de consultation qui s'adresse davantage à la société civile
qu'aux enseignants. Par essence même une "consultation" numérique n'est pas du
même ordre que des concertations au sein des établissements où des équipes
d'enseignants partent de situations réelles, concrètes, à partir de pratiques
communes.
L'espace public ce n'est pas l'espace privé, lieu privilégié d'expressions
des opinions.

Le mouvement pour le logiciel libre en tant que mouvement social ne doit
pas séparer les libertés informatiques du corps social et de l'espace
public.

Librement,
Charlie



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