Re: [EDUC] Droit et tice à l'école [d oc inspection]

["Philippe-Charles Nestel (Charlie)" <cnestel AT free.fr>]

Aime Vareille a écrit :

> Il y a en plus la notion Enseignement dans la terminaison E de TICE et
> je me méfie justement de cette volonté de dissocier totalement matériel
> et logiciel qui conforte nombre d'informaticiens dans l'ignorance et le
> mépris du matériel.
>   
Salut Aimé,

Dissocier le matériel du logiciel (qui faisait partie des items du B2i, 
au même titre que la notion de système d'exploitation, etc, supprimés 
depuis) ne signifie pas ignorance et/ou mépris du matériel.



> Ce refus est avant tout pour forcer le logiciel à être le plus possible
> indépendant du matériel : c'est quelque part un idéal d'ubiquité et de
> réincarnation avant même les considérations mercantiles.
>   
C'est surtout né dans les années soixante avec l'imposition par le 
société IBM de l'octet qui a non seulement donné naissance aux premières 
machines compatibles, mais également à l'industrie du génie logiciel.
Désormais il n'était plus indispensable d'être physiquement présent sur 
une machine pour la programmer.

Les conséquences sociétales sur l'ubiquité (cf. les nombreux textes de 
Paul Virilio sur ce thème), voire même la réincarnation (cf. également 
les textes de Timothy Leary, pape du LSD, sur le cyberspace et la 
réincarnation) participent certainement des phantasmes que tu soulèves 
et méritent d'être traités. Par exemple, mes élèves, à la question : "où 
est localisé Google ?", répondent presque tous : "sur Internet !".
Je partage donc ton avis sur ce point. 
Pour autant, l'assimilation du matériel au logiciel, le fait de dire PC 
pour MS Windows, Macintosh pour Mac Os X, etc, n'est pas exact.
Un minimum de culture informatique pour tous est indispensable. Et ce 
n'est ni le B2i, ni les TICE dans l'éducation qui y contribuent. Au 
contraire !


> L'acceptation du droit d'auteur par l'apprenant est la reconnaissance
> d'appartenance à une école de pensée dispensée par certains maitres et
> au partage de croyances au sens psychiatrique du terme ; les psychiatres
> analysent souvent les mécanismes d'apprentissages comme des processus
> d'adhésion à des croyances (i.e. le cerveau interprète les informations
> provenant de nos sens et forge ses concepts par assimilation ou ...).
>   
Aimé, j'éprouve énormément de difficultés à utiliser le jargon des 
sciences de l'éducation importé du Québec. Je n'emploie que très 
rarement, quasiment jamais, le mot "apprenant".
De même, tu te réfères à la psychiatrie, alors même qu'elle se subdivise 
en des myriades de courants de pensée qui s'opposent. En revanche, je 
veux bien admettre que bien souvent les mécanismes d'apprentissages 
participent d'une adhésion à des croyances, des ethno-savoirs.




> > Amicalement Charlie
> >
> >     
> Merci pour la remarque autour des concepts de propriété intellectuelle
> et de droit d'auteur mais l'analyse dépasse ces notions d'autant que 
> l'amalgame matériel/logiciel va jusqu'à la génétique qui démontre les
> limites de nos systèmes actuels de brevets sur le monde du vivant ...
>   
Sans la mobilisation des communautés du logiciel libre, les brevets 
logiciels seraient passés depuis longtemps, comme sont passés les 
brevets sur le monde vivant, ce que Jean-Pierre Berland nomme 
"nécro-technologies"'.

Amicalement,
Charlie