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educ - Re: [EDUC] Re: programmes maths école

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

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Re: [EDUC] Re: programmes maths école


Chronologique Discussions 
  • From: Yves Combe <ycombe AT april.org>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Re: programmes maths école
  • Date: Tue, 22 Dec 2009 16:58:20 +0100

Jean Peyratout wrote:
Yves a écrit :
un quart des élèves de 6ème se plantent pour dire que 12 est
le double de 6 et 46% pour dire que 17 est la moitié de 34.

Incroyable.
Mais vrai...
Ce n'est pas un problème de programme scolaire.
Si. Enfin non mais si quand même. C'est un ensemble, qui va de la baisse des horaires de math à la baisse des exigences généralisée mais très ancienne en math. L'arrivée des calculatrices a fait énormément de dégats, et on les utilise maintenant dès le CE1. Et à force de séparer les apprentissages en petites compétences disjointes les unes des autres, on en vient à apprendre aux enfants à calculer à la main (certes c'est au programme) mais par des méthodes inefficaces, ce qui n'est pas grave puisque de toutes façons il y a les calculatrices ma bonne dame, pour les autres compétences.

Et on les sort, ces calculatrices, dès qu'il y a besoin d'un calcul pour autre chose que le plaisir du calcul, par exemple pour la partie résolution de problèmes ou les calculs d'aires. Savoir faire un calcul n'a plus d'importance, et les performances fondent, entrainant vers les abysses les capacités des enfants à appréhender les fractions, les puissances ou les racines, d'autant plus que l'arithmétique a disparu depuis très longtemps également.

Il n'est pas rare q'un enfant de sixième ait du mal à voir une simplification possible dans la fraction 48/312, c'est pour dire. Et cette compétence n'est au programme qu'en troisième, *en utilisant la calculatrice*, alors même que le PGCD est aussi au programme en troisième; surtout disjoindre les compétences pour pouvoir les valider séparément, ce qui évidemment exclut toute mise en cohérence entre les diverses parties du programme.

Au primaire le programme insiste sur les résolutions de problème, c'est vrai, et sur les méthodes de calcul posées, c'est vrai aussi, mais sans obliger à utiliser les secondes pour faire les premières, ni obliger à utiliser des méthodes rapides et efficaces. Un division en écrivant dans la marge la suite des additions successives du diviseur n'est pas si rare. ça permet de faire croire aux parents que les enfants savent diviser (et hop, une compétence de validée...), alors qu'avec une telle méthode aucune division sérieuse n'est faisable en temps normal.

Dans les établissements non ZEP les classes se scindent en deux: ceux qui savent parce que PapaMaman ont les moyens d'insister sur ce qui est perçu comme important, et les autres qui rament. et à 30 par classe cela devient ingérable, et les profs rèvent massivement d'en finir avec le collège unique, ils en sont aux premières loges. Les classes d'élite (bilangue, allemand LV1...) servent à quelques uns à sauver leurs enfants du désastre. Ma fille sera l'an prochain en 6ème bilangue anglais-allemand, sans hésitation et je ne lui ai pas vraiment laissé le choix. Au brevet il y a 3 points d'écart entre ces classes et les autres dans mon collège de secteur. Mais même dans ces classes là on trouve un bon tiers d'enfants en difficulté avec les compétences du primaire en calcul.

Alors, réver d'un enseignement secondaire cohérent de l'informatique avec ça...

--
yves (qui stresse un peu parce que ses enfants vont arriver au collège)





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