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educ - Re: [EDUC] La bataille du domaine public...

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] La bataille du domaine public...


Chronologique Discussions 
  • From: Bastien <bzg AT altern.org>
  • To: sevmek AT free.fr
  • Cc: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] La bataille du domaine public...
  • Date: Tue, 04 Aug 2009 22:13:33 +0800
  • Domainkey-signature: a=rsa-sha1; c=nofws; d=googlemail.com; s=gamma; h=sender:from:to:cc:subject:in-reply-to:references:user-agent:date :message-id:mime-version:content-type:content-transfer-encoding; b=muvLF5T6iuPnXBO1pMQwWoDdj/qUrx5D6urkSyynP8g9DVUTFUu2lPH9diTk8Rvr6w 7o5LAAVy1JQNDLSn946xMnhGGbtAzupzmXErQrFcttllXrLVfA6BcmUCFviQOT/5Vty6 8gnn/AKyqcwVrtbdOUD5DdRVmO07FINtH1QWE=

yannick <sevmek AT free.fr> writes:

> Du point de vue de l'organisation sociale, considérer que le poids d'un
> citoyen est directement lié au fait de participer financièrement à
> l'Etat se nomme le suffrage censitaire (cf.
> http://fr.wikipedia.org/wiki/Suffrage_censitaire ), or, pour ce qui est
> de notre contexte actuel, la France, notre droit se fonde sur le
> suffrage universel, ce qui est une conception en opposition avec l'autre.

Je suis pour le suffrage universel, pas le suffrage censitaire.

> Reprendre de tels arguments relève dont d'une volonté de réforme de
> notre droit actuel. Je peux comprendre que de tels arguments peuvent
> avoir du poids après de certaines personnes, mais ils ne relèvent pas de
> la prise en compte du fonctionnement actuel.

Je ne reprends pas l'idée du suffrage censitaire pour défendre l'idée
qu'il ne soit pas complètement idiot, pour l'État, de vendre une partie
des données qu'il produit, je tente de résumer (à ma façon, peut-être
maladroite), le raisonnement de Patrick. L'idée centrale étant que,
parfois, nous avons une idée simpliste des droits que nous donne le fait
d'être des citoyens.

On peut tout à fait défendre l'idée que l'État _devrait_ rendre public
bon nombre de données qu'il produit, mais on ne peut pas défendre l'idée
que les principes fondamentaux de notre démocratie suffisent à justifier
cela, c'est tout simplement faux.

> La légitimité de l'Etat est celle du suffrage universel, et le "dernier
> des assistés profiteurs du système", comme voudrait le faire croire la
> réthorique dominante, a le droit de vote et participe à cette
> légitimité, *de plein droit*.

100% d'accord.

> Il est, je trouve, pour le moins curieux qu'ici, on se focalise sur ce
> genre d'arguments, qui, en douce, dénie aux "derniers des assistés
> profiteurs du système" leur droit de s'exprimer sur ces questions ;

Je ne vais pas pédaler dans le pathos... il n'y avait dans mon message
aucun sous-entendu tel que celui que tu évoques ci-dessus.

> d'autant qu'en pratique, le logiciel libre est certainement le moyen
> légal qui permet à ces "infâmes profiteurs qui mangent le pain des
> autres" le plus moyen le plus accessible d'avoir un système logiciel
> qui, faut-il le rappeler, est vue aujourd'hui *du point de vue du droit*
> (après la décision du conseil constitutionnel sur l'HADOPI) comme un
> moyen fondamental d'accès à la liberté d'expression et donc une
> condition importante de la formation d'une opinion publique.

Pinaillage: j'avais compris que c'était plutôt l'accès à Internet qui
avait été reconnu comme un droit fondamental, pas l'utilisation de
logiciel libre. Certes ces deux aspects se sont mêlés quand il a été
question des mouchards que l'internaute aurait eu à installer lui-même,
mais le droit fondamental c'est au sujet d'internet.

> Enfin, bien que cela soir hors sujet, quelques mots sur l'idéologie
> dominante. Depuis à peu près trente ans, en commençant par les
> états-unis et Reagan, les politiques se mettent de plus dans une logique
> de gouvernement médiatique fondée sur des histoires individuelles, très
> émotives (et bien souvent inventées). Sarkozy est bien représentatif de
> ce mode de fonctionnement où on crée l'emploi du temps des médias en
> reprenant à son compte les faits divers les plus sordides pour fonder
> des transformations du droits. L'image du RMIste profiteur y tient sa
> place. Une telle logique pose problème, car elle se fonde sur des
> oppositions entre personnes où l'idée centrale démocratique de bien
> commun et de l'intérêt général disparaît pour être remplacée par celle
> de la propriété individuelle et du mérite personnel. Il y en a même qui
> pensent que c'est la fin de la politique (au sens démocratique)...

Pour être constructif, je poserais la question autrement: quelles sont,
parmi les données que l'État produit, celles qui sont d'utilité publique
et qu'il est important de libérer? Sous quelle modalité?

Imaginons par exemple que l'IGN libère toutes les données carto sous GPL
et qu'en parallèle, nous voyions Google faire un usage commercial de ces
données. Serions-nous ravis de voir tous les utilisateurs - que dis-je,
les citoyens! - contribuer à l'enrichissement d'une entreprise privée
étrangère par le biais de la politique libriste de l'État ?

--
Bastien




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