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educ - Re: [EDUC] [presse] Elargir l'enseignement de l'informatique : un enjeu national, par Pierre Corvol et Michel Cosnard

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] [presse] Elargir l'enseignement de l'informatique : un enjeu national, par Pierre Corvol et Michel Cosnard


Chronologique Discussions 
  • From: "d.michon" <d.michon AT laposte.net>
  • To: educ AT april.org, obenassy AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] [presse] Elargir l'enseignement de l'informatique : un enjeu national, par Pierre Corvol et Michel Cosnard
  • Date: Wed, 18 Nov 2009 23:38:47 -0300

La problématique est elle savoir ce qu'est l'informatique ou d'imposer un modèle de définition autour de l'informatique ?

Ou serions désormais en présence d'une surenchère tournant autour du discours du bien fondé ou non de la pédagogie ?

Si j'ai choisi d'abandonner les systèmes propriétaires et de participer à l'essor des LL ayant travaillé tout aussi bien dans l'industrie qu'en prenant plus tard mes fonctions d'enseignant c'est pour m'affranchir de l'univoque et gagner en intelligence par le pluralisme et l'effort mutualisé et aboutir à l'efficacité de nos systèmes, d'en faire profiter mes pairs ou mes élèves.

Faut il rappeler :
Que l'on parlait également de cybernétique en lieu et place de communication et traitement des données ?
Que le concept de robotique n'avait pas attendu l'essor de l'informatique pour se développer ?
Que les boîte d'automation des années 50 avaient supplanté de gros systèmes sur- buggués ?
Qu'on avait persisté 20 ans plus tard à vendre en connaissance de cause et pour des sommes colossales des super-calculateurs dont les systèmes n'avaient été ni finis ou développés, ni testés, alors qu'une simple trieuse digne du métier à tisser pneumatique rendait les services attendus pour un coût 10 à 100 fois moindre, sans escompter le préjudice porté au malheureuses entreprises bernées ?

Un jour ou l'autre nous nous sommes aperçus de la supercherie monolithique et nous nous disons que notre intellect est également capable de jugement pourvu qu'on ne nous prive pas des éléments et des données pour fonder notre pensée.
Un jour au l'autre nous avons oeuvré à la toile en permettant l'expansion des connaissances et des communications.

Participer à la liste c'est sans doute pour ma part chercher à favoriser un concept de développement libre et mutualisé pour le retransmettre au plus jeunes.
Pour ces raisons les affabulations qu je tiens pour politiciennes et de quelques côtés ou tendances qu'elle soient autour du mot "pédagogisme" est éminemment plus insultante que liée à la nécessité de critique de la raison pure.

En modérant nos expressions nous ne nous priverons pas de la capacité à accueillir des perspectives à venir en notre future absence naturelle pour avancer devant la montagne des prérequis de l'informatique - robotique - cybernétique ou "informagique" sans qu'elle devienne dépourvue du bon sens.

Or bien entendu, paradoxalement nous avons tous été confrontés à un discours prônant l'absolutisme au nom de la transparence.

C'est à mon sens aux antipodes de la philosophie et du concept de développement des logiciels libres.

La chaine de la recherche et du développement ne tient pas en une unicité d'un produit, mais bien au contraire de savoir se mettre au service et à l'écoute de l'utilisateur, d'entendre l'avis d'un alpha ou bêta testeur comme les attentes de l'utilisateur :
On ne développe pas dans son coin sans chercher à mettre un jour ou l'autre en lumière les fruits de son travail ... ou alors il y a comme un blème.
Pas de développeur sans critiques ou observations, pas de recherches ou de découvertes sans écoute de celui par qui il est possible d'affiner son raisonnement.
Pas de consécration de cette évolution sans accepter le point de vue d'autrui qu'il soient nos pairs, nos supérieurs, ou du tout venant .

L'évolution des civilisations ou des technologies n'a pas attendu la chaire professorale pour découvrir, inventer, communiquer et transmettre les savoirs et savoir faire à ses descendants.
Tout juste peut être pour systématiser les connaissances.
Mais en tout cas pas pour s'accaparer du discours ou de la casuistique de l'éducation et du contexte des apprentissages.

Manquer de pédagogie c'est aussi prétendre rompre avec ceux qui nous ont permis de découvrir l'art d'enseigner, tout simplement parce c'est l'autre qui apprend.

Bien entendu on nous répondra que s'il n'y a pas d'élèves, au sens d'apprenant ou peut être de consommateurs, il n'y a pas d'enseignants, mais sans doute au sens de vendeurs de programmes officiels.

Sincèrement

Didier


Philippe-Charles Nestel (Charlie) a écrit :
Odile Bénassy a écrit :
Cela dit pour ce qui est de la tactique, évidemment il y a un danger. Mais pouvons-nous effacer d'un trait la sociologie académique bien de chez nous, qui a causé justemment tout ce retard que nous déplorons ?

Quand j'étais étudiante, moi, je n'ai pas pu apprendre l'informatique, parce que j'étais trop bonne élève. Voilà. (je n'avais qu'à pas écouter les profs, ok)

Bonjour Odile,

Lorsque tu cibles la sociologie académique bien de chez nous , dont les sciences de l'éducation qui relèvent institutionnellement de la sociologie, pour évoquer le retard que nous déplorons, je partage ton point de vue, sous réserve de considérer qu'il n'y a que la sociologie en cause,mais une convergence d'un certain nombre de lobbies.

Pour rester dans la sociologie acdémique, rappelons tout de même qu'il n'y a pas que les sciences de l'éducation qui étaient rattachées aux UFR de sociologie dans les universités. IL y avait également les départements de communication et d'éducation au médias. Dès le début, leur approche de l'informatique dans leurs fondements épistémologiques ne s'est pas faite en séparant le hardware du software, en tant que code source, mais en considérant l'ordinateur comme un outil ou comme un média. C'est cette perception idéologique qui a permis la convergence avec Microsoft, comme en témoigne le financement de Microsoft au site Café Pédagogique où triomphent l'idéologie pédagogiste des compétences au détriment des connaissances, l'outil, le média.

Tant que la communauté enseignante du Libre n'aura pas rompu avec le pédagogisme, prônera l'éducation au détriment de l'instruction publique, l'usage des logiciels libres sans poser la nécessité d'enseigner un certain nombre de savoirs sous-jacents à ces usages, etc, elle fera fausse route.

Amicalement
Charlie









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