Accéder au contenu.
Menu Sympa

educ - Re: [EDUC] Articles et communiqués en cours sur éduc

Objet : Liste de discussion du groupe de travail Éducation et logiciels libres de l'April (liste à inscription publique)

Archives de la liste

Re: [EDUC] Articles et communiqués en cours sur éduc


Chronologique Discussions 
  • From: Louis-Maurice De Sousa <louis.de-sousa AT pi-et-ro.net>
  • To: educ AT april.org
  • Subject: Re: [EDUC] Articles et communiqués en cours sur éduc
  • Date: Fri, 27 Feb 2015 13:44:10 +0100

Le 27/02/2015 11:10, fabio a écrit :
Bonjour Laurent,

Merci pour ton intervention qui met bien en évidence que le combat pour
le libre ne peut se faire sur l'aspect utilitariste du logiciel,
position que je défend depuis toujours.


Si on reste sur l'aspect technique on remarque :
================================================
- Avec Windows, j'ai un ensemble de processus résidents qui tournent que
je n'ai pas (ou peu) choisi. Ils sont installés par défaut. Plus il y a
de processus résidents qui tournent (serveurs ou non), plus le risque
grandit ! Plus j'installe de logiciels, plus le nombre de résidents
s'accroît, là encore le risque grandit. J'ajoute encore des processus
pour pallier ces risques en installant anti-virus et anti-spyware ...
cela ressemble à un gag ! De fait, les ressources nécessaires pour faire
tourner correctement une station de travail sous Windows s'accroissent.
Bien sûr, tout cela peut se paramétrer, mais le comportement par défaut
est : on en met un max ! Du coup, il faut investir en matériel ... tout
le monde marchand est content !

- Avec Debian, j'ai un environnement minimal et j'ajoute ce dont j'ai
besoin ! Défaut du concept, il faut un peu s'accrocher pour faire tout
tourner. Là, je parle bien de Debian, pas de linux ! On peut prévoir des
distributions où tout est mis par défaut comme sous Windows ... Alors !

Tu raisonnes en installateur de système Debian. Si la machine est préinstallée ce problème n'existe pas. Malheureusement, plus personne n'installe Windows®. Cela fait une grosse différence…

- Windows n'est pas open source et parfois j'ai des demandes de
connexion à des serveurs sur le net que je n'ai pas demandé ... Ok, tout
les admins le savent, les sociétés récupèrent de l'info. sur nous,
matière première d'un certain modèle économique. Là, je n'ai pas une
communauté qui peut analyser le code source et voir ce qui pourrait être
considéré comme gênant ! C'est une vraie différence avec Debian ! Cela
n'empêche pas, là encore, dans le libre, d'être dans la même logique.
Faites tourner wireshark et lancez iceweasel (firefox). Toutefois, ici,
on a une belle différence technique << l'open source >> à défendre en
faveur du libre !

- Du fait du modèle économique, des logiciels sous linux sont beaucoup
moins performants que sous Windows, c'est le cas des jeux par exemple,
où c'est flagrant. Le modèle économique des licences tient toujours.

C'est faux. La fondation Linux n'a pas de problèmes d'argent. La fondation Mozilla non plus. Microsoft® a perdu tous les combats du XIXnième siècle. Absent sur tablettes, ordiphones, super-ordinateurs. Minoritaire sur Internet. Ils ne survivent que grâce au scandale de la vente liée.
Beaucoup de logiciels libres sont plus performants que les logiciels privateurs.
Pour les jeux, attendons de voir se qui se passera avec la sortie de la SteamBox® basée sur Debian…

Mais oublions la technique :
============================
Ce qui me fait choisir Debian plutôt que Windows, ou du libre face à du
"privateur" est d'un autre ordre :

Même s'il est contestable par certains points, le coût est un argument,
surtout pour un particulier. Pouvoir installer GIMP permet à certains
d'avoir un outil qu'il ne pourrait pas s'acheter autrement (comme
photoshop) !

Sauf que personne ne l'achète. Il n'y a que des copier pirates.

Les outils de production artistique, bureautique,
scientifique sont pléthore sous linux ... Le fait de savoir que des
gens, même peu argentés, puissent profiter de nos oeuvres est un
puissant moteur pour nous, "libristes".

Pour moi ce n'est pas un problème économique dans la mesure où presque aucun particulier ne paye les licences. C'est un problème pratique.
Quelque soit l'activité que je souhaite mener, et donc le logiciel que je souhaite utiliser, je n'ai pas à me préoccuper de trouver un crack ou une licence bidon.
aptitude install et basta ! :-)

Mes enfants n'auraient jamais eu les activités numériques qu'ils ont, si nous étions resté dans le monde privateur.

Mais si GIMP existe, c'est bien parce que des personnes ont contribué en
partie bénévolement à ce projet, en ayant en tête que le partage est une
belle idée à défendre et que le faire pour du logiciel est
(relativement) facile à mettre en place (théorie du deuxième
exemplaire). On peut comparer cela au plaisir du créateur littéraire qui
partage son texte, au dessinateur qui vous offre une dédicace (quoique !
), au formateur bénévole qui transmet ses connaissances à un proche ou
un inconnu, etc ...

La vente d'un bien immatériel, le logiciel, sur le principe du bien matériel, est une escroquerie.

Il n'en reste pas moins que participer bénévolement à des actions que
l'on pense utile à l'humanité (soyons emphatiques !) nécessite d'avoir
déjà un environnement qui permet de le faire, notamment de pouvoir
satisfaire ses besoins premiers.

Quand je choisis de vivre du libre (salaire ou bénéfice), je retire le
côté bénévole (souvent jamais complètement) et j'attends une
contrepartie. Ce n'est absolument pas gênant et contradictoire avec le
libre. Les arguments existent aussi :
- open source
- très souvent, une vision éthique des profits ou salaires que je peux
faire : pas de volonté de clientèle captive, transparence dans les
contrats, pas de situation de rentes, etc
- aide en direction de la communauté bénévole
- partage avec les plus démunis, vision d'une société plus juste où
chacun peut avoir une chance d'accéder aux productions ...
- etc

On peut ajouter :
- ne pas réinventer la roue.

Désolé ne m'être un peu détourné de ton propos Laurent, mais on peut
parfois prendre un peu de recul sur notre action et évaluer les
motivations qui peuvent nous conduire, avec une certaine lucidité !

La difficulté est que le monde est imprégné de la logique du logiciel privateur. Cela accentue encore la nécessité de prendre du recul, effectivement. :-)


--

Louis-Maurice De Sousa



Archives gérées par MHonArc 2.6.18.

Haut de le page