Re: [EDUC] Visio-conférence

[Guyot Vincent <linux AT cvgg.org>]

Le mercredi 11 novembre 2020 à 02:04:23, nicolas talabardon a écrit :
> Et si le cours en présentiel avec ses interactions visuelles n'était tout
> simplement pas transposable en confinement et qu'il fallait se résoudre à
> des moyens d'échanges plus "robustes" ou "frugaux" ?

Des moyens plus simples, ou des moyens simplement plus efficaces ...
 
> Est-il nécessaire que tous les élèves voient le visage du prof ? Ou, ce qui
> pose vraiment problème, que tous les élèves montrent leurs visages ?

Qu'est-ce qu'un enseignant, quelqu'un qui se montre, quelqu'un qui montre ou 
quelqu'un qui utilise des moyens efficaces
pour éveiller l'intérêt, comme le texte par exemple ?

Comme la voiture, le moyen est le bouchon. Ne faut-il pas s'interroger sur la 
nécessité d'un transport aussi lourd, sur
la nécessité réelle de la visio-conférence ? Les échanges textuels 
asynchrones ne sont-ils pas simplement plus
efficaces, comme l'est très souvent la bicyclette ? Pourquoi transporter 
toutes ces tonnes de ferraille, tous ces
millions de bits ?

> Des échanges en direct via un partage d'écran, un tchat et des échanges
> audios ne suffiraient-ils pas ?

Ou des échanges écrits. Un confinement n'est-il pas la meilleure occasion de 
faire passer l'idée qu'il peut y avoir du
plaisir à faire tourner ses idées dans la tête pour bien les exprimer ? Á 
relire trois fois le sens d'un mot au lieu de
le jeter à la face d'un autre sans bien le comprendre ?

> /"Mieux vaut un petit chez soi qu'un grand chez les autres."/

Voir les élèves chez eux est pour moi anormal. Le foyer dans lequel vit un 
élève est le sien et jusqu'à aujourd'hui il fallait
un mandat pour y pénétrer. Avoir un mandat, c'est avoir une bonne raison de 
le faire. Personnellement je ne pense pas
qu'on puisse dire que nous avons de bonnes raisons pédagogiques à pénétrer 
ainsi ce qu'on doit considérer comme
l'intimité d'une personne avec laquelle nous avons une relation hiérarchique 
qui lui interdit de nous dire non.

Expérience faite, il est tout-à-fait possible de construire un enseignement 
basé sur des relations textuelles avec les
élèves. Mais évidemment cette construction de connaissance devra se détourner 
de celle du présentiel tout simplement
parce qu'elle « n'est pas transposable en confinement ». Pendant des siècles 
de grands penseurs, de grands
scientifiques, de grand écrivains ont vécu ce confinement de part la modestie 
des moyens de transports dont ils
disposaient et l'écrit à été le vecteur de la diffusion de leurs 
connaissances, celui des interrogations de leurs élèves
qui en l'utilisant tant bien que mal en ont appris la maîtrise, la richesse 
et l'efficacité. Pour moi, le confinement
est autant l'occasion de faire du vélo que celui de redécouvrir une fois de 
plus la puissance des mots.
 
> Nicolas Talabardon prof et parent d'élève.

Merci pour ces quelques propos divergents plein d'un questionnement très 
sensé.
-- 
Vincent Guyot
@debian GNU linux