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educ - Re: [EDUC] Une discipline informatique à l'école ?

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Une discipline informatique à l'école ?


Chronologique Discussions 
  • From: Patrice Pillot <patrice.pillot AT asm.map.archi.fr>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Une discipline informatique à l'école ?
  • Date: Wed, 13 Jun 2007 15:01:24 +0200

Philippe-Charles nestel (Charlie) wrote:
JPA commet, à mon humble avis, une grande erreur de limiter un tel enseignement au seul lycée.

Il est peu clair là-dessus. Il semble laisser entendre que l'enseignement pourrait commencer au collège, voire avant.

A partir du moment ou le B2i devient une validation de compétences obligatoire dès le primaire, les savoirs sous-jacents qui permettraient de rendre intelligibles ces compétences devraient être enseignées.

Ce serait logique. Je m'interroge cependant (encore une fois c'est une vraie interrogation) sur le bien-fondé de l'enseignement (voire de l'usage) de l'informatique au primaire, précisément parce que l'usage "raisonné" de l'outil présuppose acquises des compétences de base d'abord peut-être malaisé au primaire. Et il faut mettre celà en rapport avec les autres enseignements et le volume horaire déjà lourd de ceux-ci.

Il est également présent sur les listes de professeurs de technologie en collège.

OK. Mais je ne suis pas ces canaux. Sont-ils ouverts aux non-enseignants ?

Je me réjouis de celà pour des tas de raisons. Mais il est un point que je ne vois néanmoins pas abordé, c'est celui de la formation des formateurs. Comme je l'ai indiqué, JPA brosse à grands traits (ou laisse imaginer) comment pourrait s'organiser l'enseignement d'une discipline informatique, du collège au lycée, en affichant des objectifs ambitieux mais sans aucun doute légitimes.

Avant de poser la question bureaucratique (et l'on sait la critique dont sont victimes les IUFM et le pédagogisme à longueur d'enfilades par exemple sur Usenet) ne devrait-on pas réflechir en premier lieu, et pourquoi pas en s'appuyant pour commencer sur les items du B2i, aux connaissances minimum que devrait connaître chaque citoyen au sortir de l'école (prise dans son sens généréique).

Oui oui oui, entièrement d'accord ! Ma question sur les moyens (je pense que c'est ça que tu appelles question bureaucratique) trouve sa raison d'être dans le fait que je crains qu'à ne pas la poser, on se retrouve dans le cas de l'enseignement des langues à l'élémentaire où faute d'enseignants compétents, des circulaires locales (31) en sont à insister sur la nécessité de couvrir le volume horaire, même par des enseignants incapables de prononcer correctement la langue étrangère. Bref, je ne voudrais pas qu'une fututre "discipline" informatique soit créée pour les seuls besoins d'affichage, mais sans aucuns formateurs compétents. Ce souci se généralise à d'autres situations : AVS/EVS, aide aux devoirs, etc.

L'enseignement de la programmation est sans doute fondamental mais avant d'en arriver là, d'autres prérequis informatiques sont nécessaires.

Entièrement d'accord, c'est pour ça que je prenais l'exemple de la représentation des données qui sous-tend, il me semble, toute connaissance dans le domaine informatique.

A noter que certains de ces prérequis ont disparu des programmes de technologie sous la pression de l'académie des sciences et technologie.

Je connais mal^Wpas tout ça. Quels furent les prétextes d'icelle ?

Au vu des contacts que je peux avoir, pourtant assez fréquemment, avec les enseignants, j'en doute (mais l'emploi de "douter" n'est ici pas euphémistique). Comment dès lors organiser matériellement cet enseignement ? Quels moyens humains sont mobilisables, dans quels délais.

Sur quels critères objectifs te baes-tu ?

Tu veux dire sur quoi sont fondés mes doutes ? Sur la fréquentation des enseignants de mes propres gamins, au primaire et au collège. Quelques exemples : utilisation d'excel pour tracer des organigrammes, Gimp (apparement soutenu par des collégiens ;-)) refusé car "incapable" de permettre le collage de différentes images, ...

Entendons-nous bien, je ne suis pas idiot au point de penser que mon expérience est, en tant que telle, généralisable et qu'aucun prof n'est capable d'enseigner les fondamentaux de l'informatique, pas de procès d'intention ici. C'est pourquoi j'ai d'ailleurs pris soin de préciser que j'employais le verbe douter dans son sens de s'interroger, pas de manière dépréciative.

Simplement, si je pose d'un côté ce que j'ai pu constater, à savoir des enseignants n'ayant d'autres connaissances/compétences informatiques que celles qu'ils ont acquises par eux-mêmes (j'ai pris le soin de le vérifier en discutant avec les intéressés) et de l'autre côté l'absence apparente (mais j'avoue mieux connaître la formation des enseignants de l'élémentaire que du secondaire) de formation à l'informatique (sur les fondamentaux, s'entend) disponibles pour les enseignants eux-mêmes (sauf pour ceux qui bifurqueront d'une formation spécialisée genre BTS ou license info vers une formation d'enseignants à l'IUFM), je me demande quel population enseignante est aujourd'hui formée à enseigner l'informatique dans l'esprit voulu par JPA. Encore une fois, c'est une vraie question, je suis conscient de risquer de passer au travers d'une réalité autre que celle que j'ai formée mentalement à partir de mes observations et cogitations.


Connaissant mieux le primaire que le secondaire, je suis avide de vos réponses.
Le débat quand tu veux.

Mon message n'était pas tant un appel au débat qu'un appel à l'information.

Et si débat il doit y avoir, je pense qu'il doit davantage porter, comme tu le fais excellement remarquer, sur la définition des compétences visées plus que sur tout autre point, ne serait-ce que parce que ce sont les réponses qui seront apportées à cette question qui conditionneront celles à apporter à toutes les autres.

En ce qui me concerne, et puisqu'il faut bien que quelqu'un commence, s'il est un usage de l'outil informatique dont je suis convaincu qu'il est utile, c'est celui de "moyen de transport" de l'information et plus précisément du savoir. L'homme n'est libre de ses choix qu'à mesure que ceux-ci sont informés. La diversité des "informations" auxquelles il peut avoir accès, la facilité de cet accès, conditionne donc la liberté de l'individu.

Maîtriser pleinement l'outil informatique comme vecteur d'information me semble donc un objectif capital, a fortiori avec l'extrême concentration du contrôle des moyens de communication que l'on connait aujourd'hui et de l'utilisation qui en est faite.

La comparaison est bien sûr très outrancière, mais je dirais que son ordinateur est au résistant au big-brotherisme ambiant d'aujourd'hui ce que leur guitare était à Guthrie ou Jara. Il s'agit donc de savoir maîtriser l'instrument, et pas l'inverse.

De ces considérations naît l'idée qu'il est donc nécessaire de maîtriser avant tout les outils et protocoles de communication. Il s'agit donc de tracer la chaîne qui va, à rebours, des systèmes de chiffrage au B.A.BA de l'informatique.

Juste histoire de lancer le débat....

Patrice





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